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Charles Mauron (Autre)
EAN : 9782264004635
253 pages
10-18 (01/09/1982)
3.96/5   51 notes
Résumé :
"Monteriano - Radieuse Toscane - STOP - Lilia fiancée dans Noblesse Italienne - STOP - Lettre suit - STOP -"
Ni duc, ni comte, le beau Gino épousera Lilia, la jeune veuve anglaise, précipitant l'étonnante rencontre du conservatisme glacé du Nord et de l'insouciante beauté du Sud. Avec une tenue toute britannique, Forster nous livre là l'égal de Route des Indes en Italie : la sombre et somptueuse tresse de la passion, du puritanisme anglais et de de la mort q... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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E. M. Forster possède ce don du grand voyageur d'évoquer de superbes paysages sans emphase mais en quelques mots et tournures beaux par leur simplicité.

Ces descriptions dépouillées n'en sont pas moins très évocatrices et pour celui qui, comme moi, connaît et voue un culte à l'Italie et particulièrement aux collines de Toscane, elles constituent un vrai régal qui le transporte immédiatement aux pays des cyprès et des villages médiévaux, dans la douce lumière d'un soleil déclinant.

Comme plus tard avec "Vue sur l'Arno", l'auteur place une grande partie de son récit en Italie, et plus particulièrement à Monteriano. Ce village - à peine une petite ville perchée depuis des siècles sur une crête siennoise - devient alors le théâtre d'un drame quasi théâtral qui n'est pas sans rappeler Shakespeare. Lilia, Philippe, Caroline, Harriet et Gino entraînent le lecteur dans un ballet d'alliances et de désaccords qui va crescendo jusqu'au drame final, tout à fait de trempe italienne.

Le style peut dérouter mais la structure et le rythme sont parfaitement maîtrisés. Les personnages prennent forme rapidement et présentent des caractères plutôt entiers, ce qui favorise vite la sympathie ou son contraire.

J'ai été moins séduite par ce premier roman de l'auteur que par "Vue sur l'Arno" ("A room with a view") mais je lui suis très reconnaissante de m'avoir transportée en pensées et en souvenirs dans l'Italie authentique du début du XXème siècle.


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Lilia veuve de Charles Herriton, 33 ans, part en Italie accompagnée de Miss Caroline Abbott 23 ans. C'est son beau-frère Philippe qui l'a convaincue de partir en Italie pour l'éloigner d'un certain Mr Kingcroft avec lequel elle songeait à se remarier.
 Car les Herriton comptent bien diriger cette jeune femme qui tente de se libérer de leur emprise. Irma la petite fille de Lilia est laissée à la garde de sa grand-mère.
Quand Philippe dit à la jeune femme «Aimez les italiens, comprenez-les : car les gens, là-bas, sont plus merveilleux que leur terre..» il ne s'imagine pas que Lilia va suivre son conseil en aimant un italien, Gino et là «chocking»... Scandale ! Cette famille anglaise se referme et tire un trait sur la jeune veuve qui a voulu leur échapper. Mais «Lilia n'a fait que changer d'ornière» et elle se rend vite compte qu'elle s'est fourvoyée. La belle Toscane devient une nouvelle prison...
Je n'en dis pas plus. le choc, à travers Lilia, Gino et leur entourage, entre préjugés anglais et habitudes italiennes nous offre grâce à la finesse d'analyse de Forster des moments parfois drôles mais aussi dramatiques et douloureux. Je n'avais rien lu de cet auteur et c'est une découverte qui sera sans doute suivie d'autres.

