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Je croyais que j'allais lire Alain Finkielkraut, et je me rends compte que je le relis, car j'avais déjà rencontré ces essais, réunis ici en volume, grâce au magazine internet (et "papier") Causeur. C'est une bonne chose que ces textes soient réunis dans un livre, car la presse est éphémère, et internet encore plus. C'est écrit avec un tel soin que seul le livre donne le temps de savourer une belle prose, et de méditer un peu au-delà de l'instant. le temps écoulé donne une autre dimension aux événements qui furent l'occasion de ces réflexions. Il permet de mesurer, sur une année, les grandes tendances de l'opinion et de la politique. Cet ouvrage est donc nécessaire et précieux.
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De ce recueil d'articles, qui méritent tous, par leur pertinence, une lecture attentive, je retiendrai la conclusion (ou une des conclusions) de l'auteur, à savoir que le message de ceux qui, comme Péguy, Bernanos ou Charles de Gaulle, incarnaient le vrai patriotisme, est devenu inaudible. Le sombre inventaire que dresse Finkielkraut semble confirmer cette vision pessimiste, mais les réactions à de récents et tragiques événements ne l'infirment-elles pas partiellement ?

Quoi qu'il en soit, Finkielkraut nous avertit derechef que l'heure est grave, philosophiquement, moralement, culturellement, politiquement. Mépriser ce penseur lucide, ne pas daigner méditer avec lui, serait un péché contre l'esprit.

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Articles de l'auteur sur des sujets variés, de société, d'actualité écrits de 20013 à 2015 et réunis ici.
Une idée force : dans notre société, la liberté individuelle prime sur le donné, sur le collectif (désir d'enfant par exemple ou valeurs collectives perçues comme liberticides). "Etre autonome, ce n'est pas faire ce qui vous plait, c'est répondre de ce qu'on fait"
La jeunesse, son intransigeance, ses réactions instantanées, dépourvues de recul et de réflexion sont valorisées. Ce qui est normal à vingt ans l'est moins par la suite (article sur Stéphane Hessel qui selon l'auteur est resté adolescent car il a fait le choix de l'intensité contre l'intelligence) "et l'on voit la flamme dans les yeux des jeunes gens. Mais dans l'oeil du vieillard, on voit de la lumière" (Victor Hugo).
Les références constantes aux années 1930 sont erronées, la société a changé, la situation politique n'est plus la même, l'antisémitisme a changé de visage. On nie le choc culturel dont l'Europe est le théâtre. l'Europe se dépouille de son être, de sa culture, de ses références, de son identité ce qui ne favorise pas l'intégration des nouveaux arrivants. La dénonciation du fanatisme islamique se transforme en remise en cause permanente, en élan de compassion (dominés vs dominants). de nouveaux inquisiteurs accusent de racisme tous ceux qui s'interrogent sur les problèmes posés par l'immigration ou l'Islam. Ainsi et cette idée est intéressante, appliqué à l'Autre, toute globalisation, généralisation devient (à juste titre) raciste mais appliqué à Soi, l'amalgame devient licite.
Le passé est une ressource et non un poids mort. L'école, la droite et la gauche abandonnent les Humanités, la culture, la droite au nom de l'adaptation au monde, la gauche au nom du catéchisme antiraciste, de l'ouverture à l'Autre, de l'égalité. On nous dit ce qu'il faut dire ou penser. Pourtant "la morale, ce n'est pas le souci de la morale, c'est le souci d'Autrui".
Autres articles sur la justice, les cours en anglais (moins convaincants), sur les raisons du recul des valeurs de la gauche et sur la fin de vie (très intéressant).
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On connait les deux principales marottes d'A.Finkelkraut: d'une part, la belle école de France pour tous construite par la 3° République, et qui a assuré la promotion sociale et culturelle de plusieurs générations, a été dissoute dans les rêves de mai 68, pour ne plus être aujourd'hui qu'une garderie d'enfants au mental non structuré et que l'on flatte en leur distribuant des diplômes sans contenu, d'autre part l'importance du volume migratoire en France associé à l'absence de volonté d'intégration d'une bonne partie de ces immigrés, notamment d'origine arabo-musulmane, conduit à une dénaturation de ce pays, à l'affaiblissement de sa culture, à la perte de ses repères, et aussi, à des drames. Le deuxième phénomène étant d'ailleurs une composante du premier.
On sait que Finkelkraut agace, notamment ceux qui ne l'écoutent pas, et restent sur leurs a priori issus de la pensée gauchisante. Ceux-là savent pourtant que celui qu'ils ont désigné comme leur nouvel adversaire (alors qu'il a été des leurs) a raison. Bien sûr, A.F en fait parfois des tonnes ("moi, je n'ai pas besoin de téléphone portable....."), mais il a un mérite et une avance dont se privent ses opposants: il observe, et il réfléchit. Bien sûr, on a le droit de lui reprocher son pessimisme (curieusement rebaptisé récemment "déclinisme" par les dominants du pouvoir et des media, et presque pour lui-même). Mais, au moment où l'on enterre les enfants morts à Nice pour être aller voir un feu d'artifice, au moment où la Maire de Lille nous explique qu'il n'est plus possible d'organiser la braderie traditionnelle de sa ville, au moment où l'on apprend qu'un prêtre octogénaire a été égorgé dans un église et après qu'un chef d'entreprise ait été décapité au couteau l'année dernière sur ce même territoire, (entre autres drames récents, les "marches blanches" s'ajoutant aux nouveaux autels à bougies et ex-voto païens sur nos places et nos trottoirs) on peut aussi se souvenir de cette maxime: les pessimistes sont des salauds, les optimistes sont des imbéciles.
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Prétentieux et réactionnaire. Aucune véritable analyse sous le vernis de culture livresque exhibée sans goût. Triste de voir ce que sont devenus les "intellectuels" d'aujourd'hui, censés représenter le fin du fin de l'esprit français et qui se réclament de l'héritage de Sartre etc. On a davantage l'impression d'avoir affaire à un "people" ("l'autre jour, je dînais chez Milan Kundera avec Philip Roth...") qu'à un homme de lettres sérieux. Et malgré le titre au comble de la prétention (comme si monsieur Finkielkraut détenait LA SEULE exactitude !), il n'y a aucun véritable ligne directrice dans cette juxtaposition d'articles, sinon de faire mousser son auteur en lui donnant une occasion de cracher son venin sur à peu près tout ce qu'il y a de bon en France. Ainsi, les homos ont le tort d'oser défier la nature en réclamant le droit de procréer, Stéphane Hessel est un ado attardé (jaloux, Finkielkraut ?), et ceux qui osent comparer la France d'aujourd'hui à celle des anti-dreyfusards et des collabos ont simplement une peur bleue de la réalité et veulent la fuir... Dégueulasse.
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Le dernier ouvrage d'Alain Finkielkraut a donné lieu, comme c'est désormais souvent le cas lorsque le philosophe fait paraître un ouvrage, à une énième controverse. de nombreuses recensions de l'ouvrage ont eu lieu, dans un sens laudatif ou dépréciatif. L'auteur a été invité à la télévision et à la radio où il a pu parler de son livre, même si trop souvent ces moments se sont transformés en foire d'empoigne. C'est d'ailleurs le problème majeur que rencontre aujourd'hui l'académicien. Régulièrement sa pensée ne fait l'objet que d'une lecture superficielle ou idéologique qui en gomme les aspérités, les questionnements et même les doutes. Or c'est faire mauvais sort à son livre que de se contenter de regarder les émissions où il en est question. Lire Alain Finkielkraut, c'est avant tout prêter à l'autre le crédit de tenir un propos raisonnable qui prend le temps de dérouler sa pensée.
Le compte-rendu complet est à retrouver ici :
Lien : http://www.trop-libre.fr/le-..
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Autant annoncer la couleur, ce livre m'a régalé. Une accumulation de courts chapitres qui traitent de l'actualité de ces deux dernières années où Finky délivre ses sublimes exaspérations, son divin accablement.

