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sur 580 notes
C'est à Racleterre-en-Rouergue, en l'an 1763, qu'Apolline Tricotin va accomplir un acte qui va stupéfier tout le voisinage (et au-delà)
«Un escalier surgi du ciel et des anges chantant des cantiques et jouant du luth en le descendant auraient bien moins éberlué l'assistance.»
C'est que la femme du sabotier met au monde cinq enfants d'un coup, et qu'il ne fait aucun doute que pareille fécondité, c'est tout à fait anormal, excédant de loin les limites de la nature - hé! si Dieu voulait qu'une femme ait cinq poupards, dans sa grande sagesse, il n'aurait pas omis de la pourvoir de cinq mamelles.
Le dernier né, dénommé Charlemagne, est le plus rebéqueur de la fratrie, le plus sale, le plus déterminé - quand un conflit les oppose, c'est lui qui l'emporte, douze fois sur onze. Autre point fort de notre héros, il sait sacrément y faire avec le monde animal; dès son plus jeune âge il imite à la perfection le cri des bêtes avec une déroutante facilité; il excelle à reconnaître l'humeur de presque tous les animaux en se mettant à leur place, même si reptiles et insectes lui résistent parfois; et il va s'accointer avec des loups, ces fléaux de la propriété considérés dans cette société d'éleveurs comme «l'ennemi à exterminer».
Charlemagne est un super protagoniste et ce n'est pas le seul personnage épatant, le roman de Folco fourmille d'idées savoureuses, on se régale avec une narration jubilatoire et une dimension historique haute en couleur.
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"Un loup n'est pas cruel. Un loup est un loup, c'est tout..."

S'il est un livre que j'ai envie de relire, c'est bien celui-ci.

À Racleterre-en-Rouergue, en 1763, Apolline, épouse du sabotier, Clovis Tricotin accouche d'un, puis deux, puis trois, puis quatre...enfants. Non pas quatre ! Cinq ! Un retardataire pointe le bout de son nez. Ce sera le héros de notre histoire.

" Pour le père Giscard, il ne faisait plus de doute qu'une pareille fécondité excédait de loin les limites de la nature. Si Dieu avait voulu que cette femme portât cinq poupards, Il lui aurait donné cinq mamelles. Il eut beau le tourner,le retourner, le renifler, il ne décela aucune bosse, aucune corne, aucun sabot, aucune écaille, pas le moindre remugle de soufre. Non seulement le bambin était normal, mais il était le plus gros des quatre. "

Cinq mouflets, ce n'est pas rien ! Surtout quand on a prévu qu'un seul prénom. Faut rapidement se creuser les méninges, pour trouver les quatre autres. Mais dans la famille Tricotin, les mâles ne portent nom que celui de roi des Francs, voilà qui va faciliter la tâche au père Tricotin.
Ainsi furent nommés les quintuplés : Clodomir, Pépin, Dagobert, Clotilde et Charlemagne.

Le petit dernier Charlemagne va se révéler le plus tenace et le plus vorace; " qui s'accrochait au tétin comme un loup à la gorge d'un agneau" et également le plus doué et le plus prompt à explorer le monde. Mais, si Charlemagne se singularise, il n'en reste pas moins un des cinq maillons de la chaîne complètement indissociable.

Jamais on ne vit telle fratrie si soudée. Même les cinq doigts de la main,comparés aux quintuplés Tricotin, c'est d' la bricole !
Mais le destin finira pourtant par avoir raison de cette si belle symbiose . Clovis, leur paternel, meurt de la rage et les voilà dispersés.

On suit alors les aventures de Charlemagne qui n'aura de cesse de retrouver ses frères et soeur, envers et malgré tous.
Épopée fabuleuse où nous entraîne ce rebelle zozotant, au franc et truculent parler, au caractère rude et brut de décoffrage, fuyant les hommes et se faisant ami des loups.

De me plonger à nouveau dans ce roman pour vous en livrer cette chronique laconique, me voilà à nouveau complètement subjuguée par cet incroyable personnage ! Il est si drôle et détonnant !
Pour sûr, je l'emmène sur mon île déserte. Avec un tel compagnon, je suis certaine de ne point m'ennuyer, d'autant plus qu'on partage la même affection pour un animal hors du commun : le loup.

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Macarel de macarel ! Quel livre ! Ce deuxième roman de Michel Folco est à la hauteur du précédent Dieu et nous seuls pouvons, peut-être même mieux (mais cela n'engage que moi).

