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EAN : 9782221243237
162 pages
Robert Laffont (10/10/2019)
3.36/5   51 notes
Résumé :
« La serveuse, qui portait un tee-shirt “Paris est une fête”, nous demanda si nous avions fait notre choix et je m’abstins de lui dire que le mien eût été de m’enfuir pour tenter d’oublier que je ne savais plus quoi écrire mais je me contentai de réclamer la carte des vins, car je pressentais que j’allais en avoir sacrément besoin. »

Dans ce nouveau roman événement, Marcel Klouellebecq nous offre une poignante méditation sur les ravages du bien-être e... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
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“Marcel Klouellebecq”, ça vous dit quelque chose ? Non ? Bon,
Et le titre du bouquin,”Melatonine “ ? Encore non ? Bon, pas grave.
Ça ne me disait rien aussi 😀.....

Un écrivain célèbre,en panne d'inspiration accepte de rencontrer une jeune étudiante en littérature contemporaine. Elle est en train d'achever une thèse sur lui,
“ Marcel Klouellebecq, malbaise dans la civilisation “. La nana moche comme un pou, qui le fait “bander comme un cerf”, lui balance,
“Je suis inquiète pour vous, Marcel, vous avez quasiment bonne mine, on dirait presque que vous allez bien “, ajoutant que s'il continue comme ça, son écriture va en pâtir, et qu'il risque de perdre sa vista klouellebecquienne et tomber dans l'insignifiance d'un Éric Emmanuel Schmitt ou d'un David Foenkinos. Notre Marcel paniqué, décide de go qu'il est temps de remettre sur sa tête sa couronne d'épines, remonter sur sa croix et se retirer au désert , mettant le cap au pire, c'est-à-dire à nouveau malheureux, transgressif, adulé et détesté pour retrouver sa créativité. Mais va-t-il en être capable ?
La réponse, je vous la laisse découvrir.....

C'est un excellent pastiche hilarant , qui relate bien le fond et la forme des livres de MH, dont selon mon humble avis ( sorry à tous les fans de MH) , sont des purs produits commerciaux, aux détails sordides, relevés abondamment de sauce porno de tout bord, et pondus dans le contexte des sujets explosifs dans l'air du temps. Ici aussi bien sûr, bite, chatte, partouze et Cie sont au rendez-vous à chaque coin de phrase, mais vu son but , ça passe nickel. Un livre, je pense qui fera le délice de lectrices et lecteurs de tout bord, vu que c'est mieux que l'original, avec en prime, de superbes piques frontales aux écrivains contemporains ( même Y.Moix n'en est pas épargné ) et des anecdotes croustillantes comme celle de l'atelier d'écriture.
Très agréable moment de lecture; et pour qui n'a pas encore lu du MH, l'occasion à jamais d'en avoir une idée 😊, surtout que c'est court. Après à vous de voir !

“....ils vivaient la vie des gens, moi j'en vivais.”




