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Céline Schwaller (Traducteur)
EAN : 9782742747672
326 pages
Actes Sud (10/03/2004)
3.41/5   17 notes
Résumé :
Trois générations de femmes, certaines aux Samoa, d'autres en Nouvelle-Zélande, racontent leurs destins à jamais liés par un tatouage inachevé, bon prétexte pour cacher sous une tradition magique compromissions familiales et ordinaires péchés. Les adolescentes des précédents romans de Sia Figiel sont maintenant des adultes, prêtes à travailler, à émigrer s'il le faut et à souffrir des préjugés sur leur couleur, leur origine et leur sexe. Car une véritable blessure e... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Lalolagi et Tausi, deux jeunes filles samoanes, sont amies. Amies tellement fort, qu'elles souhaitent se faire tatouer les mêmes motifs, chacune sur une cuisse : poisson, étoile de mer, lance et scolopendre… ainsi que les déesses siamoises du tatouage, Femme Pierre et Femme Nuage. Mais la trahison de l'une laissera inachevé le tatouage de l'autre.
Histoire des Samoa, histoires de femmes et de familles, histoire des traditions face à la modernité, histoires de misère dans un cadre paradisiaque.
Dans cette famille où les femmes se retrouvent toutes enceintes d'hommes absents, elles ne sont plus considérées que comme "marchandise avariée". Quel sort les attend ? Rester et travailler pour les Américains ? Émigrer, aux États-Unis, en Nouvelle-Zélande ? Conjurer le sort en maltraitant les petites-filles, afin que leur beauté ne les condamne pas à une nouvelle tragédie ?
J'ai trouvé ce roman très pesant. La cruauté avec laquelle sont traitées les enfants, les insultes, la violence sont difficiles à digérer. La narration, faite de dialogues avec les grands-mères, de souvenirs et de légendes, m'a paru trop décousue pour parvenir à m'attacher aux personnages. J'ai souvent été perdue, me demandant qui parlait, et à quelle époque, et quel était le lien avec la partie précédente.
Restent une écriture poétique, des passages d'une grande beauté, et une réflexion sur le poids des préjugés sociaux, raciaux qui pèsent sur la vie des femmes.
Traduction de Céline Schwaller.
Challenge Globe-Trotter (Samoa)
LC thématique de janvier 2023 : "Entre 200 et 500 pages"
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Lecture fascinante mais pas toujours évidente. Sia Figiel nous raconte les femmes, toutes les femmes, leurs amours, leurs secrets, leur honte, leurs trahisons, leurs hommes, leur sexe, leurs envies.

C'est aussi un roman du déracinement, de l'éloignement, de la perte de mémoire et de repères. Les Samoans vont vers la Nouvelle-Zélande, vers les USA. Elles apprennent l'anglais. Deviennent servantes. Figurantes dans des films américains destinés à remonter le mortal des soldats. Elles sont des coups d'un soir, des amours de passage, des filles-mères, des moins que rien, de petites chiennes, des porcelets immondes... dixit Sia Figiel qui fait parler une grand-mère s'adressant à sa petite-fille.

C'est aussi un roman intergénérationnel. Trois générations de femmes se racontent et cherchent bien souvent le pardon des autres. Pardon qui ne peut être donné. Et chaque génération va à son tour reproduire les mêmes errements que les précédentes.

Le tout est raconté à la manière d'une tradition insulaire, que l'on devine orale, faite de répétition, d'emphase, de grandiloquence, de dieux et d'animaux.

C'est brillant, c'est un sacré choc aussi. C'est féministe, sans doute, à sa manière. C'est un cri pour exister.
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Mélange entre mythes samoans et récits personnels sur les femmes d'une famille, ce roman est déroutant : à la fois cru et poétique, il nous transporte sur une terre de non-dit, de traditions mais aussi d'où l'on part.
Un récit vraiment déroutant parfois, mais aussi fascinant par la lutte pour se forger une identité, entre la culture samoane et le poids soit des blancs qui s'installent sur l'île, soit du pays dans lequel on a immigré ou encore le poids des années passées à l'étranger.
Une très bonne découverte.
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Parfois certaines littératures étrangères sont très éloignées de mes compétences de lectrice et je reste en dehors du texte. Pourtant je lutte, j'essaie, je persiste... mais ça ne change rien au résultat , pas de rencontre entre le texte et moi!

