AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,73

sur 77 notes
5
6 avis
4
9 avis
3
0 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Club N°56 : BD non sélectionnée mais achetée sur le budget classique
------------------------------------

Alors, je n'ai pas lu le roman de Simenon, mais cet album me réconcilie avec le dessin que j'aimais tant de Yslaire.

Le récit est froid et noir et dur, la voix off est inscrite dans une typo mécanique un peu douteuse qui ne facilite pas la plongée dans l'histoire.

Globalement, un bon moment de lecture mais il faut s'accrocher car c'est bien Sambre, sombre je voulais dire...

Benoit
------------------------------------

L'histoire est assez classique même si prenante de bout en bout, Simenon oblige.

Le dessin est plutôt sympathique notamment cette approche presque monochrome qui renforce la tristesse de la période et de nos personnages, mais le format de la mise en page avec la voie du narrateur dans des rectangles et une typo laide dessert un peu.


C'est prenant, ça se lit d'un retrait, mais sans y revenir.

Greg
------------------------------------

Les personnages attachants de ce "feel good book" solaire et lumin...

Non je rigole, les éditeurs devraient ajouter un bandeau : "Vous qui ouvrez ce livre abandonnez tout espoir".

Clément
------------------------------------

Lien : https://mediatheque.lannion...
Commenter  J’apprécie          390
Nouvelle rencontre avec Simenon dans le cadre de ses romans dits "durs". Ce sont ces romans que Simenon a écrit parfois avant Maigret et qui étaient dur à écrire pour lui.

J'ai était une fois fois attiré par la couverture où tout s'enchaîne. Deux personnages sous la neige qui tombe, dont un est en bras de chemise, une affiche avec un soldat dont le casque est orné d'un signe méconnu, un chat, un réverbère. le nom de l'auteur, Simenon, le titre en caractères gras et penchés, le nom du scénariste et du dessinateur. On dirait une affiche ou un générique de film des années cinquante.

Nous sommes en hiver, dans un pays occupé sans savoir lequel ni par qui ? C'est la guerre mais laquelle ? Frank porte un signe mais que veut-il dire ?

Frank a dix-huit ans, sa mère est tenancière d'un bordel prisé des autorités d'occupation. Ce qui permet à Franck de faire son éducation et de satisfaire certains désirs, désirs qu'il peut aussi avoir pour sa voisine Sissi.

Franck fréquente le milieu de la nuit et des personnages pas toujours fréquentables quant au sens de la morale, personnages qui s'accommode de l'occupation et qui semblent intéressés par le commerce à faire avec les occupants. Franck aime les fréquenter comme pour être dans la cour des grands.

Franck cherche à obtenir des faveurs : faveurs des filles de sa mère, mais ça c'est facile. Il semble attirer par Sissi mais est-ce vraiment sincère ? Franck cherche à obtenir la carte verte qui lui donne une forme d'impunité.

Franck va basculer du côté obscur de la force. Il va commettre un assassinat gratuitement pour se prouver qu'il peut le faire. Il trahira aussi celle qui l'aime et ce sera l'erreur de trop.

Est-ce que Franck est un salaud, une ordure comme ceux qu'il fréquente ? Est-ce un profiteur, un être abject qui profite de la situation pour son bien-être personnel ? Va t'on assister à une descente aux enfers ou bien à une rédemption ? Mais que peut-être le destin de Franck ?

Simenon pousse sa réflexion et nous amène à accompagner Franck. Nous sommes dans un univers particulier, étrange. Les relations entre les personnages sont perverties. Certains semblent ne plus être en prise avec la réalité. Franck nous fait penser au héros d'Albert Camus dans l'Étranger, Meursault. Un être qui accepte son destin sans réellement lutter.

J'ai beaucoup aimé le graphisme de Islaire. Les expressions sur le visage de Franck sont extraordinaires de vérité, on voit toute la détresse de cet anti-héros, avec ces grands yeux dans le vide comme cherchant une vérité improbable. J'ai aimé ce vieillissement progressif comme l'arrivée à une certaine maturité comme la sortie du monde de l'enfance pour atteindre celui des adultes. Tous les personnages ont de vraies "gueules". J'ai aussi aimé le procédé de ne mettre que quelques touches de couleurs et le graphisme très classique mais très réalistes.

Encore un roman graphique qui me donne envie de lire le roman original de Simenon, dans un autre registre que celui de Maigret.

