Petite lecture sympathique, plutôt agréable. Un livre qui m'a permis de faire une pause, assez courte, dans mon travail.
J'apprécie le fait que la passion, et les scènes intimes, ne prennent pas la place principale et ne constituent pas la majorité du roman. Bien au contraire, cette passion se construit et les personnages font sens. Ils ne sont pas fades, ni même simples. J'ai apprécié la construction de l'histoire de famille, elle reste logique, plausible. Les personnages sont plutôt agréables, même si l'élément de surprise final n'était pas nécessaire selon moi. Il n'apportait pas grand-chose, et risquait même de détruire toute la logique qui s'était construite autour des personnages et de l'intrigue qui apparaît dès le début du roman.
Malgré cela c'est une bonne lecture, toute simple, avec une histoire amoureuse qui fait sens et qui révèle un certain sens du devoir masculin, qui va parfois contre le respect de la gente féminine. (Mais j'apprécie la manière dont l'autrice remet à leur place ces personnages masculins qui méprisent le coeur féminin.)
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II savait seulement qu'il ne suffisait pas d'agiter sous leur nez une bourse bien garnie. Les courtisanes n’étaient pas des prostituées au sens habituel du terme. Elles avaient une réputation à maintenir, des caprices qu’il fallait honorer, des susceptibilités à ne pas froisse. Un homme était censé prendre plaisir à les courtiser, et faire leurs quatre volontés afin d'obtenir leurs faveurs.
Une courtisane était plus qu'une partenaire de lit ou une séductrice de talent. Elle devait être un brillant modèle de vivacité, d'humour, de gaieté, une experte en plaisir qui savait combler un homme sur tous les plans : physique, sentimental, intellectuel.
II fut ébloui par ses yeux, qui lui rappelaient orchidées sauvages. Non, ils étaient plus bleus encore avec la pointe de violet du bleuet des près. Sous les longs cils bruns, le regard était mystérieux, secret et innocent.
Ce sont d'inestimables œuvres d'art que j'ai sauvées des mains de commerçants sans scrupule. Peut-on vendre la beauté ? Vendre la vérité ? Ces livres appartiennent à l'humanité entière.
Aimer un homme, c'était être en son pouvoir, or le pouvoir était capital dans la vie d'une courtisane.