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Loin de l'idée que je me faisais des îles Samoa, l'histoire est racontée du point de vue d'une petite fille de 10 ans Samoana. A Malaefou la vie est rude, pauvreté, inceste, suicide, violences, des tabous que même les filles entre elles n'osent évoquer.
Les chapitres plus ou moins courts racontent tous un morceau d'histoire de ce village ostracisé, tout n'y est pas noir non plus, des amours y naissent, des amitiés, des glaces gratuites et l'espoir de partir pour la Nouvelle-Zélande.

Le rythme est lent, ce qui ne m'a pas trop dérangé ne l'ayant pas lu d'une traite, j'ai voulu profiter de mon voyage littéraire. Si la jeune Samoana est au centre du livre, elle y fait également découvrir les us et coutumes de son coin du monde et son ouverture sur l'extérieur. C'est ce qui m'a attiré vers ce livre à la base, pour ça j'en suis satisfait.
Le seul point qui m'a dérangé c'est le manque de traduction des termes écrits dans la langue natale de l'auteure, aucune mention en marge ni lexique en fin de livre. Ca n'empêche en rien la compréhension cela dit, c'est le principal.

Le style d'écriture est inégal, je suis un peu mitigé sur ce choix. En effet, certains chapitres semblent être écrit par l'enfant « notre maison est grande comme ça dans mes rêves. Toujours comme ça. Toujours. », puis à une écriture plus adulte « Personne ne trouble sa quiétude. Pas même les chiens. »
Ces deux extraits proviennent des pages 32 et 33. Je n'ai pas compris pourquoi ce changement si brusque.

Pour finir le livre m'a plu, sans se distinguer. Poétique et mélancolique, voilà comment je le définirais.
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Une autrice d'un pays dont on connaît le pays sans vraiment savoir où le placer sur une carte, un titre plein de poésie et de promesse, il ne m'en fallait pas plus à l'époque pour acheter un livre Babel (je découvrais alors que la littérature n'était pas seulement les auteurs enseignés à l'école, et tout un monde de mots s'ouvrait alors à moi…). Pourtant ce livre est resté des années sur mes étagères, avant que je me décide, un peu par hasard, à enfin l'ouvrir il y a peu.
Nous sommes aux îles Samoa, donc, et c'est une petite fille qui parle. Samoana, c'est son prénom. Elle parle, et elle n'a pas la langue dans sa poche. Elle raconte sa famille qui est dysfonctionnelle, son école où il faut parler anglais, le catéchisme qui est obligatoire, les ragots du village qui sont destructeurs. Elle ne dit pas tout cela à voix haute, elle ne le pourrait pas, mais dans sa tête, il n'y a pas de frein et elle n'a pas la langue dans sa poche, ni froid aux yeux.
Cela donne une prose très libre, à laquelle il m'a fallu un bon moment pour m'habituer. Beaucoup de mots en samoan émaillent ce récit, sans qu'ils ne soient traduits ni parfois directement intelligibles. Mais au bout de quelques pages, je me suis laissée entraîner par ces mêmes mots, et j'ai pu voir toute la détresse qui se cache derrière ces paroles apparemment anodines. La détresse et la fierté.Celles d'une fille qui vit dans la plus grande pauvreté (les jours de fête, elle ne reçoit pas une robe neuve, non, mais une culotte neuve, et elle en est toute contente…) sans vraiment s'en rendre compte car tout le monde vit à peu près de la même façon autour d'elle, même si une ou deux familles arrivent tout de même à avoir une télé, qui vit d'Australie ou de Nouvelle-Zélande. La détresse et la fierté aussi d'une jeunesse sans repère dans une culture qui se meurt et laisse un grand vide.
C'est un livre âpre et qui se gagne, il faut réussir à y entrer. C'est un livre qui constate tout ce qui s'en va à vau-l'eau, les aspirations d'une société qui aspire à un confort venu de l'extérieur sans s'apercevoir de quoi ces nouveaux rêves les éloigne. Pauvreté, perte de culture, c'est un livre qui serre le coeur, et n'offre pas beaucoup d'espoir.
Après un début un peu difficile, j'ai fini par apprécier ce livre malgré l'immense tristesse qu'il dégage. J'ai tout de même préféré, sur un proche, [L'Ame des guerriers] d'Alan Duff. Ce dernier et plus incarné, il suit le destin d'une famille de maoris dans une banlieue sans horizon de Nouvelle-Zélande nous laisse moins spectateurs de cette déliquescence qui ne semble avoir pour seul horizon que la résignation.
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Étrange lecture. Intéressante pour l'immersion dans la vie des samoans, mais très déroutante dans sa forme.
Les phrases. Sont coupées. Par des points. Impromptus. Inutiles. Agaçants.
Comme celle que je viens d'écrire.
Pourquoi ? Je n'ai pas compris. Licence poétique, peut-être ; mais je n'ai pas trouvé que cela apportait la moindre musicalité supplémentaire au texte. Bien au contraire : il se retrouve haché, bousculé, irrespirable. Et impose une distance avec le lecteur par ce côté artificiel.
Autre choix gênant de l'autrice : truffer son texte de mots samoans, parfois cinq ou six dans un même paragraphe. Sans contexte autour, sans repère à côté, il est impossible de savoir ce que cela veut dire et l'on ne saisit donc pas de quoi parle la phrase en question.
Dernier point ennuyeux : le contenu. En dehors de quelques traditions et légendes locales, un peu instructives, ce sont surtout des scènes banales et plates (qui seraient peut-être mieux passées sans les inconvénients cités précédemment).
Bon, j'ai voulu tester la littérature de Samoa : je ne sors pas conquis par cette plume (qui semble pourtant l'une des meilleures de ce pays).
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je mettrais le quatrième de couverture, j'ai lu assez rapidement mais le phrasé ne m'a pas tellement plus
pourtant c'est une bonne analyse
Samoana a dix ans, du caractère, la tête pleine de rêves mais le sens de l'observation
Sur son ile des Samoa , au coeur du Pacifique, la nonchalance chère à Gauguin ne saurait faire oublier les baraques en tête, l'effervescence quasi quotidienne de la violence conjugale, les mains baladeuses du marchand de glace, les petits secrets qu'il faut dissimuler aux adultes, ou leurs grands secrets qu'il faut faire semblant de ne pas avoir surpris
Mais quand on se parle à soi-même on peut avoir la langue bien pendue
A travers le réalisme d'une toute petite fille, parfois même avec les mots de son parler natal, surgit sous nos yeux une description très colorée des moeurs et coutumes, des maux et des misères de la vie insulaire
Lesquels n'ôtent rien à la fierté de s'appeler Samoana, du nom même de l'archipel
Ni au franc parler de cette petite Zazie des antipodes
Samoana a dix ans, du caractère, la tête pleine de rêves mais le sens de l'observation
Sur son ile des Samoa , au coeur du Pacifique, la nonchalance chère à Gauguin ne saurait faire oublier les baraques en tête, l'effervescence quasi quotidienne de la violence conjugale, les mains baladeuses du marchand de glace, les petits secrets qu'il faut dissimuler aux adultes, ou leurs grands secrets qu'il faut faire semblant de ne pas avoir surpris
Mais quand on se parle à soi-même on peut avoir la langue bien pendue
A travers le réalisme d'une toute petite fille, parfois même avec les mots de son parler natal, surgit sous nos yeux une description très colorée des moeurs et coutumes, des maux et des misères de la vie insulaire
Lesquels n'ôtent rien à la fierté de s'appeler Samoana, du nom même de l'archipel
Ni au franc parler de cette petite Zazie des antipodes
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