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Citations sur L'élégance du maigrichon (10)

[ Katherine Plancol "La valse jaune des tortues-crocodiles" ]

Karine n'était pas une intellectuelle mais une sensitive. Déjà, elle n'écoutait plus. Elle contemplait le visage régulier du jeune professeur, son teint sain comme un carpaccio de bœuf bio. Et ses grands yeux à l'étonnement enfantin. Et ce souverain dédain d'une beauté insolente encore inconsciente d'elle-même. Elle éprouva une irrésistible envie de lui mordre une fesse.
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[ Patrick Modiamo "Hôtel obscur des amnésies perdues" ]

La rue Carnot à Courtonac. Quand je la descends aujourd'hui, je repense à ce qu'elle fut hier. Pourtant, hier, en la remontant, je ne pensais pas à ce qu'elle serait aujourd'hui. Si le temps a un sens, c'est donc toujours le même. Après vient toujours avant. Ensuite, il y a pendant. Enfin, il y a après. Le présent, lui, arrive plus tard. Trop pour être du passé. Pas assez pour être du futur.
Voilà ce que j'ai appris, au cours de mes étés à Courtonac, à la terrasse du Café de l'Univers.
Le passé puis le présent mais jamais après le futur. Fût-il antérieur.
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[ Incipit ]

- I - Christian Pignol "Les engoulevents de la Grange-aux-Loups"

(Prix «Fonds de terroirs» de l'École des Grives)

PROLOGUE : Les Ailes du vieux moulin

L'hiver, la Glavoise est un torrent boueux dont les flots tumultueux charrient des arbres morts, des rochers noirs et des sangliers surgelés. Pourtant, sitôt passées les dernières neiges de mai, elle se métamorphose en une rivière paisible qu'on traverse à pied sec au lieudit du Gué-de-la-Corde. C'est là que le voyageur qui arrive à Courtonac par la route de Saint-Hilaire franchit la Glavoise, au Roc-de-la-Châtre. Un peu en aval, la route en pierre traverse le moulin abandonné du père Plasson. Devant le triste spectacle des ronces qui dévorent les meulines à foulon et les flaterets à courroie, on a bien du mal à croire que, jadis, les ânes, les boeufs et les femmes de Courtonac déchargeaient là leurs ballots de bressac frais pour qu'on les y moulût.
Solide comme un linteau, son éternelle bamborgne à la bouche, le père Plasson transformait ici les précieuses gousses en une fécule à cataplasme, délicate comme de la peau d'oreille et fraîche comme un cul de pouliche.
Le vieux moulin était fort prospère et, en entendant ses ailes fredonner dans le vent et le père Plasson jurer plus qu'à son tour, tout le bourg de Courtonac se sentait rassuré.
Hélas, dans ces montagnes oubliées de toutes les routes, quand le destin frappe à la porte, c'est qu'il est déjà sur le seuil. Qu'on lui ouvre en le prenant pour le facteur et alors, aveugle et sourd, il tue les bêtes, piétine les récoltes, engrosse les servantes, viole les poules et fait tourner le lait.
C'est ainsi qu'un glacial jour de février, au cours d'un hiver comme on n'en avait pas enduré depuis bien longtemps, le père Plasson débaroula du godivot de brassage où il était monté frictionner une jarjille. Emporté par les jaumières de recoupe, il se débattit entre les pognards des jambailles, réapparut à l'aplomb des queutards, descendit à grand fracas la jambe de chien tribord, disparut entre deux meules et ne remit plus jamais les pieds au village.
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(Christian Pignol)
Hélas, dans ces montagnes oubliées de toutes les routes, quand le destin frappe à la porte, c’est qu’il est déjà sur le seuil. […] C’est ainsi qu’un glacial jour de février, au cours d’un hiver comme on n’en avait pas enduré depuis bien longtemps, le père Plasson débaroula du godivot de brassage où il était monté frictionner une jarjille. Emporté par les jaumières de recoupe, il se débattit entre les pognards des jambailles, réapparut à l’aplomb des queutards, descendit à grand fracas la jambe de chien tribord, disparut entre deux meules et ne remit plus jamais les pieds au village.
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(Zig Larsen)
MICAEL PLONGEA DANS les albums [photos] en inscrivant des notes sur des feuilles blanches. A minuit, il avait rempli quinze pages de remarques et de questions reliées par des flèches de couleurs. L’image de la journée fatidique était devenue plus claire à l’exception de quelques pièces manquantes qui refusaient obstinément de prendre leur place dans le puzzle. Quel rôle Goebbels avait-il joué dans le premier accident ? Qu’était devenu le père Plasson après sa disparition dans les eaux de la Glavoise ? Le curé du village était-il affilié à la loge P2 comme semblait l’indiquer un verset apocryphe souligné dans son missel des dimanches ? Quelle raison les services secrets suédois avaient-ils de couvrir cette affaire ?
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(Philippe Delerme)
D’emblée, on sait qu’on a eu raison de se lever tôt. On préfère les petits matins aux grands soirs, si fatigants. On n’avait plus rien à éplucher sur la grande table de la cuisine alors on a décidé de faire des courses. On a mis des tongs aplaties au talon, un K-Way fripé de désordre, un pantalon de toile cicatrisé, au fil de pêche, à la voussure du genou, un bob Orangina.
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Le jour où je compris que notre monde est gouverné par l'argent, je forgeai ma décision d'être un de ceux qui, parti de zéro, atteindrait au pouvoir infini des grands nombres.

Eric-Manuel Schmit, Louison Touletemps et le sumo rose
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Hélas, dans ces montagnes oubliées de toutes le routes, quand le destin frappe à la porte, c'est qu'il est déjà sur le seuil. Qu'on lui ouvre en le prenant pour le facteur et alors, aveugle et sourd, il tue les bêtes, piétine les récoltes, engrosse les servantes, viole les poules et fait tourner le lait.

Christian Pignol, Les engoulevents de la Grange-aux-loups (Prix "Fonds de terroirs" de l'Ecole des Grives)
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[ Zig Larsen "Milliardium - Tome 4" ]

Attablés au Café des Platanes, Micael Boulkshirt et Silveth Salamalander sirotaient un thermos en terrasse. Silveth avait mis un T-shirt propre et Micael s'était lavé les cheveux.
- Vas-tu enfin me dire où tu étais passée ? demanda Micael. Ça fait 780 pages que tout le monde te croit morte.
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[ Katherine Plancol "La valse jaune des tortues-crocodiles" ]

Elle venait de fêter ses quarante ans. Installée devant son miroir, elle se dévisageait de ses yeux immenses où de minuscules éclats d'or scintillaient dans un intense bleu lagon. Elle seule savait que les eaux limpides de son regard cachaient d'inavouables coffres au trésor, pleins de désarrois secrets, qu'aucun pirate bronzé n'ouvrirait jamais.
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