C'est le cas de ce livre. Les thèmes , histoires de femmes, d'enfants , de blancs, d'exil , de violence, ne sont pas inabordables mais l'écriture, plus exactement la construction du texte m'a perdue, trop complexe, trop étrange pour mon petit cerveau.

Je suis donc bien incapable d'évaluer ce roman.
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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Soyons honnête, ce roman est plutôt dur d'accès pour des lecteurs occidentaux sachant à peine placer les îles Samoa sur une carte (en essayant je suis tombée juste, mais je crains que ce soit la chance plus que mes compétences en géographie).
Ce récit inter-générationnel sur la place de la femme dans la société samoane moderne, mêlé de mythes et d'histoires fantastiques, est tellement dépaysant qu'il en devient parfois difficile à comprendre, dans les parties les plus métaphoriques.
Reste un cri de douleur face à l'injustice, et ceci est tout à fait universel.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
A l'école, on lui avait fait sentir qu'il y avait quelque chose de sinistre dans le fait de venir des îles. Il l'avait entendu tous les jours, de l'instant où il franchissait le portail de l'école au moment où la cloche sonnait la fin de cours. "Sale clandestin. Parasite des îles. Crétin tombé des îles. Crétin. Crétin. Crétin." Mais c'est à l'usine qu'on lui avait dit que venir des îles signifiait être inférieur. Moins qu'humain. Il le sentait tous les jours sans exception. Comme un noeud coulant passé autour de son cou. Il l'entendait dans la voix des contremaîtres. Dans la voix des patrons. Dans la voix de n'importe qui susceptible-de-lui-donner-des-ordres. Et c'était habituellement les Blancs au-dessus des Maoris au-dessus des émigrés venus des îles.
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Alors, qui suis-je pour toucher la soie de tes cheveux? De ta peau. De tes seins. De ton ventre. De tes cuisses. Tes belles cuisses robustes lisses et tatouées. Alofa. Je mange les poissons qui vivent sur tes cuisses. Je caresse les lances, les scolopendres vertes, les étoiles avec ma langue. Je m'abreuve au lac qui vit entre tes cuisses et je me répète sans cesse: qui suis-je pour te toucher?
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A l'école, on lui avait fait sentir qu'il y avait quelque chose de sinistre dans le fait de venir des îles. Il l'avait entendu tous les jours, de l'instant où il franchissait le portail de l'école au moment où la cloche sonnait la fin de cours. "Sale clandestin. Parasite des îles. Crétin tombé des îles. Crétin. Crétin. Crétin." Mais c'est à l'usine qu'on lui avait dit que venir des îles signifiait être inférieur. Moins qu'humain. Il le sentait tous les jours sans exception. Comme un nœud coulant passé autour de son cou. Il l'entendait dans la voix des contremaîtres. Dans la voix des patrons. Dans la voix de n'importe qui susceptible-de-lui-donner-des-ordres. Et c'était habituellement les Blancs au-dessus des Maoris au-dessus des émigrés venus des îles.
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Je pensais à Pisa. La femme qui m'a mise au monde. La femme qui est devenue beaucoup de choses pour que je puisse vivre. La femme qui est devenue beaucoup de choses pour que je puisse vivre. La femme qui est devenue une "marchandise avariée" pour que je puisse exister. La femme qui ne m'a jamais parlé de la vie ni de la mort. "Si tu n'attends rien, tu n'auras rien", disait-elle dans ce langage silencieux que nous étions les seules à comprendre.
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C'était la première fois que je voyais un oiseau s'envoler de la bouche d'une femme. Un oiseau noir avec trois plumes rouges colorant l'espace entre ses yeux et son bec.
Je me rappelle avoir tremblé. Tremblé longuement en entendant le bruit que faisait l'oiseau. Tremblé longuement en entendant tous ses cris. Et tous les poils de mon corps se sont dressés comme de l'herbe à éléphant.
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