Sarah ne pouvait pas avoir d’enfants. Nous avions consulté quantité de spécialistes, qui lui avaient prescrit d’innombrables traitements. Elle avait même subi deux interventions chirurgicales, en vain. Ma déception était supportable, quoique profonde – la sienne était abyssale.Des médecins nous avaient assuré que beaucoup de couples sans enfants vivaient heureux : l’infortune renforçait leur union. Mais dans notre cas la passion s’était muée en simple courtoisie, et projets et rires avaient cédé la place à un chagrin poignant et au silence.
La physique était la science de l’univers caché, comme la géographie était celle du monde visible. Elle mettait en lumière des phénomènes invisibles et redoutables : le magnétisme, l’électricité, la gravité, la lumière, le son, les rayons cosmiques… C’était la science des mystères de l’univers.
...l’univers de l’invisible n’était peut-être pas limité au seul domaine de la physique. Chaque cellule vivante engendrait des charges électriques ; si je parvenais à établir une corrélation entre le rapt d’un bébé et un orage, la situation me paraîtrait sans doute plus acceptable.
Entre Sarah et moi, l’amour appartenait au passé. Après huit années de mariage nous n’éprouvions plus rien d’autre qu’un ennui qui ne cessait de grandir.
Se faire respecter d’une classe nécessitait un affrontement constant, et je savais que de plus forts que moi avaient été vaincus par la meute.