Cet ouvrage datant de 2008 regroupe 3 enquêtes menées par la journaliste
Caroline Fourest et la politologue
Fiammetta Venner qui dressent un tableau glaçant de l'évolution du catholicisme depuis l'après-guerre.
Recoupant des sources diverses et abondamment citées, le propos permet de comprendre comment se sont construits les mouvements de la Légion du Christ, de l'Opus Dei et du traditionnalisme. Nous suivons les origines de l'inspiration des fondateurs, leur parcours et très vite leur lien d'interdépendance avec Rome.
Le propos est sans concession mais reste factuel, sans verser dans la généralisation ou les sous entendus. Évidemment de l'eau ayant passé sous les pont depuis on pourrait y ajouter quelques mises à jour mais le fond de l'histoire n'a pas changé.
J'ai appris beaucoup de choses en lisant ce document, agréablement écrit dans un style journalistique, malheureusement ponctué dans l'édition dont je dispose (Le Club) d'une quantité hallucinante de coquilles, fautes d'accord ou autres fautes de frappe. Cela n'enlève en rien la qualité du propos. Et sa pertinence.
Comment ne pas souscrire à l'implacable conclusion des autrices ? Malgré les alertes multiples levées dès les prémices de ces mouvements, l'institution a préféré s'en faire des alliés et se laisser toujours plus envenimer par influence. Est il possible aujourd'hui de s'en libérer ?
Quoique ce livre aie déjà 15 ans son propos est toujours actuel et prend même une tonalité prophétique à la lecture de la conclusion. Et ce, malgré l'arrivée au Saint siège du jésuite François, l'Eglise ressemble de plus en plus à cette machine dogmatique repliée sur elle même, machine à exclure, à commencer par les plus libéraux de ses membres. Et Jésus dans tout ça ?