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Hervé Le Tellier (Autre)
EAN : 9782940666294
140 pages
Herodios Editions (17/06/2021)
3.71/5   160 notes
Résumé :
En novembre 2021, un événement insensé bouleverse les vies de dix écrivains célèbres, tous passagers du train Paris-Brive-la-Gaillarde qui les emmène à la traditionnelle foire du livre.Parmi eux : Emmanuel Carrère, en pleine reconstruction de soi ; Virginie Despentes, la punkitude apaisée ; Aurélie Valognes, prodigue de maximes lénifiantes qui font du bien ; Sylvain Tesson, qui voyage en solitaire accompagné d'une équipe de reporters ; Joël Dicker, en quête de vérit... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (49) Voir plus Ajouter une critique
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Avec la SNCF, tout est possible.
Au vieux slogan publicitaire des années 80 détourné par les Nuls, j'ajouterai après cette lecture : Même l'impossible.
L'anomalie du train 006 ne raconte pas l'histoire d'un train qui arrive à l'heure, la science-fiction ne doit pas dépasser certaines limites pour rester crédible, mais celle d'un train qui, non content de siffler trois fois, arrive deux fois… Une façon de sortir du train-train quotidien !
Arroseur arrosé, pasticheur pastiché. C'est parti Micheline. Pascal Fioretto, l'Arsène Lupin des écrivains à la mode, aime endosser comme déguisement la plume des auteurs à succès pour se moquer délicieusement de leur prose.
Ici, il s'inspire de L'Anomalie d'Hervé le Tellier, pas rancunier puisque le dernier Goncourt signe la préface, et détourne les voies du ciel pour emprunter les chemins de fer. Point de vol transatlantique avec des illustres inconnus mais le train Paris-Brive-La-Gaillarde qui transporte des auteurs célèbres vers la Foire du Livre 2021. C'est comme le salon de l'agriculture mais en sens inverse.
Emmanuel Carrère voyage avec son beau miroir narcissique, Virginie Despentes avec ses humeurs rebelles, Sylvain Tesson avec ses nostalgies aventureuses, Joel Dicker avec sa potion magique à succès, Aurélie Valogne avec ses lieux communs. Tout ce petit monde est réuni dans « le train du cholesterol ». Autant dire que le sandwich SNCF est bien agrémenté.
En point de mire le prix Goncourt, jusqu'au passage dans la quatrième dimension à la sortie d'un tunnel et chacun se retrouve avec son double. le rail déraille.
Passé la surprise initiale et confrontés à leurs égos et égaux, les écrivains vont vite en tirer parti.
Chaque chapitre est l'occasion d'un bel exercice parodique et Pascal Fioretto imite le style caractéristique des différents auteurs. Il ne fait pas que friser la caricature, il revendique l'exagération, manifeste le ridicule.
L'avantage du pastiche, c'est qu'il peut être considéré à la Proust comme un hommage, ou comme une belle vacherie. Cela permet d'éviter certaines rancunes.
Avec cette lecture jubilatoire, on risque la rupture de caténaire, et quand on tourne ces pages dans un vieux TER impossible à dater au carbone 14, on espère presque une petite grève de cheminots improvisée ou une panne au milieu de nulle part pour ne pas être interrompu jusqu'à la dernière page.
Le train n°006 entre en gare. Ne restez pas en bordure des quais s'il vous plait et sautez dans ce train… ou son double.
Il ne faut pas rater le bon wagon. Contrôle des billets à l'arrivée.
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Drôle, DRÔLE, DRÔLE ! Si vous voulez passer un bon moment de lecture en ne passez pas à côté de ce court roman, pastiche de l'anomalie.

Bravo à l'auteur qui écrit en véritable imitateur d'écrivains et nous offre des passages hilarants. Pour cela il doit bien faire passer à la casserole, quelques-uns de nos auteurs, et on les reconnaît bien : Virginie Despente et sa gouaille, Joël Dicker et sa « vérité sur l'énigme de la disparition de l'affaire », Aurélie Valogne et son investissement familial, et d'autres encore, dont on reconnaît parfaitement le style car l'auteur ne se contente pas de les citer, il les inclut dans le récit en caricaturant leurs romans, et c'est très réussi !

Alors qu'arrive-t-il dans ce train 006 ? Pas grand-chose, il passe dans un tunnel... et provoque ... de bon éclats de rire chez le lecteur dont le souvenir de l'anomalie n'est pas si loin.

On y verra aussi une certaine dérision à l'égard du prix Goncourt qui cette année, se déroule à Brive-la-Gaillarde, destination de nos écrivains qui espèrent tous obtenir cette prestigieuse récompense. Je l'ai lu en numérique, et je crois que je vais me procurer la version papier pour le conserver et y retourner pour me faire plaisir de temps à autre.

