Ne pas se regarder vieillir dans le miroir que nous tend la mort, non plus que la défier avec de grands mots, mais s'il se peut, l'accueillir en silence comme sourit à sa mère un enfant au berceau
Dire et redire encore, redire autant de fois que la redite s'impose, tel est notre devoir qui use le meilleur de nos forces et ne prendra fin qu'avec elles.
Le goût des mots tourné en dégoût, sans autre perspective que le déchéance et la chute, non point toutefois au point de se laisser réduire au silence, qui est comme l'antichambre de la mort
Ne pas se regarder vieillir dans le miroir que nous tend la mort, non plus que la défier avec de grands mots, mais, s'il se peut, l'accueillir en silence comme sourit à sa mère un enfant au berceau.
"C'est à peine s'il se considère comme un habitant de cette terre, quoique, en raison de son inépuisable beauté, nullement impatient de la quitter, mais torturé par le désir impossible à satisfaire de s'y rendre invisible, d'en être un spectateur clandestin, tout à tour émerveillé et horrifié, jamais indifférent en tout cas, sinon autant se vouloir atteint de cécité - la faculté de percevoir étant pour ainsi dire la seule à le maintenir en vie, une vie qui, à force d'avoir à la défendre sur tous les fronts est devenue bien plus rarement source de jouissance paisible que de tension nerveuse, en dépit de quoi elle n'a rien perdu de son pouvoir d'attrait, et même il s'en est accru avec l'affaiblissement général de l'être, les infirmités de la vieillesse."
La surabondance n'a rien à voir avec la fertilité.
"...un loup, tel qu'un loup aux abois hurlant à la mort sous la menace de la décharge meurtrière qui va lui couper le souffle, le frapper d'inertie, les reins brisés, la langue pendante, le mufle englué de tout le sang jailli de ses narines..."
"De là qu'il persiste envers et contre tout à s'enfoncer en aveugle dans l'inextricable bourbier des phrases, auquel il attend de la mort seule qu'elle vienne l'arracher..."
"La parole omnidisante ne révélerait-elle au bout du compte que la vacuité de son inépuisable débit ?"
Ce qui a lieu une fois ne reprend corps que pour se répandre en variations infinies jusqu'à perdre son éclat, comme sitôt épanouie se fane une fleur surexposée en plein soleil.