Au niveau animal et primitif, une pure luminosité domine, de même qu’au niveau infantile la conscience n’a pas d’unité, puisqu’elle n’est encore centrée par aucun complexe du moi fermement affirmé […].
Dans l’acte de contemplation, l’intellectus agens suscite un contact avec la Sagesse de Dieu, lequel peut entraîner une assimilation de l’esprit humain à Dieu.
L’âme est ce qui dresse des frontières, et par là donne forme au corps. Cette conception fut élaborée au Moyen Age. […] La matière dépourvue en elle-même de forme n’est dotée de ses qualités effectives que dans la mesure où elle reçoit une forme issue de l’âme.
L’anima joue le rôle de médiatrice dans toute expérience de l’inconscient ; elle est le premier élément à franchir le seuil et elle transmet à la conscience les images de l’inconscient qui compensent les images religieuses et chrétiennes gouvernant notre vision consciente du monde.
La luminosité des archétypes signifie non seulement que ces derniers représentent les formes et le sens de nos instincts, mais qu’ils développent en même temps une sorte d’intelligence propre quasi consciente, qui ne coïncide pas avec celle de la conscience du moi.
[Extrait de l'Aurora Consurgens]
Regardant de loin, je vis une grande nuée noircissant toute la terre. Elle avait recouvert et épuisé mon âme, car les eaux sont entrées jusqu’à elle. C’est pourquoi elles ont pourri et se sont corrompues à la face de l’abîme inférieur et dans l’ombre de la mort, car la tempête m’a submergé. Alors les Ethiopiens se prosterneront devant moi et mes ennemis lècheront ma terre.
[Avicenne] souligne […] que l’idée de la maladie et de la santé dans l’âme a un effet transformateur sur l’état du corps. L’âme, précisément, n’est pas attachée à la matière du corps, si bien qu’elle peut la transformer à volonté.
Selon Saint Thomas, une des propriétés spéciales de l’âme d’un être illuminé par la Sagesse est que la matière extérieure à son corps lui obéit également par la force de Dieu. Son âme peut agir de façon transformante sur le cours physique de la nature.
Admettre que l’auteur n’expose pas de conceptions claires pour la raison même qu’il n’en a pas, et qu’il s’efforce, en balbutiant, de décrire un contenu inconscient qui a fait irruption dans sa conscience.
[L’]abandon soudain de la Somme [par Thomas d’Aquin] joint au récit de ses troubles mentaux ou de l’ébranlement causé par une expérience intérieure me paraît indiquer que la proximité de la mort avait rendu en lui l’inconscient proche à un point extraordinaire.