Cette fois encore l'auteur albigeois, nous entraîne en Rouergue, et plus précisément à Racleterre, qui va devenir le théâtre d'un incroyable évènement.
C'est dans ce village, qu'en 1763, vont naître les quintuplés Tricotin, les fameux épateurs de Racleterre. Fait inouï pour l'époque, la nouvelle fait le tour de la région et parvient même aux oreilles du Roi. La fratrie est composée de quatre garçons et d'une garce: Clodomir, Pépin, Dagobert, Clotilde et Charlemagne. Ils sont unis comme les cinq doigts de la main, parlent un langage inventé "le lenou" et surtout attirent les ennuis. Folco se concentre sur le destin de Charlemagne Tricotin, le meneur de la fratrie. Bien que né en dernier, il se dispute la place d'aîné avec Clodomir, il parle trop fort, tout bébé il était celui des cinq qui pleurait le plus fort, il mange beaucoup plus que les autres, il a toujours était choyé (sa marraine n'est autre que dame Jacinthe, épouse du chevalier Armogaste, seigneur de Racleterre). de plus, il est plus dégourdi que les autres et semble avoir un don pour communiquer et se faire obéir des animaux. Tour à tour séparé de la fratrie à la mort de ses parents, puis capturé et réduit en esclavage pour enfin s'enfuir et aller vivre dans les bois au sein de meutes de loups, nous suivrons avec bonheur les aventures de ce personnage hors du commun.

Mais ce qui est formidable avec les livres de Michel Folco, c'est cette ambiance qui y règne. Il a crée un univers de toute pièce, ses romans sont comme des passerelles où l'on retrouve des noms familiers tels que Bellerocaille, Racleterre, le Dourdou, la forêt de Saint-Leu, les Tricotin, les Pibrac... Il y a une réelle cohérence dans l'oeuvre de cet auteur. Un loup est un loup est un vrai roman historique dans la France féodale du XVIIIe siècle, avec de l'aventure, de l'humour noir et des personnages attachants. Et que dire de cette langue truculente et colorée, un vrai régal.

Maintenant je dois vous laisser, car je vais de ce pas m'attaquer à la suite En avant comme avant !
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Un excellent roman pour qui aime l'humour noir. des récits de bagarre, de dispute, de meurtre... Violence me direz-vous ? He bien non, plus c'est noir, plus c'est drôle.
délicieux également le "lenou" ou langue inventée par les quintuplés de Racleterre, qui leur sert à communiquer entre eux.

A lire et à relire !


