Ce tome contient les épisodes 8 à 13 de la série débutée en juillet 2008. Il est le deuxième de la série, après The Five Nightmares (épisodes 1 à 7) qu'il faut avoir lu avant.
L'action se situe après Secret Invasion. Tony Stark a démérité aux yeux de la population américaine et il a été déchu de ses fonctions de directeur du SHIELD. Norman Osborn a pris sa place et a rebaptisé cette force armée HAMMER. C'est une période que
Marvel Comics avait qualifiée de Dark Reign.
L'histoire commence avec Maria Hill quittant définitivement son bureau du SHIELD ; elle était le bras droit de Tony Stark sous l'ancienne administration. Pendant ce temps, Stark dans son armu
re d'Iron Man tente d'aider au déblaiement des dégâts occasionnés pendant l'invasion, mais il a perdu sa technologie Extremis. Il ne contrôle plus son armure faute de cette technologie (pour plus de détails, il faut avoir lu Extremis, la réécritu
re des origines d'Iron Man par
Warren Ellis).
Mais Stark a 2 plus gros problèmes : le premier est qu'il doit fai
re disparaître la base de données dans laquelle figure toutes les identités secrètes des superhéros qui avaient accepté le recensement imposé à l'issue de Civil War pour éviter qu'elle ne tombe aux mains d'Osborn. le deuxième est qu'Osborn a décrété que Stark est recherché pour mise en examen et suspicion d'avoir tenté de négocier avec les envahisseurs pour un résultat catastrophique.
Heureusement, Stark a tout prévu, à commencer par comment détruire cette base de données qui est stockée dans un endroit délicat, jusqu'à comment échapper à Osborn. Mais le prix à payer est astronomique. Je vous laisse découvrir ce dont il s'agit car Matt Fraction a imaginé un ressort dramatique formidable.
Dans le premier tome, j'avais eu l'impression que Matt Fraction tâtonnait un peu pour trouver le ton juste et une direction originale. Il s'attachait plutôt à apporter la preuve de sa connaissance du personnage et de ses principales caractéristiques et aventures. Ici, dès la première page, le lecteur est emmené dans un thriller palpitant du début à la fin. Matt Fraction s'attache essentiellement à Tony Stark (Iron Man), Maria Hill (ex-numéro 2 du SHIELD) et Pepper Potts (secrétaire particuliè
re dans le civil, et aux commandes de l'armure Rescue chez les superhéros). Stark est devenu l'ennemi public numéro 1, mais il a plus d'un tour dans son sac. Matt Fraction a trouvé un moyen de le fragiliser qui provoque une empathie immédiate pour cet homme que l'on a envie d'aider. Pepper Potts est chargée d'enterrer les entreprises Stark Industries pour éviter leur récupération par Osborn et elle apprend à se servir de l'amure offerte par Stark qu'il a pris soin de concevoir sur mesure pour elle (jusque dans les fonctions de cette armure). Maria Hill a été chargée d'une mission vitale par Stark.
Le principe de la traque du héros accusé à tort donne une dynamique très rapide au récit, avec une tension permanente. Matt Fraction incorpore quelques éléments choisis de l'univers partagé Marvel (en plus de Norman Osborn très bien incarné), et quelques éléments de l'histoi
re d'Iron Man. Pour citer un exemple de sa connaissance étendue d'Iron Man, il incorpore le Controller (Basil Sandhurst), apparu pour la première fois dans l'épisode 12 d'Iron Man en avril 1969 dans son récit (je ne vous révèlerais pas les autres).
L'ensemble des épisodes est illustré par
Salvador Larroca, complété par Frank D'Armata pour la mise en couleurs. Ces 2 artistes collaborent de la même manière que pour le premier tome : Larroca trace des contours essentiellement en traits fins et D'Armata complète par des jeux de couleurs, l'insertion de texture, l'insertion de décors à base de photographies retouchées, des nuances de couleurs pour figurer les ombres induites par l'éclairage, et parfois même des fonds réalisés directement à l'ordinateur.
J'ai trouvé cette collaboration beaucoup plus convaincante que dans le premier tome. Larroca prend plus de temps pour bien définir les décors, les objets, les véhicules et les armures. Il y a peut-être le rendu de certains visages qui s'avè
re déconcertant de temps à autres. le travail de D'Armata est beaucoup mieux intégré aux traits pour un résultat bien amalgamé. Larroca a souvent recours à une mise en page de 5 cases de la largeur de la page empilée les unes sur les autres. Il utilise ces largeurs soit pour mieux définir le décor, soit pour donner de la profondeur de champ par rapport à un personnage au premier plan situé à gauche ou à droite de la case, soit pour donner une impression d'espace.
La combinaison des talents de ces 3 créateurs permet également de plonger le lecteur dans un monde de très haute technologie, assez bien employée et assez bien dessinée pour être crédible.
J'ai pris un grand plaisir à cette chasse donnée à Tony Stark, à la résurgence de quelques uns de ses ennemis historiques, à cette course-poursuite entre la mise en oeuv
re des plans de secours de Stark et les stratégies déployées par Osborn et ses associés pour le coincer. Pas d'hésitation, je cour
re découvrir le sort de Tony Stark dans le tome suivant World's Most Wanted Book 2 (épisodes 14 à 19).