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EAN : 9782381570327
152 pages
libre 2 lire (21/08/2020)
4.79/5   28 notes
Résumé :
Pendant un déménagement, Christelle, hantée par le souvenir d’une relation malsaine dix-sept ans plus tôt, retrouve ses journaux intimes d’adolescente. Au même moment, celui qui a détruit sa vie se plonge lui aussi dans ses écrits de l’époque du lycée.
À travers leurs regards croisés, l’histoire se dessine sous les yeux du lecteur, spectateur impuissant d’une descente aux enfers que tout le monde regarde mais que personne ne voit.
Dans un dialogue inti... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (28) Voir plus Ajouter une critique
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Après un premier épisode de harcèlement scolaire qui lui fait changer de lycée, la naïve et fragile adolescente qu'est Christelle à seize ans se retrouve la cible d'un lycéen pervers narcissique qui n'aura de cesse de la tenir corps et âme sous sa coupe. Vingt ans après, Christelle tente toujours de surmonter son traumatisme. N'ayant pu trouver d'aide suffisante dans la psychanalyse, elle entreprend d'écrire son histoire sous la forme de ce roman, s'adressant à son persécuteur dans l'espoir de parvenir à soulager sa souffrance.


Récit très personnel d'une expérience vécue, ce livre émeut par toute la détresse qu'il exprime : davantage encore que tous les autres adolescents, Christelle est à seize ans dans l'état de vulnérabilité du homard en pleine mue, seul et sans carapace face à ses prédateurs. Alors qu'atypique et solitaire, déjà meurtrie par l'expérience du rejet de ses alter ego, elle se retrouve à jouer les caméléons pour tenter de s'intégrer aux groupes de son âge, voilà qu'elle trouve le coup de grâce dans les mains d'un garçon atteint du trouble de la personnalité narcissique. Manipulateur et dépourvu d'empathie, tout entier consacré à s'affirmer par la dévalorisation d'autrui, cet expert de la violence verbale, psychologique et même physique finement camouflée sous le masque de la plus parfaite séduction, achèvera d'isoler Christelle, en exploitant la faille déjà béante de son manque de confiance en elle et en torpillant insidieusement son image auprès des autres lycéens. Il sera bien vite impossible pour la jeune fille, pensionnaire et loin des siens, d'échapper à la sape de son tortionnaire au double visage, qui sait si bien la faire passer pour une déséquilibrée.


Christelle Fouix a su trouver pour ce roman la structure adéquate : alternant les points de vue de la fille et du garçon, elle fait parfaitement comprendre les motivations et l'état d'esprit de l'un, en même temps que leurs effets dévastateurs sur l'autre, au gré d'une mécanique implacable qui se met en place au nez et à la barbe de leur entourage. Ce texte qui vous tient en haleine, longtemps suspendu à l'imminence d'un désastre annoncé, retranscrit avec la plus grande crédibilité l'ambiance lycéenne et l'incroyable hâte de tous ces jeunes à plonger trop vite et sans défense dans l'expérimentation de la vie adulte, dans un tourbillon de sexe, d'alcool et de drogue dont enseignants et parents sont loin de se douter. Nul doute que ce récit glaçant du calvaire insoupçonné de Christelle a de quoi secouer et alerter sur le devoir de vigilance de l'entourage scolaire et parental, apparemment totalement dupe dans ce cas précis. Il sera peut-être aussi décisif pour convaincre d'autres victimes de l'anormalité de leur situation.


Totalement prise et souvent heurtée par cette lecture, je suis restée troublée par son dénouement, incapable de me rasséréner complètement sur la catharsis de la narratrice par son récit. J'aurais rêvé d'une conclusion froide et cinglante, capable de signifier le mépris désormais distancié, et non la colère qui laisse à Christophe la satisfaction d'avoir encore, quelque part, prise sur son ancienne victime.


Merci à Christelle Fouix de m'avoir fait découvrir son livre qui, en plus d'un témoignage bouleversant, s'avère un récit prenant et immersif, d'une qualité littéraire indéniable.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Bien que je préfère la fiction, je n'ai pas hésité lorsque Christelle Fouix m'a gentiment contactée pour découvrir son autobiographie romancée. Dans celle-ci, l'auteure a décidé de raconter une période charnière de sa vie : son adolescence où elle a rencontré une personne toxique. Or, j'ai moi-même rencontré un individu retors et manipulateur à cette période… Jeune femme ayant mon âge, maman d'une petite fille, passé qui me faisait écho, … Il n'en fallait pas plus pour que je me sente concernée et pour que je désire découvrir son histoire. Comme je m'y attendais, ce fut une claque ! Christelle Fouix a bien fait de ne pas garder son passé pour elle. Quel courage !

