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Citations sur L'été (32)

Pour aimer chanter il faut aimer les voyages, partir, revenir. Il faut aimer rire, pleurer, raconter des histoires avec tout son corps. Aimer raconter des histoires dans une grande pièce. Sans la grande pièce il y a des choses qui ne sont pas racontables.
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C’est vous l’écrivain ? Je vais me mettre à lire tout de suite. Je croyais que c’était toujours vieux ou mort, un écrivain.
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S'il n'y avait pas eu cette femme, j'aurais traversé la rue et je serai monté dans le premier navire que le soleil touchait. C'était pour elle que je venais de faire éclater la tête d'un homme.
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Auprès de lui elle était comme le ciel, calme, apaisée.
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En quelques secondes nous venions de nous aimer comme en vingt ans. Nous le savions tous les deux.
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Laver les verres et les tasses, debout derrière le comptoir, en regardant les femmes traverser la place, voilà mon plaisir. Les voir surgir des ruelles et s’avancer en toute saison, élégantes, sûres d’elles et parfumées pendant que l’eau chaude ruisselle sur mes mains. C’est comme si je glissais mes doigts sous leurs pulls de coton, mes doigts tendus vers leurs beaux seins pointus.
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Peu importe. Les pensées voyageuses sont tellement précieuses.
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Elle s'est mise à parler sans respirer.
Je ne sais pas pourquoi je suis née. J'ai grandi dans une maison vide. Mes parents ne pensaient qu'à leur vie. Ils me laissaient seule des nuits entières. Ma mère ne regardait que mon père. Chacune de ses paroles, chacun de ses gestes était pour lui. Elle était envoûtée. Elle pouvait me marcher dessus sans me voir, passer des jours sans m'adresser la parole. Personne ne se souciait de moi. Ils rentraient à l'aube ivres de plaisir. Le rire de ma mère déchirait mon coeur. Pas une seule fois elle n'est entrée dans ma chambre embrasser mon front. Elle embrassait tout le corps de mon père avec des râles effrayants. A 15 ans je pesais 85 kilos. J'avalais tout ce qui me tombait sous la main. Dès qu'ils partaient, je dévalisais les placards, le frigo. Je vidais les pots entiers de confiture avec mes doigts, je mangeais des kilos de viande crue.
Tu n'as pas remarqué sur mes fesses les vergetures ?
Ce ne sont pas des marques de cravache. Crois-moi, j'aurais préférée être battue plutôt que cette indifférence. Les fessées de ma mère, je les auraient bénies. Rien. Jamais un regard, une caresse... Quelques temps plus tard j'étais anorexique, je ne pouvais plus rien avaler. La moindre nourriture me faisait vomir tripes et boyaux. Je suis tombée à 35 kilos. On m'a mise dans une clinique psychiatrique. Des assistantes sociales sont venues enquêter, ma mère a été déchue de ses droits parentaux. Pendant six mois je suis resté dans cette clinique à avaler des cachets, à tourner dans un bâtiment avec cinquante folles. Folle, j'étais persuadée de l'être moi aussi. Ma mère m'avait tellement répété que j'étais égoïste, méchante et ne pensais qu'à moi. Oui, Paul, je me sentais coupable d'avoir été depuis ma naissance insensible et cruelle. Coupable d'être née. J'étais seule sur cette terre où personne ne m'avait attendue, aimée. Partout, je n'étais qu'un poids.
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… Laver les verres et les tasses, debout derrière le comptoir, en regardant les femmes traverser la place, voilà mon plaisir. Les voir surgir des ruelles et s'avancer en toute saison, élégantes, sûres d'elles et parfumées pendant que l'eau chaude ruisselle sur mes mains. C'est comme si je glissais mes doigts sous leurs pulls de coton, mes doigts tendus vers leurs beaux seins pointus.
Sans qu'elles le sachent j'ai caressé tous les seins de la ville en faisant la plonge. Chaque fois que je prends une tasse je caresse un sein.
Je connais les horaires de chacune d'elles. La pharmacienne s'avance la première, apparaissent presque aussitôt les employées de mairie, celle de l'état civil et celle des cartes grises, puis la libraire et la retoucheuse du Jardin des robes. Les coiffeuses arrivent avant moi, je le regrette, elles sont plus troublantes les unes que les autres avec leurs cheveux rouges, blond doré ou noir corbeau. Je me fais couper les miens une fois par semaine. Pendant le shampooing je ferme les yeux.
Notre place est un petit théâtre à l'italienne, conçue pour les rencontres et l'amour comme d'autres sont faites pour vendre des légumes ou faire pisser les chiens.
Je ne finis jamais la vaisselle le soir, la ville m'appartient dès que le soleil touche le premier clocher.
Début mai, cela fera un an que nous avons ouvert Le Petit Farci avec Tony. Il aurait aimé quelque chose de plus classe comme enseigne, Côté place par exemple, ou La Belle Époque. Un restaurant distingué avec des nappes blanches, de la musique discrète et un petit bouquet de fleurs fraîches sur chaque table.
C'est le meilleur cuisinier de la ville, moi je n'étais pas du métier. Je les ai tous faits. J'ai trouvé le nom, il les réussit comme personne les petits farcis, les aubergines à la parmesane aussi.
Chaque matin je fais l'ouverture. Je n'allume que le comptoir. Je me fais un café dans un verre et je mets les Gipsy Kings. Toutes les chaises sont encore perchées sur les tables. J'aime rester seul un moment dans cette salle vide et propre qui sent le café, en écoutant Gitano Soy, Madré Mia ou Tu Quieres Volver.
C'est l'heure où les pies désertent les platanes qui protègent leurs nuits et foncent en smoking vers les collines. Ma première gorgée de café je la bois avec les Gitans aux Saintes-Maries-de-la-Mer.
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continuez à faire la cuisine, c'est plus sûr. Tout le monde mange, combien de gens lisent encore?
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