Citations sur Le Siècle, tome 2 : L'hiver du monde (142)
Il n'y avait plus de représentants élus : tous les députés du Reichstag étaient nazis. Il n'y avait plus non plus de vrais journalistes ; il ne restait que des flagorneurs professionnels. Les juges étaient tous nommés par le gouvernement nazi qu'ils servaient docilement. Carla n'avait jamais pris la mesure de la protection que représentaient les politiciens, la presse et les avocats. Sans eux, le gouvernement était libre d'agir comme bon lui semblait, et même d'assassiner des gens.
(partie VIII-1941(1), chap. 11)
Marcelle coupa promptement quelques tranches de baguette et les posa sur la table avec un assortiment de fromages et une bouteille de vin sans étiquette.
(partie VII-1940(2), chap. 2)
L'amour ne répondait à aucune logique.
(partie VI-1940(1), chap. 7)
Si j'ai appris une chose en Espagne, c'est qu'il faut lutter contre les communistes avec autant de résolution que contre les fascistes. Ils ne valent pas mieux les uns que les autres.
(partie IV-1937, chap. 5)
Pourquoi, se demanda Lloyd, ceux qui s'acharnaient à détruire tout ce qu'il y avait de bon dans leur pays étaient-ils les plus prompts à brandir le drapeau national ?
(partie III-1936, chap. 6)
Le fascisme est en marche, commença Lloyd. Et il est dangereusement attrayant. Il fait miroiter de faux espoirs aux chômeurs. Il affiche un patriotisme de façade, aussi caricatural que les uniformes militaires qu'endossent ses partisans.
(partie III-1936, chap. 1)
Il était deux heures et demie quand Hitler en arriva à sa péroraison. Il termina son discours par une indéniable menace de violence : "Le gouvernement de soulèvement national est déterminé, et préparé à prendre acte de l'annonce d'un rejet et donc de la proclamation d'une résistance." Il s'interrompit, pour que tout le monde ait le temps de s'imprégner du message : voter contre la loi serait considéré comme une déclaration de résistance.
(partie I-1933, chap. 6)
Le Reichstag était en feu. On voyait des formes lumineuses et jaunes danser derrière les rangées de fenêtres de son architecture classique. Des flammes et de la fumée jaillissaient à travers le dôme central. "Oh, non !" s'écria Walter, et Lloyd fut frappé par la consternation que trahissait sa voix. "Dieu du ciel, ce n'est pas possible !"
Il arrêta la voiture et ils sortirent sur le trottoir.
"Quelle catastrophe ! murmura Walter.
-Un si beau bâtiment, et si ancien, renchérit Ethel.
-Je me fiche pas mal du bâtiment, rétorqua Walter à la surprise générale. C'est notre démocratie qui part en fumée."
(partie I-1933, chap. 2)
Les Égyptiens de l’Antiquité ont construit les pyramides à une époque où les Allemands vivaient encore dans des grottes. Les Arabes étaient les maîtres du monde au Moyen Âge – les musulmans pratiquaient l’algèbre à une époque où les princes allemands n’étaient même pas capables d’écrire leur nom. Cela n’a rien à voir avec la race. »
Carla fronça les sourcils : « Ça a à voir avec quoi, alors ? »
Vater lui jeta un regard plein de tendresse : « Voilà une excellente question, qui prouve que tu es une petite fille très intelligente. » Le compliment la fit rougir de plaisir. « Dans la plupart des civilisations – les Chinois, les Aztèques, les Romains –, la grandeur cède un jour la place à la décadence. Personne ne sait vraiment pourquoi
(Lloyd revient d'Espagne où il a lutté contre les fascistes)
"Mais assez parlé politique, reprit-il. Comment vas-tu, Mam ?
- Oh, toujours la même. Ce n'est pas comme toi. Tu es maigre à faire peur !
- C'est qu'on n'avait pas grand-chose à se mettre sous la dent en Espagne.
- Autrement dit, je ferais mieux d'être à mes fourneaux.
- Ne te presse pas. ça fait douze mois que je crève de faim, je peux bien attendre quelques minutes de plus. Mais je vais te dire de quoi j'ai envie...
- Quoi donc ? Tout ce que tu voudras !
- Je ne serais pas contre une bonne tasse de thé."