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Eh ben, dame boudiou ! J'étais tellement happée par cette histoire, que, pendant une semaine, je n'ai point secoué la paillasse, décrotté les pourpoints conchiés, préparé la pitance vespérale ni récuré la fosse d'aisances. J'avais juste envie de savoir comment va se dérouler et finir ce bouquin. Il y a tout dans ce roman; une belle aventure au dix-huitième siècle racontée dans un style et un langage hors pair. Ce n'est pas seulement une histoire de Charlemagne, mais une histoire de tout une bourgade et ses alentours; de toutes les strates de la société de l'époque des soi- disant "lumières", mais avec un accent très drôle et très noir sur le côté de l'obscurantisme baroque.
On ne peut qu'aimer Charlemagne, même si il devient un voleur et un meurtrier, parce que un loup est un loup; on adore le bourreau, parce que un métier c'est un métier...en ce qui concerne les autres, jugez par vous mêmes, il y a une myriade de personnages flamboyants !
Franchement, ce livre, "ça galope" , la seule petite déception (ou, au contraire, bonne nouvelle) est le "à suivre.." à la fin.
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D'abord, grand merci aux babéliens de m'avoir fait découvrir Michel Folco ! Sans votre inspiration je serais passée à côté de ce génial écrivain.
"Un loup est un loup" est le premier - mais certes pas le dernier - récit de Messire Folco dont je me suis régalée.
Cette épopée comportant 631 pages, ne se lit pas d'une traite, elle se déguste.
Il faut d'abord se mettre en bouche ce français que parlaient nos aïeux il y a un peu plus de 200 ans, un langage fleuri, plus chantant, plus amusant et plus riche que celui d'aujourd'hui.
Folco a du lire des dictionnaires entiers de vieux français pour se documenter, et il a su créer une musicalité dans son écriture, n'hésitant pas à inventer certains mots, comme "enfuribonder", et comme ces mots sont cohérents avec l'histoire, ils sont compréhensibles par tous instantanément.
De fait, au bout de quelques pages, on est tout à fait à l'aise avec la gouaille descriptive et joyeuse de Michel Folco, et on entre de plein-pied dans le monde rural du 18ème siècle, embarqué par son récit fluide et imagé.
On est vraiment dans les Cévennes en 1763, en ce mois de mars frileux ; Clovis Tricotin, sabotier à Racleterre, devient père de cinq enfançons, d'un coup d'un seul ! Enfin, avec l'aide de sa femme Apolline quand même...
Racleterre petit village qui est rattaché à la châtellenie du Chevalier Virgile-Amédée Armogaste, voit donc la naissance de ces quintuplés comme une bénédiction, un miracle, même si certaines mauvaises langues disent qu'il y a là diablerie... Même la châtelaine daigne venir les admirer : elle se proclame marraine de l'ainé, Charlemagne. La famille est choyée de cadeaux. Tout va pour le mieux pour la nombreuse famille Tricotin. Les enfançons grandissent, inséparables, développant même un langage à eux : le lenou. Ils sont incontrôlables, plein de fougue et de vie.
Mais ce temps béni s'achève brutalement quand Clovis attrape la rage. Et en meurt. Enfin, on l'aide...
Après conseil de famille, il est décidé que les cinq doivent être séparés : chacun chez un membre différent de la famille, et Charlemagne chez le Chevalier, sa marraine voulant faire son éducation...
Et c'est là que pour moi, l'histoire a vraiment démarrée...
Toute la partie concernant Clovis et les personnages de Racleterre, se lisait avec plaisir, mais je voulais en savoir plus sur ces enfants, de vrais sauvageons, agissant comme un seul être, véritable petite meute. Et les loups, dont on sait l'importance dans ce récit, il me tardait de connaitre leur place. Ce fut chose faite à partir de la deuxième partie.
Car si le récit met du temps à prendre place, prenant l'allure de chronique historique parfois, une fois qu'il est lancé, tout s'accélère, et c'est là que la vraie régalade commence : avec l'histoire de Charlemagne et de sa meute. L'histoire d'un apprentissage à la dure, d'une vie dédiée à la nature et aux animaux, une histoire belle et émouvante, mais aussi cruelle et joyeusement paillarde. Un incroyable récit de revanche et de vengeance. Et avant tout, une ode à la nature et à la fraternité.
Alors n'ayez plus peur du loup... N'ayez pas peur de ce "pavé", il s'apprivoise aisément. Toutes ces pages si nombreuses, ne sont là que pour vous conter une merveilleuse histoire, pleine de vie, de loups, et de nature.

Par contre, il faudra attendre de lire la suite des aventures de Charlemagne, devenu Charles Leloup, pour savoir ce qu'il advient de lui, car Messire Folco nous laisse avec un alléchant "à suivre"...

Ps- C'est au moment de la rencontre entre le grand-père des enfants et l'exécuteur des hautes et basse oeuvres, le fameux bourrel vêtu de rouge, Justinien Pibrac, le Troisième, que ma mémoire s'est décoincée... je me suis souvenue de ce film vu il y a longtemps, "Justinien Trouvé, le Bâtard de Dieu", qui retraçait l'histoire de ce bébé abandonné avec le nez tranché, recueilli par des moines, et qui finira par devenir bourreau pour ne pas partir aux galères. Ce bon film était réalisé par Christian Fechner en 1993.
Me reste à ajouter à ma liste de livres à lire : "Dieu et nous seuls pouvons", ainsi que la suite de "Un loup est un loup" : "En avant comme avant !".
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Délicieuse découverte que cette prose bien corsée, ce goûteux cagadou, mais passé les premiers chapitres, je n'ai pas accroché à l'historiette un peu longuette des quintuplés Tricotins dans l'Aubrac de 1770, avec ses longues digressions et un humour qui ne m'a pas convaincu.
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[Coup de coeur] Dans les années 1770, le royaume de France est toujours soumis au bon vouloir du roi. Les coutumes, les traditions, les seigneurs locaux, le clergé et les superstitions avilissent le peuple qui n'a guère le choix que de se plier sous peine de subir une justice arbitraire et radicale. Pourtant, on sent poindre les Lumières et les questionnements sur ce qui semble être une société immuable. Michel Folco, en fabuleux conteur, entraine le lecteur grâce à son style truculent et plein d'humour. Pourtant, il sait aussi enrichir le roman de la richesse historique sur les moeurs et les règles de l'époque. Un véritable plaisir de lecture qui donne qu'une seule envie, lire la suite.