Avec franchise, lucidité et simplicité, la jeune femme va utiliser ses journaux intimes pour narrer ses années de lycée : ses amours, ses premières fois, son quotidien pendant les cours ou à l'internat, les fêtes entre copains, etc. Mais également ses crises qui lui ont pourri la vie ainsi que cette fameuse rencontre avec un manipulateur pervers narcissique. le ton employé m'a directement fait forte impression : il est direct, incisif, fluide et percutant. On sent que l'auteure règle ses comptes et délivre un message… Un message légitime. Un message que n'importe qui ayant traversé cela aurait eu envie de hurler… Au départ, je reconnais avoir été déconcertée, car Christophe me faisait fortement songer à la personne que j'ai connue par le passé. Son prénom était quasiment le même. Il avait une attitude ainsi qu'une façon de parler similaire à la sienne… Toutefois, le parcours scolaire est loin d'être le même que celui de l'individu que j'ai rencontré. Constatant que les similitudes s'arrêtaient-là, j'ai cessé de faire un transfert et j'ai pris du recul vis-à-vis du récit. Ceci dit, cela ne m'a pas empêchée de ressentir de l'empathie pour Christelle. Son traumatisme est parfaitement compréhensible.

Pour donner du dynamisme à son récit et montrer le vrai visage de ce garçon odieux et destructeur, l'auteure donne la parole à Christophe. Elle s'imagine en train de le retrouver, des années plus tard, dans un café. Comme elle, il va revenir sur les faits et apporter sa version. Ce procédé est original et m'a convaincue, car on imagine bien le style d'homme qu'il est ainsi que sa façon de voir les gens, en particulier les femmes. Quel lycéen horrible… Et quelle emprise il avait ! Son manque d'empathie, sa violence verbale et ses envies font froid dans le dos…

Vous l'aurez compris, je ne suis pas restée insensible face à cette catharsis sous forme de roman. Plusieurs passages m'ont émue, révoltée, écoeurée, agacée et peinée… le tout sonne tellement juste et crédible que c'en est glaçant ! J'espère que ce texte vibrant de colère et de désespoir aura permis à Christelle Fouix d'avancer et de tirer un trait plus ou moins définitif avec Christophe. Plus généralement, j'espère également que ce témoignage servira de mise en garde contre les relations toxiques et malsaines et que cela aidera des lecteurs victimes d'un pervers narcissique.
Lien : https://lespagesquitournent...
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😊 A la découverte de 🙂
Chronique d'une emprise de Christelle Fouix
Éditions Libre 2 lire

Merci à l'auteure de me faire partager ce livre écrit à partir de son vécu. La redécouverte d'un ancien journal qui sert de base à ce roman traitant d'une relation toxique.

Christelle n'a jamais oublié cette période de sa vie, le peut-elle seulement ? Mais quand elle se retrouve face à ses journaux intimes d'adolescente, elle se dit qu'elle peut s'en servir pour exorciser cette relation traumatisante de son passé.
Mais pour mieux affronter cette histoire et la surmonter, Christelle va aussi donner la parole à Christophe, son bourreau. L'un après l'autre ils vont nous raconter cette histoire, avec leur point de vue et leur ressenti.

Chaque journal intime nous livre sa vérité et ça fait froid dans le dos! Avec le recul et son regard d'adulte Christelle voit ce que nous découvrons nous aussi: l'implacable et lente toile que Christophe tisse autour d'elle pour mieux l'isoler, la posséder, la contrôler.
Derrière le confident, l'ami toujours présent se cache un prédateur qui voit en Christelle sa chose, son objectif ultime. La jeune fille, dans sa naïveté d'adolescente, ne voit rien venir ou du moins ne se méfie pas assez. Comme tous les jeunes de cet âge elle a un besoin de reconnaissance, de soutien, d'amitié, de partage. Des besoins que Christophe va s'empresser de remplir pour mieux se rendre indispensable auprès de la jeune fille.