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Pirate des mots, Pascal Fioretto vient de revendiquer un nouveau détournement de texte.
Son casier n'est pas vierge: « L'élégance du maigrichon », « Et si c'était niais ? », « Gay vinci code », « Hygiène des tubes et tout le tremblement ». Un serial killer de best-sellers qui décapite les têtes de gondole.
Son dernier mauvais coup ? Michel Houellebecq. C'était écrit... Pourtant, tout comme chez sa muse désabusée, pas un chapitre sans fellation ou scène de dépravation.
Un seul otage donc dans ce sympathique pastiche, Michel Houellebecq, alias Marcel Klouellebecq, écrivain célèbre parti à la recherche de son mal être pour retrouver la prose désespérée de centre commercial péri-urbain qui a fait son succès et le caractérise, à défaut de caractère.
Pour retrouver son légendaire charisme d'anti-héros déprimant à poil gras, l'écrivain fuit la gloire de la Capitale pour un bled paumé, trois étoiles dans le guide du routard suicidaire, abattoir pour bison futé.
Marcel fait étape dans un gîte tenu par deux antiquaires homosexuels avant de tomber sous le charme d'une jolie coiffeuse, tout en étant pourchassé par son agent et son éditrice qui désespèrent de son désespoir et de son nouveau roman.
Pascal Fioretto satirise le style de Houellebecq avec plus d'habileté que de finesse, s'amuse de ses tocs littéraires, multipliant ainsi les références techniques inutiles et ses listes de courses. Il décrit avec la précision d'une Evelyne Dhéliat dépressive les mornes visages et paysages, dans une météo sociétale maussade sur la majeure partie de la France. Mais différence de taille et d'hormones avec l'auteur de Sérotonine, la lecture de Mélatonine est aussi légère que drôle.
Même si l'exercice de style s'essouffle un peu à mi-parcours, je pense que ce pastiche peut recevoir la bénédiction à la fois des anti et des pro Houellebecq et conforter chacun dans sa détestation ou son admiration de l'auteur.
Pour ma part, je continuerai à penser que Michel Houellebecq est un écrivain important car son style a su capter le ton de son époque, même si ce n'est pas toujours réjouissant.
Le pastiche n'est pas un art mineur. Les plus grands s'y sont adonnés. Proust a pastiché Flaubert et Balzac par admiration, Modiano s'est attaqué à Céline… Pascal Fioretto n'a pas l'ambition littéraire de figurer dans ce panthéon, il aspire seulement à partager son amusement avec le lecteur.
Je ne vais pas écrire un billet plus long que ce livre de 153 pages au trait grossi par une police d'écriture pour aveugle.
Un agréable divertissement vite lu où les bons mots et références soignent la dépression automnale.
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Pour moi qui n'apprécie guère la prose de Michel Houellebecq, ce fut un grand plaisir de voir tourner en dérision les travers les plus agaçants de Marcel Klouellebecq, un auteur dépressif et en manque d'inspiration.
L'histoire commence comme dans Sérotonine, avec les mêmes tics d'écriture, et le même décor parisien, que Marcel quitte, laissant derrière lui son appartement luxueux, occupé par une roumaine et des ouvriers au black.

Harcelé par son agent pour qu'il produise un nouveau roman, l'écrivain célèbre trouve
refuge dans un village paumé, et aggrave son cas en résolvant ses problèmes d'insomnie, puisque c'est cette veille nocturne qui était propice à ses élans créatifs.

Pire il se refait une santé et s'étant acoquiné avec une coiffeuse affublée d'un défaut de prononciation qui rend les dialogues très drôles, il se retrouve avec une chevelure brillante et souple qui ne cadre plus du tout avec le personnage.

Le gratin du milieu littéraire parisien investit la tranquille bourgade .


C'est drôle, fin, bien observé, le pastiche démontre que l'auteur connaît bien sa victime pour la plus grande joie du lecteur . Que l'on apprécie ou pas Houellebecq, l'exercice devrait réjouir tous ceux qui ont un jour tenté l'aventure de parcourir les écrits du célèbre dépressif.
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Je m'attendais à un pastiche de "Sérotonine", que j'ai lu il y a à peine quelques semaines (et pas beaucoup apprécié). Et ce n'est pas tout à fait le cas. Pascal Fioretto a bien repéré les tics et trucs de M.H., ce qui nous vaut de nombreux passages très savoureux. Mais pour autant il ne reprend pas entièrement le canevas de "Sérotonine".

Le personnage principal Marcel Klouellebec, un auteur au succès international, est en panne d'inspiration. Il nous fait le récit de ses déboires avec son éditeur, son agent et le reste du monde. Il s'est engagé à écrire un roman, "La diagonale du vide", un titre qui fait alllusion aux territoires ruraux abandonnés.

Il va s'installer dans une de ces campagnes perdues, un village du nom de Morneuil, dans le but de retrouver le ton crépusculaire qui lui fait défaut. Mais rien ne se passera comme espéré.