Il me semble que dans les années soixante et soixante-dix, les philosophes les plus intéressants étaient principalement de gauche. Aujourd'hui, les intellectuels les plus passionnant sont quasiment tous classés à droite. C'est ainsi, il ne faut pas en prendre ombrage mais l'admettre et s'en délecter.

Et je le dis sans trembler, Finkielkraut est une des lumières de ce siècle balbutiant. Un phare qui ne cède aucune concession à l'époque, à la sainte modernité.

Il aime à citer d'autres auteurs, ce qui est un signe d'humilité ou de pédanterie, au choix (paradoxe du mot pédant, l'employer pour dénoncer une attitude c'est l'être), mais on préférerait parfois qu'il en produise des paraphrases pour le plaisir de goûter à ses propres mots.

Finky sait également se montrer très drôle avec une simple phrase : « au nom du onzième commandement « tu ne feras pas d'amalgame » ». Imparable !

Ce qui fait certainement de moi un être profondément réactionnaire, j'aime encore l'intelligence et celle-ci ne peut être un blanc-seing livré à l'air du temps mais un regard critique, préventif, une sorte de sagesse embryonnaire.

Pour conclure, un livre nécessaire et salutaire, que l'on partage ou non ses analyses. A titre personnel, je ne suis pas en adéquation avec sa pensée concernant Dieudonné et encore moins sur Zemmour . Et d'ailleurs je suis de gauche. Mai ça ne me gêne pas de lire des avis de droite quand ils sont suffisamment intelligents et bien écrits pour que je puisse réfléchir dessus.

La question juive et son articulation dans la société française est également très prégnante, prépondérante mais développée avec la sagacité de celui qui connaît son sujet et entrevoit une simili-vérité.

Dans son intermezzo Heidggérien, je n'ai pas bien saisi quelle était la différence entre l'être et l'étant, je m'échine à comprendre mais je ne serai probablement pas le seul.

A lire !
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Livre intéressant sur des sujets d'actualité, bien décryptés par l'auteur. Au milieu du livre, un passage philosophique pur peu compréhensible. Mais au total un livre qui m'a donné des éclaircissements sur la récente période.
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Le futur académicien nous livre ses réflexions sur l'histoire qui se construit aujourd'hui et sur les lourdes erreurs que la pensée dominante des politiques et des médias tente de nous imposer au mépris de la réflexion qui seule peut mener au chemin de la vérité. Il faut d'abord tenter de cerner l'exactitude des faits, ce qui est parfaitement occulté par tous les réflexes que l'on nous inculque.
Je peux ainsi prendre deux exemples :
Stéphane Hessel nous prescrit de nous indigner pour entrer en résistance, l'auteur nous rappelle que c'est un peu plus compliqué et surtout demande beaucoup plus d'implication personnelle ; il ne suffit pas de crier avec les loups ou soi-disant avec la meute contre les loups désignés. C'est une simplification outrancière qui cache réellement la vérité.

Nabilla, « Allô non, mais allô quoi » et Fleur Pellerin « un ministre ce n'est pas quelqu'un qui est payé pour lire des livres chez soi » lui permettent d'illustrer le prix du néant payé le plus souvent sur fonds publics comme les « créations » de Jeff Koons.

Le penseur essaiera de convaincre le lecteur que le monde n'est pas binaire.
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