Commenter  J’apprécie          160
Une ville en guerre, tenue par les forces d'occupation... Et toi qui a pris le couteau de ton ami Kromer pour tuer un homme. un sergent, un vicieux. Tu lui piques son arme et tu rentres à la maison. Tu t'endors le sourire aux lèvres.
Dans ce roman paru en 1948, Simenon raconte la vie de Frank Friedmaier, 17 ans, dans un pays indistinct piétiné par les bottes d'un occupant non identifié. Frank ne fait pas grand chose à part vivre dans la maison de passe de sa mère et préparer des mauvais coups. Contrairement aux appartements voisins, on y boit et mange bien, au chaud, on profite des largesses de l'ennemi.
Pour accompagner l'adaptation de Fromental, on retrouve avec délectation Yslaire, qui après Baudelaire, s'empare de l'univers de Simenon. Avec son talent habituel, il donne beaucoup de relief et de force à un hiver gris et à des personnages cyniques voire franchement détestables. 
Après "Le passager du Polarlys", Dargaud publie ici dans sa Collection Simenon la deuxième adaptation d'un roman dur du créateur de Maigret. Après Christian Cailleaux, Yslaire relève lui aussi haut la main le défi de l'adaptation graphique. Une valeur sûre.
Commenter  J’apprécie          120
Histoire d'un jeune homme qui a tout (argent, femme, nourriture) dans un pays occupé durement grâce au bordel que sa mère Lotte, entretient chez eux. Ami de truands, à son jeune Age, il se charge de trouver l'introuvable comme des montres pour un collectionneur (quitte à tuer une vieille dame qui s'occupait de lui enfant) ou une nuit de son ami Kromer avec sa jeune voisine chaste (alors qu'elle est amoureuse de lui). Indifférent à tous, il se surprend à apprécier sans le reconnaitre ses sorties avec Sissy. Violent sans réelle nécessité (ni par haine de l'occupant, ni par ressentiment quelconque envers les gens), il se sert des femmes comme des objets, qui le soulage, taiseux sans réel ami, sans amour ni amitié. Il dérive jusqu''ay crime et à se retrouver un jour emprisonné, torturé., interrogé par un inspecteur persuadé d'avoir le meurtrier impavide la vieille dame. Il ne dit rien, se tait. Mais il s'interroge sur le sens de sa vie, sur Sissy (qu'il croit morte ou blessée) et son père, ex prof devenu conducteur de tramway, sur la voisine dont il voit la vie par sa fenêtre. Est il totalement perdu? Y a t'il une possibilité de le changer? Une visite des personnes les plus étrangères à la violence et à la cruauté, va changer sa vision de la vie et lui permettra de s'accepter enfin.
Histoire sombre d'un assassin indifférent - à la façon de l'étranger de Camus - et profiteur, qui dans le cadre solitaire de sa cellule, change...pour le meilleur?
Noir est la vision de Simenon où seuls Sissy et son père, personnages purs apportent une lueur d'espoir, un dessin noir, sublime l'atmosphère sombre de ce roman dur du romancier belge. Une jolie réussite mais pas une belle histoire, loin de là.
Commenter  J’apprécie          100
Je n'ai pas lu « la neige était sale » de Simenon et j'avoue que l'histoire est tellement glauque, à vomir que je n'ai guère envie de le faire.
Frank Friedmaier vit dans un monde en guerre, il est totalement désabusé, c'est une petite crapule mauvaise jusqu'à l'os, quasi étranger aux autres et à lui-même. Je n'ai même pas réussi à lui trouver d'excuses face à son comportement dénué de toute humanité. Un véritable psychopathe.
Violent, violeur, meurtrier, il condense les tares de l'humanité. Il a pourtant une « jolie gueule » cet enfant pourri/gâté, mais aucune rédemption dans le personnage.
Les dessins d'Yslaire sont, comme d'habitude, magnifiques dans les tons rose, gris, noir, sépia et leurs déclinaisons. Ces couleurs font ressortir le côté sombre et la gravité du texte.
Commenter  J’apprécie          90
Pondre en BD cette adaptation grise d'un noir Simenon était une bonne idée, sûrement pas du temps perdu et d'ailleurs, la découverte de ce terrible "roman graphique"m'a donné envie de lire l'original, que je ne connais pas.
Yslaire, qui sait faire, a réussi son coup en adoptant un camaïeu gris/sépia un peu nuancé de roses ternes pour certaines pages. Bien vu.
Quant à caractériser les visages de ses personnages pour les rendre immédiatement reconnaissables, disons que le plus souvent il s'en sort. Il réussit même à créer des expressions ou des attitudes qui peuvent rendre presque poignante l'immonde crapule qui s'agite devant nous, ce Frank à qui le "costume" d'humain va si mal...
Le scénario, le dessin et l'agencement des cases rend, à mon sens, un peu difficile à comprendre d'emblée le vicieux subterfuge que Frank gamberge pour pimenter une soirée de Kromer, son copain de débauche... Personnellement j'ai d'abord presque confondu les personnages de Minna et Sissy. En tous cas j'ai dû m'y reprendre à plusieurs fois pour bien appréhender l'agencement des cases/phases de l' arnaque au moment décisif. Disons que ma "lecture" a manqué un peu de spontanéité à cet endroit. Je me suis senti laborieux, ça m'a agacé...
Mais ne soyons pas mesquin. Globalement je crois que Fromental autant qu' Yslaire m'ont donné envie de découvrir un Simenon que je connais mal. Leur contrat est rempli, donc !
Commenter  J’apprécie          91
📚Âgé de tout juste 18 ans, Frank Friedmaier est une petite crapule.fils de Lotte, la tenancière du bordel local, le jeune garçon profite des pensionnaires du lieu comme bon lui semble. de son côté, Sissy, sa jeune voisine, ne tarde pas à tomber sous le charme du ténébreux garçon. Mais Frank se lasse très vite. Après avoir commis son premier meurtre, il descend dans l'ignominie la plus impardonnable.