Pascal Fioretto est auteur de nombreux pastiches, dont certains titres font déjà sourire. Il me tarde d'en lire quelques-uns !
Lien : https://1001ptitgateau.blogs..
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Le pastiche est un art que Pascal Fioretto maîtrise pour le plus grand bonheur de la lectrice que je suis !
Pour s'en prendre au dernier Goncourt , il suffit de placer un groupe de voyageurs dans un moyen de transport collectif : voilà Aurélie, Emmanuel, Virginie, Eric, Joël et Sylvain embarqués dans le train qui doit les mener à Brive où ils ont bien l'intention de tout faire pour obtenir le prix tant convoité.

Pas besoin de leur nom de famille, le style est si bien imité que l'on sait immédiatement à qui on a affaire ! Difficile de réprimer des éclats de rire, tant l'exercice est réussi.

Que va-t-il se passer lorsque le train lorsque le train franchira un tunnel insolite et que comme dans le roman d'Hervé le Tellier les personnage devront se confronter à une réalité vertigineuse !


Un vrai bonheur de lecture, qui témoigne de la part de l'auteur une connaissance certaine des auteurs épinglés mais aussi un adresse adorable pour restituer les styles d'écriture. Un seul regret c'est trop court, car on en redemande !

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Ha-ha, amusante cette petite sauterie pastiche ! L'auteur, que je ne connaissais pas, est apparemment connu pour ça. Ici pas d'eau pour allonger la sauce et l'on voit rapidement double : c'est du pastiche dans le pastiche, ça se lit cul sec, et ça fait du bien par où ça passe.


Pascal Fioretto parodie en premier lieu le roman titré L'Anomalie, Goncourt 2020, d'Hervé le Tellier (qui d'ailleurs préface celui-là) : Pour ce faire, il a imaginé une poignée d'écrivains embarquant dans le fameux train du cholestérol, le train 006 reliant Paris à Brive-La-Gaillarde, lieu de la prestigieuse Foire du livre durant laquelle se déroulera, cette année… la désignation du Goncourt 2021 !


A chaque chapitre, on assiste à l'embarquement d'un auteur différent : Emmanuel Carrère, Virginie Despentes, Aurélie Valogne, Sylvain Tesson, Joël Dicker, Eric-Emmanuel Schmitt et Hervé le Tellier. Pour chacun, l'auteur pastiche également leurs styles respectifs et c'est jouissif à souhait. Même ceux que je n'ai jamais lus, j'ai reconnu leur style à leur réputation ; pour ceux que j'avais déjà lus, j'ai vraiment bien ri à retrouver des éléments de leurs livres et de leur façon de raconter.


L'auteur les caricature sans méchanceté mais avec justesse et un sens du détail remarquable. J'ai trouvé de belles saillies dans les passages consacrés à Emmanuel Carrère, notamment, mais Despentes vaut son pesant de pastis également. Garçon, un double pour faire descendre tout ceux-là !


Grace à cela, j'ai pu apprécier cette oeuvre alors même que je n'avais pas lu l'originale, juste en connaissant l'histoire. Mais si vous avez lu l'Anomalie, que vous l'ayez aimé ou pas, vous serez peut-être encore plus à même d'apprécier le processus de création de cet ouvrage.


Car bien sûr, un train peut en cacher un autre et un livre aussi (je vous ai prévenus : vous allez finir par voir double) : le train pour Brive, après être passé sous un mystérieux tunnel, arrive deux fois. Oui deux fois, alors quand les seconds auteurs arrivent en gare tandis que leurs doubles sont déjà en pleine dédicace, panique à bord, code orange, tout le monde descend c'est l'armée qui l'a dit !!


Comment cela est-ce possible ? Et comment peut-on dénouer une telle histoire ? Vous ne le saurez qu'au bout ces 130 pages de sourire qui vous attendent.