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Étrange roman, assez bancal - selon moi - dans sa composition. Lilia, une veuve d'une trentaine d'années, perçue comme sotte et incontrôlable par sa belle-famille, a été incitée à faire le voyage en Italie en compagnie de la fille du pasteur de Swaston, Caroline Abbott. Bon débarras pour sa belle-mère, la rigide et autoritaire Mrs Herriton, et pour sa belle-soeur, la bigote et bornée Harriet. Ainsi, elles auront le champ libre pour formater l'éducation d'Irma, âgée de neuf ans, la fille de Lilia. Philippe, le fils cadet de Mrs Herriton, est le seul à envier le voyage de Lilia car il a gardé beaucoup de nostalgie de sa découverte de l'Italie.
La première partie (ch 1) du récit de Forster s'ouvre sur le départ de Lilia, qui a l'air d'une écervelée, et nous permet de faire connaissance avec la redoutable Mrs Herriton et sa façon de manipuler son entourage. Elle amorce immédiatement l'intrigue en évoquant le télégramme de Caroline Abbott sur les fiançailles de Lilia avec un Italien et le départ précipité de Philippe pour Monteriano dans le but d'éviter le scandaleux mariage et une mésalliance qui ternirait la réputation des Herriton.
le séjour de Philippe à Monteriano tourne à la catastrophe : Lilia est déjà mariée. Son goût de l'Italie est gâché les manières du jeune Gino qui a habilement manoeuvré pour épouser une riche Anglaise plus âgée que lui. En fait, Philippe et Gino sont très proches en âge - le premier a vingt-deux ans et le second vingt et un ans - mais à l'insouciance et l'insolence de l'un répond le sérieux et le conformisme de l'autre. Lilia exulte d'avoir échappé au carcan où l'avait emprisonnée sa belle-famille qui, en retour, coupe les liens avec elle. de retour en Angleterre, Philippe revoie Miss Abbott et comprend le rôle ambigu qu'elle a joué dans l'histoire en incitant Lilia à enfin vivre selon son bon plaisir.
À Monteriano, Lilia déchante vite devant les moeurs italiennes qui la cloîtrent à la maison. Gino veut affirmer sa puissance d'époux, sort avec des amis, la trompe et veut un enfant pour assurer sa descendance. Ce délaissement cruel après l'exaltation des premiers temps mine Lilia qui n'a pas la force de caractère pour reprendre en main son existence : elle meurt en mettant au monde un fils.
La nouvelle parvient en Angleterre et, pour Mrs Herriton, il faut cacher à Irma et la mort de sa mère et la naissance d'un petit frère. le stratagème est éventé quand Irma reçoit une carte postale évoquant le bébé. Caroline Abbott apprend la nouvelle et devant la volonté de Mrs Herriton d'ignorer l'enfant, décide de mener une opération de sauvetage du bébé. Contre-offensive immédiate de la redoutable Mrs Herriton qui expédie Philippe et Harriet à Monteriano pour s'emparer avant elle de l'enfant de crainte du qu'en-dira-t-on à Sawston.
L'expédition à Monteriano tourne à la catastrophe : Philippe sympathise avec Gino, Caroline comprend qu'il existe un véritable lien entre Gino et son fils et renonce à son projet, Harriet devient obsédée par la mission que lui a confiée sa mère et harcèle tout le monde. Une étrange relation se noue entre Philippe et Caroline, faite de sincérité, de confiance et d'admiration. Au moment de quitter la ville la nuit, sous un orage violent, la voiture des Herriton percute celle de Caroline, se renverse et le bébé qu'a volé Harriet est tué tandis que Philippe est blessé. Il estime de son devoir d'annoncer la nouvelle à Gino qui - fou de douleur - s'acharne sur le blessé. Il faut l'intervention de Caroline pour mettre fin à la violence déchaîné de Gino. Les Anglais quittent Monteriano après l'enquête des gendarmes. Philippe s'apprête à déclarer son amour à Caroline quand il comprend que l'homme dont elle est tombée amoureuse est Gino.
