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EAN : 9782246856740
304 pages
Grasset (08/04/2015)
2.96/5   12 notes
Résumé :
4° de couverture

« À quoi bon la culture puisque le monde tient désormais en deux catégories : like et unlike?

C'est ainsi qu'on subit jusqu'à la nausée les dénonciations d'Edwy Plenel, les indignations d'Edgar Morin, la nostalgie totalitaire d'Alain Badiou ou les leçons de morale de Cécile Duflot, qui ont au moins un point commun avec Marine Le Pen : ils sont « anti-systèmes ». Le « Système », c'est le mal. Ça ne veut rien dire, mais ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Paru chez Grasset en avril 2015, « Malaise dans l'inculture » se veut à en croire Philippe Val, son auteur, « proposer la réhabilitation du marteau-piqueur face au mur derrière lequel agonise le débat démocratique ». Bigre ! Chroniqueur, essayiste, Philippe Val n'en est pas à son premier essai : on lui doit, chez Grasset, « Reviens Voltaire, ils sont devenus fous » et « Traité de savoir survivre par les temps obscurs ». Serait-ce une obsession chez Philippe Val que de dénoncer sans relâche le sociologisme, démarche qui correspondrait, à ses yeux, à la plus grande dérive sociétale que connait notre démocratie actuelle, bombe antidémocratique qui ne cesserait de faire régresser notre société ? Et la dénonciation ne suffirait pas : il faudrait tout démolir et faire table rase de ce que le sociologisme aurait produit. Quelle énergie et quelle violence chez cet auteur, mais avant même d'ouvrir ce livre, les questions se précipitent : pourquoi parler de malaise  Qu'est-ce que l'inculture ? Pourquoi tant d'agressivité ? A-t-on raison de s'en prendre au sociologisme ? Quelle démarche alternative Philippe Val propose-t-il ?

Après avoir lu « Malaise dans l'inculture », je me suis dit : tout ça pour ça ? Dans cet ouvrage de 300 pages, tout est décousu, répété ad nauseam, sans démonstration rigoureuse. Assis sur des constats parfois objectifs, sincères et difficilement contestables, le propos de l'auteur n'en est pas moins affligeant. Bien sûr, aujourd'hui il y a comme une dérive culturelle : il est possible que les sujets soient abordés rapidement, traités par des journalistes stressés qui intervieweraient assez souvent des spécialistes d'opérette, les médias vérifiant ensuite à l'applaudimètre des « like » et des « unlike » la cote de pseudo débats qui inonderaient les foules. Oui, la tentation est grande de trouver des explications catégorielles (les jeunes de 18 à 25 ans, les cadres, les SDF, les immigrés, les agriculteurs, etc.) à des phénomènes ou à des comportements de société, négligeant ainsi de sonder les besoins, les attentes et le ressenti des individus, pris isolément : mais pourtant, Monsieur Val, les tribunes (TV, radio, presse) regorgent de témoignages qui font la part belle à ces opinions individuelles ! Oui, le prêt-à-s'indigner devient une démarche modèle, aisée, confortable mais aliénante : mais faut-il pour autant croire que l'individu (tient, n'est-ce pas un concept catégoriel, Monsieur Val ?) s'offusque de « la disparition des escargots et reste indifférent à la résurgence de l'antisémitisme » ? Et puis, Monsieur Val, n'est-ce pas un penchant naturel que de chercher des explications à ce qui se passe, de filtrer et de classer les faits et les idées de façon assez binaire sans pour autant vouloir expliquer le monde par la seule division entre dominés et dominants, les premiers étant admirables et victimes, les seconds détestables et coupables ? Oui, Monsieur Val, on ne peut contester l'envahissement informationnel dont nous sommes parfois les victimes, trop d'infos tuant l'info, mais nous ne sommes pas devenus fous ou irresponsables et quand bien même nous serions plongés dans des temps d'incertitude (ah, est-ce bien nouveau ?), le malaise n'est pas général, il n'y a pas de réelle crise de civilisation et le débat démocratique ne me semble pas avoir disparu : seulement, la notion de culture évolue et il est exact qu'il puisse y avoir ici ou là des signes de dérive totalitaire ou extrémiste. le système (qui n'est jamais parfait) et les individus (le sont-ils ?) sauront y remédier : soyez optimiste !

