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Citations sur Vango, tome 1 : Entre ciel et terre (114)

Elle était seule. Elle n’avait jamais été aussi seule. Elle se retourna et plongea la tête dans l’oreiller. Le lin trop blanc crissait sous son front.
Ethel avait espéré un conte de Noël pour cette nuit. Elle l’avait demandé en silence, honteuse, devant les cierges de l’église. Un conte de Noël. Rien d’autre. C’était ridicule, elle le savait. Une partie d’elle riait de son beau rire désenchanté. Une autre couvrait de larmes ses mains jointes et les draps.
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Dans sa fatigue extrême, la femme mêlait plusieurs langues qui surgissaient parfois au détour de ses mots.
-Ça c'est du grec, disait le docteur.
-Et ça veut dire quoi ?
-Ça veut dire qu'elle parle grec.
Tout le monde admira le raisonnement.
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Un seul météore avait traversé pour elle cette longue période glaciaire. C'était Vango. Elle l'aimait de toutes ses forces.
Quand elle s'enivrait de visages, de musique, de vitesse, elle savait qu'elle fuyait une absence.
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Il regardait attentivement la neige tomber. [...]
Quand on observe les flocons qui passent en un point, l'ennui nous submerge, mais quand on suit un flocon, un seul, depuis tout là-haut, quand on suit sa voltige, c'est l'aventure, c'est l'ivresse.
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Il y a des gens sur terre dont on ne saura jamais ni d'où ils viennent, ni où ils vont.
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La langue des autres est une chanson étrange dont on imite la musique avant d'en comprendre les paroles.
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Vango. Vango. Vango.
Elle répétait ce prénom pour qu'il aille s'imprimer en bleu au bas de la feuille pliée entre ses doigts.
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Peut-être était-ce à cause de sa femme que Pippo le cultivateur rêvait du métier de marin. Il y a des gens à terre qui donnent envie de naviguer très loin et surtout très longtemps.
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Il grandit avec trois nourrices : la liberté, la solitude et Mademoiselle. A elles trois, elles firent son éducation. Il reçut d'elles tout ce qu'il croyait possible d'apprendre
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Alors elle entendit un craquement violent dans les branches.
Elle leva les yeux. Une ombre circulait très vite dans l'arbre au-dessus d'elle.
Ethel se mit à courir. L'ombre se déplaçait en même temps.
La forêt devenait plus dense. Ethel ne voyait pas où elle mettait les pieds. Elle se cognait dans les troncs d'arbres.
Elle tomba finalement au sol.
Sa main se mit à trembler sur le fusil. Elle le braqua vers le ciel et tira un premier coup. L'ombre s'arrêta et se jeta dans le vide juste au-dessus d'elle.
- Non! cria Ethel.
Elle tira un deuxième coup au hasard.
L'ombre poussa un cri et s'écrasa à moitié sur elle.
Haletante, gémissante, Ethel essayait de soulever ce corps trop lourd sur sa poitrine. Ses bras étaient transis. Elle entendit une voix épuisée qui disait juste contre son oreille :
- Ethel
Elle se crut morte envolée vers un autre monde car la voix était celle de Vango.
- Ethel, ils sont là ?
- Vango ?
- Est-ce qu'ils sont là ?
- Il n'y a que moi, Vango.
Elle l'entoura avec son bras, embrassa son front et ses yeux.
- Qui a tiré ? demanda-t-il.
- C'est moi. C'est seulement moi.
Ethel sanglotait et souriait en même temps. Elle le serrait très fort.
- D'où tombes-tu, mon Vango ? Il n'y a même pas de lune.
- Il vont revenir, dit-il.
- Non. Je te garde avec moi.
- Ils me cherchent. Ils n'arrêtent pas de me chercher.
- Ils ne te trouveront pas ici.
- Ils ont même des chiens. Je suis fatigué.
- N'aie pas peur.
- Tu m'a blessé, dit Vango.
- C'est toi qui m'a blessée. Je t'attends depuis six années.
- Je venais vers toi, Ethel. Je suis venu de Londres à pied et de beaucoup plus loin...
- Viens là.
- Ils ne me lâchent pas. Ils sont nombreux. Ils ont des chiens.
- Reste avec moi.
- Ce n'est pas que je suis fou, Ethel. Ils sont partout derrière moi.
- Je sais que tu n'est pas fou, je sais qu'il te veulent.
- Ethel...
- Tu m'avais promis, Vango. Dans le ballon, tu m'avais promis...
- Tu m'as blessé, Ethel.
- C'est moi qui souffre. Je t'aime. Je suis là. Je t'aime.
- Tu m'as transpercé le bras, souffla-t-il.
Elle poussa un cri. Elle sentait le sang sur ses mains.
- Vango!
La première balle avait traversé le bras juste au-dessus de sa blessure de Londres. La seconde il l'avait sentie caresser ses cheveux.
Lorsqu'elle dut le déposer sur le sol pour aller chercher son cheval, ce fut comme un déracinement.
Rien ne pouvait plus les séparer même pas une épaisseur de nuit et de forêt. Après l'avoir doucement aidé à monter, elle crut rêver quand elle donna un coup de talon et qu'elle sentit Vango derrière elle sur le cheval, son bras enroulé autour de sa taille.
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