Macarel de non di diou ! Tricotin, le sabotier de Racleterre, vient d'avoir des quintuplés. Branle-bas au village, où la nouvelle se repend comme une trainée de poudre. Déjà, tous les habitants se pressent afin d'apercevoir les enfants, d'un signe de grande fertilité pour les uns ou du malin pour les autres. Même la Châtelaine vient au chevet de la mère constater cet événement incroyable. Tout de suite, elle désigne Charlemagne comme son filleul. Ce dernier né ou premier conçu selon le théologien que l'on préfère, deviendra un garçon étonnant, malin, intelligent et surtout démontrant une certaine connivence avec les animaux dont, le plus maudit, le loup.

Michel Folco sait raconter mais il sait aussi faire découvrir, c'est un très beau roman historique. A chaque page, c'est l'accent de l'Occitanie que l'on entend rocailleux ou chantant, et ce sont les légendes de ma belle région qui naissent sous la plume de l'auteur. C'est aussi le roman de la fratrie chez les humains et chez les loups, un lien du sang plus fort que les traditions, l'enseignement des curés et que les coups de bâtons. Michel Folco, nous apprend aussi beaucoup sur le loup, cette bête mal aimée, de nos jours aussi, dont la société cruelle et fraternelle au langage élaboré, hante toujours les cauchemars des enfants.

Quel roman historique me conseillez-vous ?
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En l'an de grâce 1763 naissent à Racleterre les fameux quintuplés: Clodomir, Pépin, Dagobert, Clotilde et Charlemagne.
Dès le début de leur existence, « fratrie » est un mot dont les Tricotin ne sont pas peu fiers. Solidaires, fusionnels, unis comme les doigts de la main, les 4 frères et la « garce » se sont même inventé leur propre langage. Qu'on attaque un des leurs et les 4 autres vous tombent dessus à l'instar d'une meute.
Mais leur belle unité vole en éclats lorsque les diablotins se retrouvent orphelins et séparés. En tant que filleul de la châtelaine, Charlemagne se retrouve au château du Chevalier Virgile-Amédée afin d'y faire son éducation qui s'oriente rapidement vers la tenue du chenil grâce à son incroyable talent, celui de communiquer avec les animaux.
Indomptable et sauvage, Charlemagne finit par s'enfuir. Commence pour le jeune garçon une véritable épopée dans laquelle il devient le chef d'une meute de loups, semant la terreur dans la région.

« Caramba », quel roman ! C'est véritablement à partir de ce moment que ce roman m'a littéralement passionnée. Faut bien avouer que la première partie fut des plus ardues (en tout cas en ce qui me concerne) car force est de constater que l'ancien français ne se laisse pas apprivoiser si facilement et que les longues énumérations de filiation en décourageraient plus d'un. Mais on s'habitue et on prend même goût à cet ancien langage rempli d'expressions assez amusantes. D'autant plus que ce roman d'aventures est bourré d'humour et en prime, regorge d'anecdotes comme l'origine de certaines expressions ou de certaines familles de bourreaux comme les Pibrac, des faits historiques dignes d'intérêt.
Je vous recommande cette belle balade au coeur de la France du XIIIe siècle avec Charlemagne comme guide éminent.
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Les cinq frères et soeur Tricotin se parlent dans un langage connu d'eux seuls, le "lenou". Ils font tout ensemble et leur seul but dans la vie est de pouvoir continuer indéfiniment. Mais on les sépare, et le lecteur suit l'un d'entre eux, Charlemagne, avec son bout de langue coupé qui le fait zozoter, mais aussi parler aux chiens, chevaux, oiseaux et loups.
Il porte en lui une violence libérée, qu'il ne cherche pas à contrôler et dont il fait usage comme les loups le font. Un loup est un loup, il ne cherche pas à faire le mal, il fait le loup, c'est tout.
Charlemagne est Charlemagne, il ne fait que ce qu'il veut. Vivre parmi les loups, si il veut. Voir ses frères et sœur, si il veut. Tuer ceux qui entravent sa liberté, si il veut.

J'adore ce personnage, son tempérament de feu, sa folie assumée, sa vie hors des murs et hors des autres. On découvre en dernière page qu'il y a une suite, je me réjouis des longues heures de lecture qui m'attendent encore en sa compagnie.
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