L'ouvrage compte au moins 100 pages de trop. Chez cet ex-directeur de France-Inter, il y a en toile de fond comme une tentative de laver de vider un sac (probablement après une difficulté professionnelle qui lui serait restée sur l'estomac). Mais en surface « Malaise dans l'inculture » est au final un fouillis corrosif, sans nuances voire intransigeant, mal construit, confus et sans grande rigueur intellectuelle. Au fait, quel était son objectif ? Dénoncer le mal-être, dénoncer le sociologisme comme déterminisme social, dénoncer l'effondrement culturel, fouetter les intellos qui devraient avoir le courage de ne pas chercher à séduire mais de dire des choses justes, dénoncer la mélancolie, le laisser-aller et le manque d'ambition de notre société, tenter de comprendre sa propre allergie à la sociologie comme sport de combat … que sais-je encore. Dans ce livre, il y a de la dénonciation et des phrases assassines, mais le propos pourra paraître affligeant voire consternant par son côté « appel au grand soir ». Que faut-il en garder ? A vous d'en juger : de mon point de vue, l'ouvrage vaut cependant la peine d'être lu car il poussera le lecteur à réfléchir. Dans un contexte de « pavlovisme grandissant », l'auteur n'hésite d'ailleurs pas à écrire qu'il souhaitait ainsi « faire clignoter des lumières dans la nuit de nos incertitudes » (page 127). Alors, chers insomniaques, bonne lecture ! Pour ma part, je me force et je mets 3 étoiles ...
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Philippe Val livre sa vision de notre société, malade de son manichéisme.
Un livre écrit par un homme libre qui fait du bien que l'on soit en accord ou pas avec lui.
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C'est pour combattre l'explication sociologique à tous les problèmes que Philippe Val a écrit ce livre.
Qu'il appelle le sociologisme.
Grille de lecture devenue incontournable et insupportable
C'est la faute à Bourdieu, dit-il, mais aussi avant lui à Rousseau (Jean-Jacques).
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La cause qui fait à la gauche nier la réalité, c'est le rousseauisme devenu «sociologisme», forme de pensée qui explique le monde par la seule division entre «dominés» et dominants, les premiers étant admirables et victimes, les seconds détestables et coupables. le sociologisme, prophétisé par Pierre Bourdieu, est une doctrine radicale qui se veut la manière ultime de dire le monde, qui explique tout par le social, qui prône «la totale irresponsabilité de l'individu».
Lien : http://www.lopinion.fr/19-av..
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Intransigeant, Val m'a parfois laissé en rade. Zut. Frustrant lorsqu'il qu'il a raison. Mais pas que.
Bibliobs nous parle d'humour. Ha bon. Re-zut alors.
Lien : http://noid.ch/malaise-dans-..
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critiques presse (1)
Bibliobs
15 avril 2015
Cet essai est un plaidoyer pour la sociologie.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Citations et extraits (1) Ajouter une citation
page 274 [...] La crise est salutaire car elle forcera les journalistes à se défaire de leurs réflexes sociologistes. A titre d'exemple, pour ce qui concerne tous les évènements qui touchent aux banlieues difficiles, sujet qui passionne à juste titre, les couvertures médiatiques ont été au mieux incomplètes, au pire, erronées, car tout était analysé au travers du prisme de la domination économique. Or lorsqu'un sociologue comme Hugues Lagrange, dans son ouvrage "Le Déni des cultures", a ouvert le débat sur l'ignorance des causes réelles des problèmes, il n'a obtenu pour échos que des insultes et sa mise au ban de la république de sociologues. Il faut dire qu'il touchait à un tabou : les statistiques ethniques. Mais elles seules peuvent nous renseigner sur les effets du choc des cultures de certaines régions avec la culture démocratique du pays d'accueil. Comment remédier à un mal si l'on s'interdit d'en étudier la cause, sous prétexte que ce n'est pas sociologiquement correct ? [...]
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