Citations sur La machine s’arrête (22)
Mais l'humanité, dans son désir de confort, avait dépassé ses limites. Elle avait beaucoup trop exploité les richesses de la nature. Avec calme et complaisance, elle sombrait dans la décadence, tandis que le progrès avait fini par signifier le progrès de la Machine.
1909.
Elle était trop bien éduquée pour lui serrer la main. (46)
"Ne pouvez-vous voir, ne pouvez-vous tous voir, vous les conférenciers,, que c'est nous qui sommes en train de mourir, et qu'ici-bas la seule chose qui vive vraiment, c'est la Machine ? Nous avons créé la Machine pour qu'elle accomplisse notre volonté, mais nous ne pouvons plus la faire plier à notre volonté. Elle nous a volé le sens de l'espace, le sens du toucher, elle a brouillé toute relation humaine et réduit l'amour à un acte charnel, elle a paralysé nos corps et nos volontés, et maintenant elle nous oblige à la vénérer.
Les membres du comité cédèrent plutôt à quelques pressions irrésistibles, qui venaient on ne savait d'où, et qui, une fois satisfaite, était relayée par une nouvelle pression tout aussi irrésistible. A une telle situation il convient de donner le nom de progrès. Personne n'admit que la Machine était hors de contrôle. Année après année, elle était servie avec une efficacité croissante et une intelligence décroissante.
Plus un homme connaissait ses propres devoirs envers la Machine, moins il comprenait les devoirs de son voisin, et pas une seule personne au monde ne comprenait le monstre dans son ensemble.
Ces génies souverains avaient péri. Ils avaient laissé des instructions complètes, il est vrai, et leurs successeurs étaient chacun devenus les experts d'une portion de ces directives. Mais l'humanité, dans son désir de confort, avait dépassé les limites elle avait beaucoup trop exploité les richesses de la nature. Avec calme et complaisance, elle sombrait dans la décadence, tandis que le progrès avait fini par signifier le progrès de la Machine.
C'est nous qui sommes en train de mourir, et qu'ici-bas la seule chose qui vive vraiment c'est la machine.
Nous avons créé la machine pour qu'elle accomplisse notre volonté, mais nous ne pouvons plus la faire plier à notre volonté. Elle nous a volé le sens de l'espace et le sens du toucher, elle a brouillé toute relation humaine et réduit l'amour à un acte charnel, elle a paralysé nos corps et nos volontés et maintenant elle nous oblige à la vénérer.
L'un des paradoxes de la modernité relevé par Forster est le suivant : la planète est de plus en plus uniformisée, et dans le même temps, des efforts colossaux sont déployés dans le seul but de parcourir le plus vite possible l'espace d'un point A à un point B. À quoi bon se déplacer, si l'on vit dans un monde qui n'est fait que de points A ?
Postface. Avant que la machine ne s'arrête, ... par Phillippe Gruca et François Jarrige, p. 103
Ni le jour ni la nuit, ni le vent ni la tempête, ni les marées ni les tremblements de terre n’entravaient l’homme à présent. Il avait attelé le Léviathan. Toute l’ancienne littérature, avec son éloge et sa crainte de la Nature, sonnait aussi faux que le babil d’un enfant.
Les forêts avaient été détruites durant l’époque de la littérature pour fabriquer de la pâte à papier.
Mais l'Humanité, dans son désir de confort, avait dépassé ses limites. Elle avait beaucoup trop exploité les richesses de la nature. Avec calme et complaisance, elle sombrait dans la décadence, et le progrès avait fini par signifier le progrès de la Machine.