🖊La neige était sale de Jean-Luc Fromental et Yslaire explore avec froideur la descente crasse d'un jeune garçon vers l'immoralité. Sous une occupation fictive, Frank montre le visage d'une adolescence répugnante que rien ne semble arrêter. Il est , d'une certaine façon, le symbole d'une socièté en pleine décadence, égoïste et particulièrement brutale. Malgré tout, Jean-Luc Fromental , en adaptant ce roman de Georges Simenon démontre qu'il y a une limite à l'ignominie. Yslaire illustre cette histoire avec un talent certain. Ses ambiances magnifiquement posées servent de décor à des personnages tous plus détestables les uns que les autres. Ainsi, le trait fait ressortir toute cette noirceur tout en laissant un brin de luminosité à l'image de la naïve Sissy.

🧔 chronique complète :
Lien : https://www.mtebc.fr/la-neig..
Commenter  J’apprécie          80
Sous un régime d'occupation, la véritable nature des gens se met à nu.
Dans le cas de Frank Friedmaier, âgé de 18 ans, ce n'est clairement pas l'appel de la Résistance qu'il a entendu.
Sans pour autant sombrer dans la collaboration, il comprend bien vite qu'en jouant sa carte perso, il peut rafler la mise.
Mais à évoluer dans le milieu du proxénétisme, des petits trafics en tout genre et des règlements de comptes en tout genre, on finit très vite par se retrouver tout seul.
Les anciens amis commencent à se méfier de vous, tandis que pour les nouveaux, vous ne le serez jamais vraiment.
Finalement, c'est un peu l'arroseur arrosé car on ne sait plus sur qui compter, pis encore, il faut se méfier de tout le monde.

Très belle adaptation d'en de ces romans "durs" de George Simenon, qui nous changent radicalement de l'ambiance des "Maigret".
Ils ont été durs à écrire, mais ils le sont tout autant à la lecture, et cette Bande Dessinée respecte l'atmosphère générale en bien des égards !
Commenter  J’apprécie          70
La plume graphique d'Yslaire sied tellement au texte de Simenon. Dureté, violence et noirceur sont rendus dans chaque trait. Un album oppressant et quasiment angoissant. La série des adaptations des oeuvres de Simenon ne cessent de s'allonger à mon plus grand bonheur.
Commenter  J’apprécie          20


Lecteurs (184) Voir plus



Quiz Voir plus

Robêêrt : mêêmoires

Quel est le nom du chien qui devient le premier "maître" de Robêêrt ?

Roi Vaillant
Prince Vaillant
Prince Perçant

6 questions
8 lecteurs ont répondu
Thème : Robêêrt de Jean-Luc FromentalCréer un quiz sur ce livre

{* *}