Comment ça, vous avez déjà lu et commenté ma critique tout à l'heure ? Je n'en crois pas un mot c'est tout simplement impossible ! Arrêtez le pastiche, ça vous monte au cerveau (ou alors c'est moi) !
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Ce 5 Novembre 2021, nous voilà embarqués à la recherche du Goncourt 2021, non pas « La plus secrète mémoire des hommes », mais le prix que convoitent les romanciers assis à bord du train 006 de Pascal Fioretto, à destination de Brive-La-Gaillarde, ville dans laquelle le fameux prix sera exceptionnellement décerné à l'occasion d'un salon Du Livre.
Très librement inspiré de L'anomalie, couronné Goncourt 2020, Pascal Fioretto met en scène dans ce pastiche Hervé le Tellier (qui en a rédigé la préface avec beaucoup d'humour) et plein d'autres auteurs. J'ai trouvé particulièrement réussis les portraits de Joël Dicker, Virginie Despentes et Aurélie Valognes, tordants de réalisme (enfin, ils sont exactement tels qu'on les imagine).
Pascal Fioretto se fait caméléon et imite parfaitement les styles des auteurs brocardés, certains en prenant plus ou moins pour leur grade, pour notre plus grand plaisir (légèrement sadique j'avoue) …
Une petite parenthèse pleine d'humour, très agréable. L'auteur ne se prend pas au sérieux, et c'est un excellent exercice pour des zygomatiques qui ont trop peu fonctionné cette année ! Une prescription salvatrice si vous avez besoin d'un petit remonte-moral en cette fin d'année !
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Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
L’un des avantages des mecs qui étaient de droite avant que ça devienne à la mode, mis à part que ce sont en général plutôt des bons coups, c’est qu’ils aiment l’ordre et savent le faire respecter. Depuis que Tillinac n’est plus là pour tenir le fumoir sur la plateforme entre les wagons 14 et 15 du train pour Brive, c’est le bordel. On peut tomber sur n’importe qui, majoritairement des vieux porcs d’écrivains qui pelotent leurs attachées de presse ou plus rarement des millennials qui tètent leurs vapoteuses goût Malabar. Elle presse le bouton orange, la porte de la plateforme s’ouvre avec un soupir hydraulique et elle découvre qu’un boys band est dans la place, petite floppée de jeunes mâles genre gros diplômes – belles gueules comme l’industrie éditoriale en démoule des dizaines à chaque rentrée. Dans le tas il y a Juan Branco qui vient de publier Macron pendaison ce qui fout les boules à Édouard Machin ou Machin Louis, elle sait jamais dans quel ordre il s’appelle, qui a sorti Comment Macron va tuer ma mère et à Geoffroy de Lagasnerie qui a pondu Le Macron pourrit par la tête préfacé par Éribon. Les trois se retrouvent sur le même créneau et ils se tirent la gueule. Y a aussi Pablo Servigne, le gentil collapso auteur de Tout s’écroule, tout va bien, qui essaie de convaincre François-Henri Désérable et Tristan Garcia qu’il y aura des potentialités infinies de s’aimer après le grand effondrement. Ils savent tous que d’autres boys next door vont bientôt les remplacer, peut-être dès la rentrée prochaine, tout le monde peut pas taper l’incruste aussi longtemps que Foenkinos.
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— Êtes sûr de votre désir, monsieur Hervé ?
La femme de ménage d’Hervé suit depuis une vingtaine d’années une analyse lacanienne qu’elle finance en chèques emploi service grâce à ses employeurs compréhensifs. Elle sait qu’une approche purement syntagmatique d’un prédicat ne permet jamais d’en épuiser le sens, qu’il faut préalablement formaliser les rôles respectifs – casuels et abstraits – des actants et étudier les relations attributives, ergatives ou statives qui en découlent.
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[ Virginie ]
Un peu plus loin [dans le train], Mazarine relit des épreuves. A vue d'oeil elle a encore pondu 400 pages, au bas mot. En vieillissant, la fille à Tonton ressemble de plus en plus à son papa feu Président. Virginie se prend à l'improviste une giclée d'années 80 en pleine tronche. Les pornos du samedi décodés à travers une passoire, les faux pin's 'Touche pas à mon pote' vendus aux fils de bourges à la sortie des bahuts, le pognon récolté (...).
Si on lui avait dit à cette époque qu'elle passerait la moitié de sa vie dans des Salons du Livre assise à côté des frères Bogdanov et de Mimie Mathy à demander leurs prénoms à des glands pour leur faire des dédicaces à la con elle aurait répondu dans tes rêves mon pote j'aurais crevé bien avant.
(p. 27-28)
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Ami voyageur, pensais-je, use, abuse et jouis sans modération - tant qu'il existe encore - de cet espace de liberté, perché au-dessus de tes semblables un peu trop bien assis. Bientôt, il fallait s'y préparer, au nom d'une directive européenne sur la "rationalisation de l'habitabilité intérieure du matériel roulant", le porte-bagages allait disparaître; comme avaient disparu de nos trains les WC d'autrefois où l'on voyait défiler le ballast au fond du trou de la cuvette; comme avaient été mis à la retraite les contrôleurs à moustaches qui sentaient la Gauloise et le pastis, remplacés par des "chefs de bord" à barbiche sans sexe et sans âge.


Sylvain
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-Bien reçu Steeve, merci. Avant de vous répondre je dois vérifier quelques détails : pouvez-vous me rappeler vos dates et lieux de naissance ?
-12 janvier 1973, Marne-la-Vallée.
-OK. Nom et surnom de votre locomotive actuelle.
-CC6557, surnom Micheline.
-Les dates de prochaines grèves prévues par SUD Rail ?
Steeve hausse les épaules mais obtempère :
-Vacances de la zone C, départs de la Toussaint, pont du 11 novembre... Ecoutez, Captain, je ne sais pas si vous savez, j'ai tout le gratin des lettres à bord, ils arrivent de la capitale, ils ont picolé, ils ont chaud, ils ont envie de poser leurs valises dans leurs hôtels et de retrouver leurs lecteurs.
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