"L'Âme des guerriers" de Lee Tamahori, adapté du best-seller du même titre de l'écrivain maori Alan Duff, est sorti il y a déjà 25 ans, mais n'a pas pris une ride ni perdu de sa puissance. Il dépeint l'histoire d'un couple, Beth et Jake Heke, et du quotidien de leur famille dans un quartier défavorisé d'Auckland en Nouvelle-Zélande. C'est le film que Philippe Guedj, journaliste au Point, a choisi de parler ce mois-ci pour l'Instant Point Pop à la Fnac. Un film poignant, tragique et éreintant, brillamment réalisé.
La chronique complète sur Fnac.com : https://www.fnac.com/L-Instant-Point-Pop-a-la-Fnac-L-Ame-des-guerriers-un-hommage-vibrant-a-la-culture-maorie/cp50088/w-4
Tous les épisodes de L'instant Point Pop : https://www.youtube.com/watch?v=wom6JhTf84I&list=¤££¤7L-Instant-Point-Pop-a-la-Fnac-L-Ame-des-guerriers-un-hommage-vibrant-a-la-culture-maorie10¤££¤2A4WAk39Ae
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Ace, mon pote, tu te souviens des V8 ?
C’était le bon vieux temps et, pas comme aujourd’hui.
Les bourbons au rhum et le Coca-Cola
Par ici des bouteilles et des clopes par là.
Ton V8 rugissant était le meilleur en ville
Mais c’est toi qui a pris et pas l’autre imbécile.
Et tu es devenu, Ace, l’Américain au ciel.
Mais nul ne t’oubliera, tu n’as pas ton pareil.
Un jour viendra, mon vieux poteau
Où on boira un pot – non, un tonneau
Buvons au grand frisson, à la vitesse, au rire
C’est moi, pas toi, qui aurais dû mourir.
Tu es parti trop tôt, sans peur et sans rancune
Jube te verra de l’autre côté de la lune.
Ce sont toujours les étoiles, même lorsqu’elles sont cachées par les nuages ; ce sont toujours elles qui éclairent l’homme et sa misérable condition. Et ses moments de beauté.
La vie est une affaire d’aspects. Mais il faut quelqu’ un – ou un problème que tu soulèves – pour montrer ces aspects dans leur diversité…
C’est pourquoi les Chinois secouaient la tête sans compassion quand ils entendaient les sirènes venues vous arrêter, vous emporter, blessé, couvert de sang et souvent agonisant jusqu'à l’hôpital. Ils riaient joyeusement entre eux de votre stupidité collective, de l’imbecillité monumentale que vous démontrez, vous, le Peuple marron, en les aidant à s’enrichir. Ils riaient encore plus au-dessus de leurs woks en comprenant que vous et vos misérables rejetons sans éducation garantissiez l’avenir de leurs enfants.
Mais lorsque le boulet de démolition eut fait son trou dans le bâtiment et l’eut éventré comme s’il mettait à nu le mécanisme interne d’un homme vaincu, avec les tripes et les viscères exposés - Jake pouvait même s’imaginer les reins et le foie (...)-, avec le coeur du bar qui avait cessé de battre et n’était qu’une cible de plus pour l’opérateur du boulet qui sans doute prenait un putain de plaisir à démolir cet endroit, Jake Heke, dit le musclé, commença à penser que c’étaient ses souvenirs qu’on détruisait ici.
Trois marches jusqu'à la grande porte à double battant où les videurs en nœud papillon saluèrent Jake avec une déférence particulière, avec cette considération qu’ont les hommes violents pour ceux qui leur sont physiquement supérieurs ou qu’ils croient tels.
Elle détestait les gangs : leur aspect, leurs actes, leur être même l’écoeuraient. Sans parler des horribles tatouages qu’ils portaient sur tout le corps et sur la figure : de grands grosses qui voulaient se faire passer pour des guerriers maoris d’autrefois et qui croyaient que tout le monde était dupe.
C'est étonnant, à quel point le monde devient horrible quand vous n'avez pas de copains. Ou quand ceux que vous avez sont comme vous, que vous n'êtes pas ensemble par choix, réunis par des qualités et des points de vue que vous partagez, mais parce que vous avez subi les mêmes cruautés.Vous n'avez pratiquement rien à vous dire, ce ne sont pas vos esprits qui communiquent mais seulement vos âmes en peine. Et ça ne suffit pas. p 42
J’ai aussi eu terriblement honte de ma façon de vivre quand j’ai remarqué à quel point les vêtements de cette fille étaient en mauvais état et démodés. Je savais, bien avant que la police me le confirme, qu’elle venait de ces maisons construites par l’État d’où nous parvenait souvent le bruit des chansons, de ce que nous prenions pour des fêtes pleines de gaieté. J’ai appris, en jouant au golf avec des infirmières, et aussi par des enseignants, que ces fêtes ne reflètent generalement rien d’heureux. Car ce sont les infirmières qui voient les victimes de la violence, les corps broyés dans les accidents de voiture dus à l’alcool, les personnes poignardées, les conséquences (à mon grand étonnement, je n’y avais jamais pensé) des rixes dans les bars, des bagarres dans les fêtes, des sévices sexuels - enfin toute cette horreur.
Mais là où il avait surtout été blessé, c’était dans sa fierté de mâle. Sonny ne voyait pas la raison de souffrir de ça. Mais il en connaissait les effets. Tous les truands qu’il avait connu en étaient imprégnés, de cette fierté. Même s’il n’agissait pas d’une vraie fierté. Plutôt d’un dangereux repli sur soi, une grande susceptibilité à tout et n’importe quoi. Alors, mieux valait faire gaffe. Le monde avait intérêt à faire gaffe. Parce qu’ils devenaient capables de cogner, de poignarder, de frapper à grands coups de batte, voire de tuer, dès que leur fierté de mâle était bafouée.