Certains passages sont très durs remis dans ce contexte d'une jeune adolescente totalement sous le joug d'un garçon qui ira même jusqu'à abuser sexuellement de la jeune fille. Épisode qu'il s'empressera de minimiser et de retourner à son avantage. Pourtant un viol reste un viol, quelque soit l'enrobage que l'on met autour.
Cette lente emprise sur Christelle paraît surréaliste et on a du mal à accepter que cela est vrai, que cela a bien existé et n'est pas juste de la fiction. C'est d'autant plus dur que Christelle est une jeune fille intelligente, studieuse et que on l'imagine plutôt capable de se sortir des griffes de ce garçon.

Au-delà de cette relation, se pose aussi le rôle de l'entourage et en particulier des adultes. Comment et pourquoi personne n'intervient, ne s'interpose entre une jeune fille déboussolée et un « prédateur ».
Car ici on ne parle pas d'un homme, mais bien d'un garçon et d'une jeune fille, des enfants en somme. Lycéens, en internat, donc sous la responsabilité d'adultes qui sont censés les protéger et être à même de détecter un état de faiblesse ou au contraire l'emprise d'un élève sur un autre.

Un livre prenant, qui se lit d'une traite. Entre empathie et sidération, j'ai découvert cette histoire à la fois banale et dramatique.
Merci à l'auteure pour ce partage d'un moment de sa vie pas évident, en espérant que l'écriture de ce livre lui ait permis de tirer un trait définitif sur cette histoire et de vivre pleinement sa vie sans ombres du passé.

Pour découvrir ce livre c'est par ici https://libre2lire.fr/livres/chronique-dune-emprise/
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Ce livre, lu en deux soirées, est à mon sens très intéressant puisqu'il traite d'un sujet mis en avant aujourd'hui : celui de la manipulation mise en place par un être défini comme « pervers narcissique ». Ce qui m'a particulièrement plu dans ce livre et qui m'a empêché de le refermer repose sur son rythme : l'auteure ne s'est pas focalisée sur son point de vue de « victime », le lecteur a donc aussi le loisir de découvrir – avec effroi – les ressentis et les motivations du « bourreau ». Et c'est tout aussi intéressant et original de faire s'exprimer les deux protagonistes. de ces deux points de vue, nous réalisons que chacun peut être perçu comme une victime, ou comme un(e) déséquilibré(e), c'est d'ailleurs ce qui est tragique quand on a à faire à un manipulateur : son emprise est telle que nous-mêmes doutons du bien fondé de notre mal-être et nous amène à un abîme de culpabilité et d'autodénigrement qui laisse des plaies intérieures difficiles à panser, presque impossible à guérir.
En écrivant ce livre, l'auteure s'en délivre. Elle ne contient plus sa rage car elle a trouvé le chemin qui la sortira de ce gouffre profond d'incompréhension : en s'appuyant sur un fait bien réel, elle a compris que ce n'était pas elle la déséquilibrée, en écrivant ces lignes, elle l'a hurlé. Bravo Christelle, pour cette guérison, pour ces mots, pour votre courage d'avoir exploré le coeur et les pensées de ce pervers.
Claire
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C'est avec le Coeur serré que je viens de finir ce témoignage romancé.
C'est remarquablement bien écrit. Une fois commencé on ne lâche le livre qu'une fois la dernière pages tournée.
On est tout de suite dans l'histoire au côté de Christelle. On voudrait être à ces côtés pour lui ouvrir les yeux, la soutenir lui dire qu'elle n'est pas toute seule. Mais ce n'est pas possible, on ne peut que suivre l'évolution de cette relation toxique.

Je ne peux que conseillé ce livre surtout aux jeunes ados afin qu'elles ne tombe pas dans le même piège ou du moins qu'elles fassent attention et qu'elles ne trouvent pas des excuses à leurs mec pour des mauvais comportement.
Même les mecs qui a première vu ont l'air d'être gentils et tout, peuvent se révéler être des grosses ordures.