J'ai souvent souri en lisant cette pochade qui est vraiment réussie mais qui, c'est l'écueil principal de ce genre, m'a parue un peu courte. Beaucoup de "name dropping", parfois un peu facile.
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Marcel Klouellebecq, héros ou zéro sans emploi... s'emmerde comme un rat mort, de baisouilles sans âme en griffonnages sur carnets de notes relatives à son Néant intime... bref, tourne en rond (tel un cochon d'Inde en cage) dans la Grand Roue éditoriale, produisant de répétitives autofictions puis ‒ se désennuyer, vite ! ‒ devant faire le beau ou l'Acteur... déprimant, déprimant, déprimant... du moins jusqu'à ce qu'il trouve sur sa route (morne plaine) le talent de plume de Pascal FIORETTO.

Alors soudain... toute son existence s'éclaire.
Comme un personnage de roman de DHÔTEL.

"Pastiche", vraiment ? Z'êtes sûrs ? Moi ch' sais pas... y a comme un doute.
Un excellent roman, excellemment écrit...
Contracture des zygomatiques et comique précis. Plus une sorte d'empathie puissante pour les plis routiniers de l'esprit de ce pitoyable (et si attachant) p... ! de dépressif de Marcel...

Et puis tout de même, cette lumineuse rencontre de Jibé et Hubert, "les deux tafioles du gîte" (où crêche MK dans un Premier Mouvement) et l'approche érectile de la solaire Marilyn, tenant le salon de coiffure "Imp'hair à tifs" de Morneuil-le-Vieil...

Car si les bouquins du "faux" Marcel Klouellebecq (son soit-disant "modèle" du bizarre Réel, tout comme le diable est le singe de Dieu) nous tombent des mains, celui-ci pourra nous rendre au moins heureux.

Alors : PF meilleur que MH ? Bah oui... plutôt 100.000 fois meilleur, même ! [Ah, notre subjectivité, bien sûr... ]

Ce Pascal Fioretto, semble-t-il, n'est point un feignant.
Et si les "Belges situationnistes" [ha ! ha ! ha !] et autres soumissions de MH au Saint-Air-du-Temps font pitié, chacune des saillies de PF fait mouche à la fin de l'envoi : avec toute l'efficacité, si travaillée, d'un Guillaume Meurice.

"La Diagonale du Vide" : autant un territoire national délaissé que le titre du "prochain MK" (ce non-lieu qui n'aura pas lieu), mais surtout une éblouissante métaphore du "Non-littéraire le plus agressif" qui fait florès (chez nous) depuis 50 pesantes années...

Au fond, pour une fois "L'Oeuvre" du modèle de Marcel Klouellebecq se sera rendue utile : pastichée (ici avec talent), elle parvient absolument à nous faire rire...

Le rire du bonheur plutôt que celui du malheur.
La mélatonine emmerde (bien) la sérotonine, et là n'est que justice.
:-)
Lien : http://fleuvlitterature.cana..
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Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
Je craignis d’avoir à me justifier mais elle enchaîna en se lançant dans une longue péroraison sur les risques que je courais si je me laissais griser par mon statut de monument vivant des lettres françaises et européennes–de most bankable French writer, comme l’avait récemment titré The Times–et elle m’exhorta à me mettre personnellement en danger sinon je finirais, elle en était sûre, par m’inscrire au Gymnase Club, postuler à l’Académie française et bruncher bio sur les quais de Seine.......Je confessai que j’en étais arrivé moi aussi la nuit précédente à la conclusion que j’allais trop bien et que depuis que j’avais fait ce constat je cherchais à partir écrire n’importe où pourvu que ce fût désolant......“ Il existe une bande de territoire, m’expliqua-t-elle, qui traverse le pays de la Meuse jusqu’aux Landes dans laquelle la densité de peuplement et l’espérance de vie sont très largement inférieures à la moyenne nationale. La population y souffre d’un sentiment d’abandon et d’un désespoir chronique qui s’accompagnent d’une consommation record d’anxiolytiques et d’antidépresseurs couplée à un fort taux d’alcoolisme et de diabète de type 2. Si tu veux un décor vraiment sinistre pour faire mouiller la France qui lit, c’est exactement ce qu’il te faut, Marcel.”
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[...] et quand ce fut mon tour de passer au shampoing, nous n'étions plus qu'elle et moi dans le salon, "Cendrillon" de Téléphone passait sur Evasion Pays de Breuil FM et elle me demanda si la "températchure" de l'eau me convenait et je dissimulai tant bien que mal ma bite en béton dans les plis de la blouse qu'elle m'avait nouée autour du cou ; comme je l'avais plus ou moins deviné, elle avait bien une odeur de rousse, capiteuse, épicée, vanillée, enivrante. " Vous les coiffez comment d'habitchude ? " me demanda-t-elle en m'examinant dans le miroir. J'ai hésité un instant et puis je ne sais pas ce qui m'a pris, je me suis lancé sans lui demander la permission en essayant de planquer mon érection de de ne pas trébucher avec ma blouse et je suis allé chercher le vieux "Closer" que j'avais abandonné sur le petit canapé noir, je l'ai ouvert à la page "Les nuits de Closer" et je lui ai montré une photo de moi au bras d'Evelyne Dhéliat à l'anniversaire de Massimo Gargia. " Je voudrais me coiffer comme lui... ", j'ai dit. Elle me jeta un regard un peu perplexe, mélange d'amusement et d'une sorte d'indulgence.
" Qui c'est ce type ?
‒ Euh... un écrivain...
‒ Ah, c'est pour ça que le connaissais pas, soupira-t-elle, soulagée. Moi et la littératchure...

