Nous n’étions plus des sœurs contre Tous. Nous étions des sœurs, tout simplement. ( page 245)
Car je suis là pour toi, et je veille. ( page 99 )
(...) j'étais comme un volcan prêt à entrer en éruption. Quelque chose bouillonnait en moi. Ce n'était pas de la colère, mais de l'indignation et une résolution nouvelle. J'en avais assez de dépendre d'adultes cruels et incompréhensifs. C'était le monde à l'envers. Les adultes ne jouaient plus leur rôle. Ils s'étaient enfermés dans un cocon d'ignorance et voulaient nous faire croire que nous ne tournions pas rond. Nous ne pouvions plus avoir confiance en eux. Il n'y avait personne ici pour nous guider, pour veiller sur nous. Nous devions nous débrouiller seules.
Ce n'étaient ni les alarmes ni les portes fermées à double tour qui nous tenaient prisonnières dans l'établissement, mais notre propre peur.
Respecter son environnement c'est se respecter soi-même
- Je ne suis pas invincible comme l'homme d'acier, Jed. Plutôt aussi fragile qu'une fille en papier.
C’était plus qu’injuste : cruel. J’imaginais Martha lâchant prise au cours de la randonnée et personne pour l’écouter, personne pour la croire. Et tout ça pourquoi ? Parce qu’elle était un ex-mince qui avait eu le culot de grossir ? Qu’avions-nous donc fait, les unes et les autres, pour mériter d’être ici ? Cassie aimait trop les filles. Babe aimait trop les garçons. Et moi ? Etait-ce parce que je ressemblais trop à ma mère ? Parce que je faisais peur à mon père ?
C’est à ce moment, en constatant la réaction de la direction de l’école devant ce qui était arrivé à Martha, que j’ai enfin compris. Qui ne tournait pas rond, Martha ou ses parents obsédés par la minceur ? Cassie ou ses parents homophobes ? Moi ou mon père avec ses obsessions ? Je commençais à y voir clair. J’avais pris Red Rock en grippe depuis le début, sans savoir comment réagir. Je comptais sur V. pour m’apprendre à tourner le règlement, sur Babe pour m’aider à être plus maligne que le Dr Clayton, sur Jed pour me redonner le moral. Mais j’étais comme un volcan prêt à rentrer en éruption. Quelque chose bouillonnait en moi. Ce n’était pas de la colère, mais de l’indignation et une résolution nouvelle. J’en avais assez de dépendre d’adultes cruels et incompréhensifs. C’était le monde à l’envers. Les adultes ne jouaient plus leur rôle. Ils s’étaient enfermés dans un cocon d’ignorance et voulaient nous faire croire que nous ne tournions pas rond. Nous ne pouvions plus avoir confiance en eux. Il n’y avait personne ici pour nous guider, pour veiller sur nous. Nous devions nous débrouiller seules.
- C’est aussi pour ça qu’ils surveillent ton courrier, a renchéri V. Pour éviter que tu te plaignes. D’ailleurs, dans leur brochure, ils expliquant aux parents qu’ils doivent s’attendre à ce que leurs enfants prétendent être maltraités. Nos mensonges font partie de nos troubles, qu’ils disent. Astucieux, non ? Ils ont l’art et la manière de couvrir leurs arrières.
En même temps, une petite voix me disait que j’avais tort d’être en colère. Parce que si j’en voulais au papa d’après, celui qui avait laissé le Monstre me fourrer dans cet endroit, je n’arrivais pas à oublier complètement le papa d’avant.
Avec le recul, je me dis maintenant que maman ne se préoccupait pas suffisamment de ma scolarité et autres choses du même genre. Mais Papa, lui, le faisait. Elle, c’était un peu l’arc-en-ciel après la pluie et lui, le parapluie sous l’averse.