L'humour, la causticité des remarques de Forster ne parviennent pas à ôter son caractère très noir à ce roman. le personnage central qui se dévoile peu à peu est Caroline Abbott. Elle n'a pas la légèreté, l'inconséquence de Lilia. Bien qu'elle soit fille de pasteur et attachée à des principes moraux très fermes, elle est sensible, capable d'humanité ( elle sera la seule sincèrement touchée par la souffrance de Lilia devant l'échec de son mariage), d'élan, de joie. Son exact opposé est Harriet, bigote, vindicative, bornée. Caroline a les yeux ouverts sur le monde, ce qui lui permet de voir l'hypocrisie de la bonne société de Swaston, la beauté de l'Italie, l'appétit de vivre de ses habitants et de détecter chez Gino autre chose qu'un être mu par l'appât du gain. Elle est dotée de la force qui manque à Philippe qui se réfugie sans cesse derrière son scepticisme en la nature humaine et l'humour qui lui permet de tenir à distance événements et êtres humains. Caroline aurait pu "sauver" son compatriote par sa capacité à parler vrai, mais elle n'est pas tombée amoureuse de lui car il lui manque la spontanéité qui permet le " lâcher prise".
Forster joue beaucoup sur les clichés (l'Italie vue par ses compatriotes est très normée : les monuments et pas les hommes) et sur les représentations des uns et des autres. Caroline reproche à Gino d'envisager une nouvelle union qui ne sera pas un mariage d'amour. Il réfléchit et dit qu'il s'agit bien d'un mariage d'amour puisque sa promise l'aime. Les hommes italiens ne comprennent pas les envies de sortie des femmes anglaises, les Anglais voient les Italiens comme des créatures paresseuses (Gino ne travaille pas et s'en porte très bien), frivoles (toujours au café ou à l'opéra), intéressées par l'argent et peu sentimentales. Philippe est celui qui corrige sans cesse ces idées reçues en revenant sur ses propres préjugés : il adore la compagnie de Gino, reçoit des leçons d'honnêteté de l'idiot du village et reconnaît le plaisir que lui procure la convivialité des gens qu'il rencontre. le portrait à charge des Italiens dessine un portrait en creux des Anglais : suspicieux, méprisants, autoritaires, dénués de scrupules. Harriet vole le fils de Gino, provoque indirectement sa mort et accuse ensuite la fatalité qui a conduit à l'accident. Elle n'éprouve aucun remords, aucune compassion pour Gino qui aurait pu l'accuser de kidnapping. D'une manière ou d'une autre, elle a accompli la mission que lui avait confiée sa mère et le problème est réglé pour les Herriton.
La lecture de ce roman laisse un malaise persistant : dans ce portrait d'une certaine élite du dix-neuvième siècle, on pourrait retrouver celui de quelques uns de nos contemporains en Afrique ou en Asie.
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L'histoire se passe au début du XX e siècle : Lilia Heriton, une jeune veuve anglaise que sa belle famille n'a jamais appréciée, décide de suivre la suggestion de son beau frère Philippe et de partir séjourner en Italie, chaperonnée par la jeune et sage Caroline Abott.

