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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
"Tom Jones possède tous les éléments que j'essaie de réunir dans mes propres livres. C'est à la fois drôle, chaleureux, satirique voire même parfois expérimental, bien que l'intrigue & les personnages sont si forts qu'on ne s'en rend pas compte. Tom Jones reste pour moi un roman idéal, une perfection qu' il me reste encore à atteindre."
Jonathan Coe
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J'ai voulu lire "Tom Jones" (1749) parce que c'est un grand classique anglais. Je ne me doutais pas que j'allais un peu peiner. Après de longues semaines passées sur ce roman, plusieurs arrêts en cours de lecture, quelques moments où j'ai hésité à poursuivre, des tâtonnements dans ma manière de lire pour essayer tout de même d'aller jusqu'au bout… j'ai enfin terminé, et je me dis que j'ai bien fait de persévérer.

Certes, mille pages, c'est long quand le narrateur prend ses aises et avances à pas de tortue; certes, l'humour a changé en deux siècles, de même que les moeurs, et il faut un certain intérêt historique et littéraire pour apprécier aujourd'hui bien des traits, bien des réflexions que propose ce roman. Mais comme je suis un lecteur débonnaire (en particulier face à tout livre qui a vaillamment passé les siècles sans tomber aux oubliettes comme la plupart de ses camarades), je m'efforce toujours d'accepter les règles internes à une oeuvre dans l'espoir d'en goûter le plus possible la saveur. S'agissant de "Tom Jones", une fois les règles comprises et acceptées, le plaisir a été grand: plaisir, d'abord, face à un narrateur omniprésent, qui, comme d'autres à son époque, joue avec son propre rôle pour interroger les liens entre fiction et réalité, instance narrative et événements racontés. Mais ce n'est pas le plus important. Le grand plaisir est venu du souffle de liberté morale que respirent ces pages: Fielding crée un héros jeune et beau entraîné vers les femmes par la force de son désir. Sa liberté sexuelle souffre peu d'entraves, mais la pureté de son amour pour la seule femme qui occupe son coeur n'est jamais remise en cause. Au contraire d'autres héros de romans de la même époque, notamment français, il joue avec son corps mais ne joue pas avec son coeur, et en cela, ne peut être taxé de libertinage, ce que ne manquent pourtant pas de faire – on s'en doute – son entourage et le monde, faussement prudes. C'est là, il me semble, le propos essentiel de "Tom Jones": la vertu n'est pas là où l'on pense, le vice n'est pas ce que le monde en dit; cela – c'est important – y compris dans la vie sexuelle: notamment, on peut rester fidèle à l'être aimé tout en laissant une certaine marge à son désir pour d'autres. La question n'est toujours pas réglée, parlez-en avec vos amis! Bien sûr, on lit un roman du XVIIIe siècle: Fielding n'outrepasse pas certaines limites. Mais ses réflexions placées en tête de chacun des livres qui constituent le roman ou au fil de l'histoire disent clairement sa posture morale dégagée des convenances, sa morale de précurseur, et son affection pour son ardent héros ressort à chaque page du livre.

Ainsi, la liberté de ton réjouissante (accompagnée parfois d'une certaine verdeur du langage), la sympathie qu'on éprouve pour Tom et Sophie, sa dulcinée, la drôlerie de certaines scènes et dialogues, des personnages hauts en couleurs (Partridge, Lady Bellaston), ont fini par l'emporter sur les longueurs. Et puis, dès que l'action se transporte à Londres, tout va plus vite, tout s'enchaîne, et l'on avance vers la fin avec de plus en plus de curiosité.

Un mot encore sur la traduction de Francis Ledoux, décriée dans une des rares critiques portant sur ce livre, sur Babelio: on y trouve en effet des phrases étrangement tournées, voire non terminées. Mais il me semble que la critique en question va bien trop loin. Je suis très exigeant sur la langue, un style négligé peut m'horripiler: rien de tout cela dans cette traduction, agréable, et lue, de surcroît, sur le beau papier crème d'une Pléiade imprimée dans les années soixante.
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Tom Jones, comme son prédécesseur, Joseph Andrews, est construit autour d'une intrigue romantique. Squire Allworthy soupçonne que l'enfant qu'il adopte et nomme Tom Jones est l'enfant illégitime de sa servante Jenny Jones. Quand Tom est un jeune homme, il tombe amoureux de Sophia Western, sa belle et vertueuse voisine. Pour gagner la main de Sophia, de nombreux obstacles doivent être surmontés et, au cours de l'action, les différents personnages se poursuivent d'une partie du pays à l'autre, donnant à Fielding l'occasion de dresser un tableau incomparablement vivant de l'Angleterre. au milieu du XVIIIe siècle.

Tom Jones est avant tout un roman sur la morale. Cela montre comment les gens qui agissent selon de bons principes, en particulier ceux issus de la religion ou de la philosophie, se révèlent souvent être des hypocrites égoïstes. Ceux qui agissent sous de bonnes impulsions – en particulier Tom, Allworthy et Sophia – commettent souvent des erreurs et assument plus que leur part de responsabilité, mais sont en réalité leurs meilleurs sur le plan moral.

De plus, les choses ne sont souvent pas ce qu'elles paraissent dans Tom Jones, et les personnages sont régulièrement confondus avec d'autres personnes ou comme appartenant à des classes sociales différentes. Tom, dans un double rebondissement, apparaît gentleman tout au long du roman bien qu'il soit illégitime.
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Grand classique de la littérature anglaise, ''Tome Jones'' est un récit d'apprentissage narrant l'histoire de ce jeune homme trouvé et élevé chez un riche et généreux gentilhomme de la campagne londonienne. Les péripéties sont nombreuses, mais en gros l'histoire va se diviser en trois parties: la première se passant à la campagne bourgeoise où Tom Jones grandit, la deuxième sur la route de Londres après le bannissement de Tom par son père adoptif et la troisième se passe à Londres. En dépit de toutes les aventures qui se passent dans ce livre, le fil rouge reste l'histoire d'amour impossible de Tom, jeune bâtard sans origine, et Sophie, fille d'un riche voisin et parée de toutes les vertus aussi bien intérieurs qu'extérieurs.

Fielding ne se contente pas de narrer l'histoire, mais il va à chaque début de livre (il y en a 18) écrire un chapitre d'introduction sur ses réflexions personnelles sur diverses thèmes, un peu à l'instar de Tolstoï ou Hugo. Mais ces chapitres sont courts et ne gênent donc pas vraiment, même si je m'en serais bien passé. Ceci mis à part, l'histoire se lit bien, l'intrigue sans être passionnante est tout de même intéressante et la plupart des personnages sont attrayants. Je dis la plupart car le personnage de Tom, donc le personnage central m'a semblé assez fade, et en dépit de tout l'amour qu'il inspire aux gens qu'il croise, j'avais parfois envie de le secouer.

A noter pour finir que comme c'est régulièrement le cas chez les éditions Folio, la préface m'a spoilé le plus gros de l'intrigue et des révélations finales, ce que je trouve assez déplorable, d'autant que les derniers chapitres sont riches en rebondissement qui pourraient être très agréables à découvrir si on ne lit donc pas la préface.
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L'un des plus anciens mais surtout l'un des meilleurs romans anglais....
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