[Pascal FIORETTO, "Mélatonine, éd. Robert Laffont, page 95 - extrait de scénette se déroulant au salon "Imp'hair à tifs" de Morneuil-le-Vieil]
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.....rédigeant péniblement un vague synopsis pour La Diagonale du vide : un cadre sup macroniste arrogant et malade tombe en panne dans la France des invisibles où il est contraint de regarder en face l’idée visionnaire que l’Occident, la paysannerie et lui-même sont foutus ; j’ajoutai çà et là quelques scènes de baise avec des transsexuels, domaine qui me semblait éditorialement encore assez peu investi, et une arche narrative sous-jacente à propos du cancer du type mal soigné à cause des déserts médicaux cyniquement planifiés par la macronie. Je reçus par retour de mail un avis moyennement enthousiaste mais néanmoins favorable de mon éditrice qui me suggérait toutefois de remplacer le cancer, usé jusqu’à la corde, par une aphasie de Broca comme métaphore vivante de l’inanité du discours des élites mondialisées.
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Je crois qu’à ce moment-là j’envisageais, plutôt tranquillement du reste, la possibilité d’en finir, par exemple en fonçant dans un pylône de ligne haute tension ; mais le pare-chocs avant de ma Jeep Cherokee était spécialement conçu pour absorber les chocs frontaux et puis mourir posait le problème de la postérité : après le prévisible emballement commercial qui suivrait mes obsèques nationales (l’idée de demander à Arielle Dombasle de chanter le Requiem de Mozart a cappella pour emmerder mes survivants me traversa l’esprit) combien de temps durerait mon séjour au purgatoire des lettres ? Et à qui confier mon oraison funèbre pour être absolument certain qu’elle soit chiante (Modiano ou Le Clézio) ? Je pouvais aussi tout arrêter, fuir la pression médiatique, les polémiques, les surenchères… mais là le risque était de finir comme Salinger qui n’avait jamais vraiment réussi son come-back.
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En feuilletant "Le Parisien", je découvris que la maison de Xavier Dupont de Ligonnès était de nouveau en vente, cent trente mètres carrés, cinq chambres, un jardin de trois cent mètres carrés dans un quartier prisé de Nantes pour quatre cent soixante-dix-neuf mille euros honoraires inclus. J'appelai l'agence Guy Hoquet qui m'informa qu'Emmanuel Carrère avait déjà fait une offre mais que je pouvais renchérir si je le souhaitais car son éditeur n'avait toujours pas signé la promesse de vente. L'idée d'habiter les lieux du quintuple meurtre familial suivi par la disparition du principal suspect me tenta fugacement mais je renonçai. Je crois que les familles nucléaires traditionnelles, même enterrées sous la terrasse, ce n'était pas trop mon truc.

[Pascal FIORETTO, "Mélatonine", Robert Laffont, 2019 - pages 27-28]
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