« Et surtout, je vous en supplie, laissez aux touristes cet affreux préjugé que l'Italie est un musée d'antiquités et d'oeuvres d'art. Aimez les Italiens, comprenez-les : car les gens, là-bas, sont plus merveilleux que leur terre. » lui a conseillé Philippe.
Conseil reçu cinq sur cinq puisqu'un télégramme arrive bientôt annonçant le proche remariage de Lilia avec un bel Italien ! Panique à Sawston (Angleterre) chez les Heriton qui envoient aussitôt Philippe empêcher ce ridicule mariage ….

A ce stade, « Monteriano » s'annonce donc plutôt comme une comédie légère : la charmante Lilia et son chéri Gino face à Philippe et sa puritaine famille. Forster oppose le conformisme guindé et austère de l'Angleterre à la spontanéité , l'insouciance et la chaleur italienne. Mais il va au delà, l'histoire devient plus complexe et va tourner autour de personnages devenus centraux : Philippe toujours, plus spectateur qu'acteur de sa vie, sa bigotte de soeur Harriet, la jeune Caroline et le beau Gino , et la comédie va virer au drame.

Une belle étude de caractères et une réflexion sur le poids des conventions et des préjugés qui pèsent particulièrement sur les femmes et sur les basses classes de la société, le tout sous le soleil de la Toscane et à l'ombre des oliviers et des nombreuses tours de Monteriano (ou plutôt de San Gimignano qui lui sert de modèle ) et avec l'enthousiasme contagieux de sa population ( la scène de l'opéra en est un bon exemple !). Un choc des cultures dans un style très vivant et non dénué d'humour.

« L'Italie la purifiera : elle ennoblit tous ses visiteurs. Elle est, pour le monde, une école autant qu'un jardin."

J'ai aimé retrouver la Toscane et les murailles de San Gimignano et découvrir un auteur que je ne connaissais que de nom et que je vais continuer à lire.
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Lilia est une jeune veuve anglaise vivant sous le joug de sa belle-famille qui lui restreint sa liberté, son choix de vie et ses pensées.
Elle décide alors de partir en séjour en Italie, cette idée recevant partiellement l'approbation de sa belle-famille : "Elle a l'esprit bourgeois, je l'admets, elle est d'une ignorance crasse et possède, en art, un goût détestable. Mais posséder un goût, c'est déjà quelque chose. L'Italie la purifiera : elle ennoblit tous ses visiteurs. Elle est, pour le monde, une école autant qu'un jardin.".
Sauf qu'en Italie et malgré la surveillance de la jeune Miss Abbott, Lilia s'entiche d'un italien, le beau Gino, qui n'est ni prince ni comte mais a le caractère indolent de l'italien et s'entiche à son tour de Lilia, ou alors de son compte en banque, voire peut-être des deux, ils forment en tout cas un couple mal assorti à l'issue plus qu'incertaine : "Elle se croyait si infiniment supérieure à lui qu'elle négligea, une à une, toutes les occasions d'affermir son empire. Il était beau et indolent; il devait donc être stupide. Il était pauvre : jamais, par suite, il n'oserait critiquer sa bienfaitrice. Il était passionnément amoureux; elle pouvait donc n'agir qu'à sa guise.".
Mais bien vite un drame survient et c'est alors une lutte qui s'ouvre entre la belle-famille de Lilia et Gino.

Dans ce roman s'opposent le puritanisme anglais et l'insouciance italienne, d'un côté le nord de l'Europe et de l'autre le sud.
Une nouvelle fois, j'ai été frappée par la finesse et la justesse d'analyse d'Edward Morgan Forster sur les différents personnages mis en scène.
Il croque la société anglaise bourgeoise du début du 20ème siècle avec une plume acérée mais vise toujours juste, quant à l'Italie il joue avec ses charmes, son caractère indolent et l'attraction que ce pays exerce sur les personnes qui le visitent.
Aller en Italie dans n'importe quel endroit, c'est bien souvent tomber perpétuellement sous son charme et y revenir sans cesse.
Philippe Herriton est à ce titre un personnage versatile sur son approche de l'Italie : subjugué par ce pays et beauté lors d'un voyage, il reviendra sur sa position lorsque Lilia, sa belle-soeur, osera y épouser un homme du cru sans le consentement de sa belle-famille, puis retombera sous son charme à travers le prisme du personnage de Gino qu'il finira par apprécier.
Ce qui m'a frappée à la lecture de ce roman, c'est qu'aucun des personnages n'est franchement sympathique pour le lecteur mais ils ne sont pas pour autant antipathiques.
Par exemple Lilia, elle aurait pu incarner la femme qui se libère du joug de sa belle-famille et des conventions, au final elle est plutôt présentée comme une femme agissant sous le coup d'impulsions et sans vraiment réfléchir aux conséquences de ses actes, cela ne la chagrine pas outre mesure d'abandonner sa fille en Angleterre, drôle de forme d'amour maternel.
Le personnage féminin le plus intéressant est à mes yeux celui de Miss Abbott de par sa dualité : "L'idée vint à Philippe qu'il y avait deux Miss Abbott : celle qui pouvait faire seule le voyage de Monteriano, et celle qui, arrivée là, ne pouvait pas entrer dans la maison de Gino. La découverte était amusante. Laquelle des deux Miss Abbott allait, dans leur partie, jouer le coup suivant ?".
Elle respecte les règles de bienséance tout en osant certaines choses, le retournement final sur ce personnage est tout simplement jouissif, tout comme Miss Abbott incarne finalement tout au long du récit une transposition du mythe d'Endymion de par sa relation avec Gino.
Quant à Gino, il incarne l'homme italien dans toute sa splendeur et ses défauts : à la fois charmeur et fainéant, gentil et manipulateur, sans jamais être profondément détesté par le lecteur : "Ce garçon vicieux et cruel connaissait d'étranges raffinements. L'horrible vérité - que les méchants sont capables d'amour - fut soudain dévoilée à Miss Abbott, et sa conscience morale en resta comme abasourdie.".
Au-delà de l'histoire somme toute assez tragique, ce roman est une formidable étude de caractères à travers une galerie de personnages hauts en couleur, le tout ayant pour toile de fond l'Italie, ce pays jouant le rôle de catalyseur d'émotions et d'actes irréfléchis aux conséquences lourdes.

