AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782070265541
196 pages
Gallimard (03/06/1983)
3.74/5   19 notes
Résumé :
Les quatre récits qui composent ce recueil participent d'une inspiration commune et illustrent, à travers des différences d'arguments et de structure, la préoccupation essentielle de l'auteur du Bavard. Ils sont comme les étapes d'une longue et patiente démarche, parfois orientée, parfois errante, mais toujours en quête d'un but peut-être inaccessible. C'est ainsi que tel thème à peine esquissé dans le récit qui donne son titre au volume se trouve repris et développ... >Voir plus
Que lire après La chambre des enfantsVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Ce livre constitué de quatre récits est déroutant et exigeant. Dans le premier (Les grands moments d'un chanteur), le narrateur raconte l'histoire d'un obscur musicien, devenu pour un temps un chanteur d'opéra adulé, et de sa relation difficile avec une admiratrice. Le deuxième (La chambre des enfants) est le récit d'un rêve où un père de famille caché derrière une porte écoute l'étrange conversation d'adultes tenue par un groupe d'enfants ou peut-être bien par un seul enfant tenant le rôle de plusieurs personnages. Le troisième (Une mémoire démentielle) raconte comment le protagoniste principal (Louis-René des Forêts ?) reconstruit par la mémoire un épisode de son passé de collégien pendant lequel il est resté muré dans un silence obstiné. Le quatrième récit (Dans un miroir) est construit en deux parties : la première est un dialogue improbable entre une femme et un homme qui dans la deuxième partie se révèle être une construction littéraire écrite par le narrateur.

Il est intéressant de retrouver d'un récit à l'autre certaines résonances (l'importance donnée au rêve, la difficulté à savoir ce qui est vrai, ce qui s'est réellement passé, quelles sont les motivations des personnages...). Chaque récit donne l'impression d'être construit sur du sable et devant ce qui apparaît souvent comme un flot de paroles sans autre signification que celle de succéder à un flot précédent, j'avoue m'être demandé où l'auteur voulait en venir.

Les motivations des personnages sont généralement obscures, tortueuses et leurs sentiments sont incertains. Les phrases forment une sorte de carapace autour de la réalité et deviennent inaptes à la décrire de manière fiable. Le langage pourtant très élaboré, précis et rigoureux forme paradoxalement une sorte de brouillard qui n'est peut-être que la nature même de l'existence selon Louis-René des Forêts. Les dialogues très littéraires, interminables, de nature théâtrale, ne semblent pas avoir réellement de sens comme si l'auteur voulait nous montrer le décalage permanent entre langage et réel.
Commenter  J’apprécie          120
La chambre des enfants est constitué de 4 nouvelles. La première est celle que j'ai préférée, elle est peut être aussi la plus accessible tant le style de Louis René des Forêts peut paraitre ampoulé. Il s'agit de l'histoire d'un chanteur d'Opéra dont le succès fulgurant autant qu'improbable ne sera dépassé en vitesse que par sa chute.

La chambre des enfants, deuxième récit est une sorte de rêve. le narrateur assiste médusé dans le couloir de sa maison à une scène surréaliste où des enfants conversent dans une chambre sans qu'ils se rendent compte de sa présence. Les dialogues sont d'une telle richesse qu'il est tout à fait improbable que des enfants puissent tenir un tel discours. le mystère est qu'un d'entre eux reste muet.

Les quatre récits ont pour points communs le rêve, où le délire intérieur du narrateur. Des jeux complexes de miroir font basculer le lecteur dans la perplexité la plus totale.

Je retiendrai quand à moi l'incroyable richesse de la langue de Louis René Des Forêts qui m'avait davantage subjugué avec Les Mendiants.

19 février 2012
Commenter  J’apprécie          80
Un recueil de 4 nouvelles à l'écriture ultra-précise, où les sentiments, sensations, pensées, souvenirs sont disséqués et analysés toujours plus profondément, de façon obsessionnelle. La parole, la voix, et le silence (mutisme) choisi sont centraux dans ces textes.
Je ne vois pas ce recueil comme une lecture divertissante, mais comme une plongée plus ou moins guidée dans une réflexion philosophique ou tout au moins introspective.
J'ai découvert Louis-René des Forêts lors d'un atelier d'écriture où nous travaillions sur des effets de style analogues. Je l'ai donc lu par curiosité mais n'y ai pas trouvé beaucoup de place pour mon imaginaire.
Commenter  J’apprécie          30
Commenter  J’apprécie          40

Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Pour moi qui ai entendu sa voix deux fois sur les vingt où elle fut la plus belle du siècle, je ne tenterai pas d'expliquer ici le merveilleux phénomène qui a permis à un obscur exécutant de disposer d'emblée, quoique pendant un temps très court, d'un registre si extraordinairement étendu qu'il a pu se livrer à des acrobaties vocales sans précédent comme de franchir avec aisance les plus grands écarts sonores, de monter et de descendre jusqu'aux notes les plus inaccessibles ou, selon les nécessités du rôle, de tenir indifféremment la partie de basse, de baryton ou de ténor léger. Tout se passe, a-t-on dit, comme si le gosier de notre chanteur avait été le théâtre d'un bouleversement organique, peut-être de nature cellulaire, qui l'eût doué d'un élasticité exceptionnelle jusqu'à la résorption définitive du mal. Hypothèse des plus fantaisistes, bien qu'elle ait reçue devant moi l'approbation de l'intéressé, mais quand même ce curieux cas trouverait ici son explication physiologique, il resterait bien d'autres énigmes à résoudre et celle-ci en premier lieu : d'où vient que ses interprétations de Don Juan, d'Othello ou de Caspar aient éclipsé par leur richesse et leur vérité celles que ses prédécesseurs infiniment plus exercés et au renom plus durable avaient données de ces mêmes rôles ?
Commenter  J’apprécie          80
Rien ne saurait donner une idée de la stupéfaction, de la honte qu'il éprouva à se tenir planté indiscrètement derrière la porte entrouverte de la chambre des enfants. Il sent bien qu'il serait plus raisonnable de regagner la sienne, mais il s'étonne de ne pouvoir refaire à rebours, par une décision de sa volonté, les quelques pas qu'il a faits tantôt par pure distraction, sinon dans une demi-somnolence; il s'étonne surtout de ce malaise qu'il juge hors proportion avec sa cause, car enfin, s'il est vrai que jamais avant ce jour il ne s'était hasardé jusqu'à la porte de la chambre des enfants ni probablement aucun des enfants jusqu'à la sienne, quel scrupule moral, quelle convention domestique le lui auraient interdit ?
Commenter  J’apprécie          20

Video de Louis-René des Forêts (1) Voir plusAjouter une vidéo

Louis René des Forêts : Ostinato
Dans les jardins de l'hôtel Miyako à Tokyo, Olivier BARROT présente le livre de Louis RENE DES FORETS "Ostinato"
autres livres classés : nouvellesVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (60) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1713 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..