Le secret de famille

Ce roman se déroule de 1879 à 1943 entre Paris et une petite ville sur les bords de Loire. Lucien Dolhman découvre des documents qui racontent l'histoire de sa grand-mère, Marthe Monsacré et de sa famille.

Marthe, née de père inconnu et orpheline, a été élevée au couvent des Ursulines, à Rouvray. Elle y rencontre Blanche d'Ombray puis Nine, nièce du Grand Monsacré, à la tête d'une riche famille de minotiers. Marthe quittera le couvent pour travailler chez Julia, une mercière, et va se lier à la famille Monsacré, d'abord à Rodolphe, le fils aîné, dont elle sera la maîtresse et attendra un enfant, avant d'épouser Hugo, son frère.

Les Monsacré ont acquis tout ce qui se présentait comme terres autour d'eux avec avidité, obstination, roublardise. Ils sont tous détestables, le doyen, et ses fils, sa maîtresse, son frère.

Il n'y a pas un secret dans cette famille, mais une multitude de secrets : des amants, des enfants adultérins, des morts suspectes, des vengeances, des dénonciations, etc. L'auteure évoque aussi la grande inondation, la guerre 14-18, l'épidémie de grippe espagnole, l'affaire Dreyfus, les colonies, la montée du fascisme, la guerre 39-45, les spoliations des juifs, l'exode, les bombardements.

Marthe devient chef de famille et va faire fructifier la fortune des Monsacré, achetant des appartements, des usines et des brevets. Sa richesse et sa puissance la font détester, tout comme son amour pour Cellier, plus jeune qu'elle. Son fils, Lambert, la déteste, et sa fille, Elise, la supporte.

C'est bien écrit et bien documenté. Les personnages sont bien brossés, mais peu sympathiques, excepté Tania et Marina, les soeurs Bronski, dont la 1ère épousera Lambert, et le docteur Vernon, mari d'Elise. Les hommes de la famille Monsacré sont odieux. Leurs domestiques et leurs voisins sont envieux.
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Mon année littéraire 2022 débute sur une très belle note. En effet, cet emprunt s'est effectué dans le cadre d'un challenge et lors de ma recherche, je croise la route d'une littérature du terroir. Ce genre est une véritable drogue pour moi et bien avant d'attaquer sa lecture, je savais que j'allais passer un excellent moment en sa compagnie. A cause du résumé qui indique légèrement en erreur, j'avais cru suivre les aventures d'une femme redoutable voir cruelle. En réalité, cette dernière est bien plus humaine qu'on pourrait le croire et on ne peut lui reprocher sa force de caractère. En effet, dès son plus jeune âge, la vie ne se montre pas tendre avec Marthe et je comprends pourquoi elle a su se montrer si ambitieuse dès que l'occasion s'est présentée. Bien sûr, je me dois d'arrêter la rédaction de ces premières lignes pour ne pas en dévoiler trop et désormais, je passe à la révélation de mes fameuses listes.

Points négatifs :

• Trop de répétitions à mon goût.
• A partir du moment où le personnage principal, Marthe, décède, j'ai trouvé moins d'intérêt à l'histoire. Fort heureusement, cette disparition arrive vers les dernières pages du roman.

Points positifs :

• La taille aléatoire des chapitres.
• L'évolution de la vie de Marthe. Comme j'ai su le dire quelques lignes plus haut, cette dame démarre très mal dans la vie puisque sa mère décède peu après sa naissance tandis que son père reste inconnu même si son ombre ne cesse de planter autour de sa fille. Très vite, Marthe montre une très force de caractère et affronte courageusement les obstacles qui se dressent sur son chemin et ces derniers se font nombreux. Par la suite, avec l'âge, les sentiments s'en mêlent et cette femme porte son choix sur un homme vraiment spécial mais surtout détestable. Ainsi, elle intègre la famille de ce dernier et même si les membres de cette fratrie ne sont guère sympathiques, Marthe parvient à tirer son épingle du jeu. Dès que Dame la Mort prélève son lot parmi les quelques têtes qui évoluent autour de notre héroïne, celle-ci se relève et se montre rapidement habile et brillante pour reprendre les rênes familiales avant de gagner en puissance financière. Cependant, les difficultés continuent de jaillir mais toujours, Marthe s'en sort sans trop de dégâts.
• Avec ce livre, la réalité des petits villages de la campagne de France est très bien décrite. Pour avoir vécu dans l'un d'entre eux, il est évident que tout le monde se connaît. Dès qu'un villageois présente des signes de réussite, les langues de vipères ne tardent à se délier afin de porter préjudice au principal concerné. Hélas, nous sommes au 21e siècle et ce comportement est toujours d'actualité, me confortant sur une pensée que je ne cesse de répéter : les progrès se font dans tous les domaines sauf celui des mentalités.
• Enfin, comme tout bonne littérature du terroir qui se respecte, Irène Frain a veillé à décrire, à de nombreuses reprises, les humeurs des terres sur lesquelles se déroule l'intrigue. Parfois, nous avons droit à quelques termes de patois et il est vraiment plaisant de faire leur connaissance.