Décidément, la plume d'Edward Morgan Forster est belle et féroce et c'est avec grand plaisir que je l'ai retrouvée dans "Monteriano", un roman mettant en scène des personnages au destin tragique dans une Toscane radieuse et envoûtante.
Lien : http://lemondedemissg.blogsp..
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Philippe ne pressentait ni bien, ni beauté. Mais l'expédition promettait d'être hautement comique. Il n'y était plus opposé ; tout le laissait froid dans l'histoire, sauf ses côtés humoristiques. Or la farce serait inouïe. Harriet mue par sa mère ; Mrs Herriton par Miss Abbott ; Gino par un chèque -- où trouver spectacle plus divertissant ? Rien, cette fois, ne l'en distrairait ; sa sentimentalité était morte et morte son angoisse pour l'honneur familial. Peut-être serait-il lui-même le pantin d'un pantin, mais il connaissait très exactement le jeu des ficelles. p 121
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- Vous ne connaîtrez le pays qu'en quittant les pistes battues, ne l'oubliez jamais. Visitez les petites villes - Gubbio, Pienza, Cortona, San Gimignano, Monteriano. Et surtout, je vous en supplie, laissez aux touristes cet affreux préjugé que l'Italie est un musée d'antiquités et d’œuvres d'art. Aimez les Italiens, comprenez-les : car les gens, là-bas, sont plus merveilleux que leur terre.
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Monteriano apparut, au sommet d'une colline, à droite. Le gris embrumé des oliveraies venait baigner le pied de ses murailles et la ville semblait flotter, solitaire, entre les arbres et le ciel, pareille à une arche de rêve. Sa silhouette brune ne laissait voir aucune maison -- rien que l'étroite enceinte des murailles et, derrière elles, dix-sept tours, tout ce qui restait des cinquante-deux qui hérissaient la ville au temps de sa splendeur. certaines n'étaient plus que des moignons, d'autres, avec roideur, s'inclinaient vers la ruine, d'autres se tenaient encore très droites, trouant l'azur comme des mâts. Louer leur beauté était impossible, mais maudire leur pittoresque ne l'était pas moins. p 57
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Être épié est chose grave. Chacun de nous, quand il se croit seul, laisse rayonner autour de lui une âme curieusement secrète.
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L'Italie (avait toujours soutenu Philippe), ne devient véritablement elle-même qu'au plus fort de l'été, quand les touristes ont fui sa terre et quand son âme se réveille aux feux d'un soleil vertical.
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