Tobie Lolness, tome 1 : La vie suspendue

-Quand tu ne peux pas parler, tu racontes avec des gestes. L'écriture est faite de petits gestes dessinés.

Les levers de soleil devraient être interdits aux cœurs tristes.

Un compliment dit par un salopard, fait aussi plaisir qu'une bonne crème servie dans un cendrier sale.

Ce jour-là, Tobie compris en regardant Maïa, que quand on pleure quelqu'un, on pleure aussi ce qu'il ne nous a pas donné.
Maïa pleurait la mère qu'elle n'avait pas eu.

Tout ce que l'on sait, c'est que l'immense Norz Amen se mit tout à coup à aimer son fils. Comme si un pont de soie fine avait été jeté entre eux par une araignée céleste.

Mme Alnorell aimait tant l'argent qu'elle avait oublié à quoi il servait.

Quand on pleure quelqu’un, on pleure aussi ce qu’il ne nous a pas donné.

On n'est jamais obligé de dire les choses importantes à ses amis, mais le jour où on le fait, la vie devient plus douce.

Ce jour-là, Tobie comprit, en regardant Maïa, que quand on pleure quelqu’un, on pleure aussi ce qu’il ne nous a pas donné. Maïa pleurait la mère qu’elle n’avait pas eue. Désormais, c’était certain, une mère idéale ne traverserait pas sa vie. C’est pour cela qu’elle sanglotait. Comme si, jusqu’au bout, on garde l’espoir d’un geste ou d’un mot qui rattraperait tout. Comme si la mort tue ce geste qui n’a pas été fait ou ce mot qui n’a jamais été dit.

Une brume de tristesse couvrait tous les visages. L’éclair dans l’œil, cette trace infime sur la prunelle, était le signe de ceux qui avaient perdu leurs parents. Seul ce peuple sauvage savait déceler cette cicatrice du chagrin.