Toutes mes félicitations Christelle pour ce premier livre.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
J’ai ouvert une brèche en te convoquant symboliquement dans ce café fictif autour de pintes irréelles
qui me glissent dans la gorge. J’ai ouvert la même brèche que lorsque je commence un roman.
Tu connais peut-être ça toi aussi, si tu as continué d’écrire. Tu commences par ouvrir un fichier sur
ton ordi, tu jettes les bases, les contours, tu tapes quelques pages et puis tu dois t’arrêter pour faire à
manger, faire tourner une machine, aller chercher ton gosse à l’école, aller bosser, bref vivre. Et puis
en vivant, l’histoire que tu as commencée continue dans ta tête. Les dialogues se lancent tout seuls,
les personnages s’affinent, des visages s’y accrochent comme si tu faisais un casting, certaines
tournures te ravissent tellement, que tu es dégoutté de ne pas pouvoir t’arrêter dans ce que tu fais pour
reprendre sur le clavier l’histoire là où tu l’as laissée.
Comme une radio qui ne s’éteint jamais, qui fait une petite sourdine, un bruit de fond qui habille
chacun de tes gestes. On croit qu’on dort, qu’on mange, qu’on regarde un film en famille, mais à
l’intérieur, l’histoire s’écrit toujours, comme un monologue sans fin et sans empreinte, et on pourrait
passer, je crois, une vie entière à regretter de ne pas avoir de quoi écrire quand la phrase parfaite se
pose comme un papillon sur une casserole qui déborde dans le feu du quotidien ou sur un mouchoir
qu’on tend à son enfant alors que c’est déjà trop tard, qu’il a déjà éternué et qu’il en a partout.
Je ne veux pas, Christophe, que tu sois un bruit de fond. Oui, je te nomme, c’est la première fois, et
ça m’en donne une sueur froide. Ainsi, s’il me manquait quelque chose dans ce café imaginaire, c’est
fini, j’ai tout, comme si le soleil qui cognait depuis le début de notre conversation contre la vitre avait
fini par éclairer ton visage. Tu es là, ça y est, et tu me regardes.
Tu ne feras pas un geste, sinon je vais te gifler. Je te menotte sur la banquette en plastique molletonné
de ce bistrot archétypal, tes mains hyperactives ne me chercheront pas cette fois-ci, tu vas rester
sagement assis sur tes maigres fesses osseuses et tu vas m’écouter, de bout en bout.
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Mon nouveau credo : observer beaucoup, parler très peu. Imiter les mots des autres. Me museler. Paraître normale, tel que je le concevais. Parce que je sentais bien qu’entre les autres et moi, il y avait toujours un fleuve que je ne savais pas comment traverser.
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Tu connais peut-être ça toi aussi, si tu as continué d’écrire. Tu commences par ouvrir un fichier sur ton ordi, tu jettes les bases, les contours, tu tapes quelques pages et puis tu dois t’arrêter pour faire à manger, faire tourner une machine, aller chercher ton gosse à l’école, aller bosser, bref vivre. Et puis en vivant, l’histoire que tu as commencée continue dans ta tête. Les dialogues se lancent tout seuls, les personnages s’affinent, des visages s’y accrochent comme si tu faisais un casting, certaines tournures te ravissent tellement, que tu es dégoûté de ne pas pouvoir t’arrêter dans ce que tu fais pour reprendre sur le clavier l’histoire là où tu l’as laissée.
Comme une radio qui ne s’éteint jamais, qui fait une petite sourdine, un bruit de fond qui habille chacun de tes gestes. On croit qu’on dort, qu’on mange, qu’on regarde un film en famille, mais à l’intérieur, l’histoire s’écrit toujours, comme un monologue sans fin et sans empreinte, et on pourrait passer, je crois, une vie entière à regretter de ne pas avoir de quoi écrire quand la phrase parfaite se pose comme un papillon sur une casserole qui déborde dans le feu du quotidien ou sur un mouchoir qu’on tend à son enfant alors que c’est déjà trop tard, qu’il a déjà éternué et qu’il en a partout.
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Je vais donc, et cette fois-ci sans psy, aller chercher avec Joana mes souvenirs, et nommer précisément cette relation qui a été la nôtre, pour la dézinguer, la désosser, l’autopsier, lui faire perdre de sa superbe, de son drame, braquer ma lampe torche sur tes petits yeux torves et tes mains tordues.
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J’ai eu beau te raconter, ça n’a fait qu’ouvrir une plaie que je pensais pouvoir refermer seule. Mais je n’y suis pas arrivée. Avec un psy, ça n’a pas marché non plus. C’est donc ensemble que nous allons suturer la béance nauséabonde qu’est notre histoire aujourd’hui dans ma mémoire.
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Vidéo de Christelle Fouix
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Retrouvez le live de Christelle Fouix où elle vous parle de son roman "Chronique d'une Emprise."
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