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EAN : 9782253143062
188 pages
Le Livre de Poche (09/06/2004)
3.59/5   62 notes
Résumé :

C'est une maladie qui s'attaque aux bateaux, dans toutes les mers du globe, et dont les causes appartiennent au grand domaine inconnu qu'on appelle le Hasard. Si ses débuts sont parfois bénins, ils ne peuvent échapper à 1'œil d'un marin. Tout à coup, sans raison, un hauban éclate comme une corde de violon et arrache le bras d'un gabier. Ou bien le mousse s'ouvre le pouce en épluchant les pommes de terre et, le lende... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Nous avons déjà eu l'occasion, en lisant la série des "Maigret", de souligner combien les intrigues qui se déroulent sur ou près de l'eau, qu'il s'agisse d'eau douce ou d'eau salée, paraissent éveiller chez son auteur un élan particulier. A la lecture du "Passager du "Polarlys", on est une fois encore troublé de constater combien ce décor liquide et mouvant, ici la Mer du Nord et les approches de l'Arctique, parvient à inspirer Simenon. Nous le savons aussi très doué pour établir dès le départ une ambiance qui signe tout son texte mais ici, vraiment, le "Polarlys" est encore à quai que, déjà, le lecteur se glisse sans problèmes dans le petit cercle de passagers qui vont être les protagonistes du roman. Au nombre des passagers, nous comptons bien évidemment les membres de l'équipage, parmi lesquels le capitaine Petersen, les deux officiers en second, le tout nouveau venu qu'est Vriens, le troisième officier, tout juste sorti de son école maritime néerlandaise, le steward plus qu'efficace et, tel un scout un peu vieilli, "toujours prêt", ainsi que quelques silhouettes, stewardess et matelots, jouant les indispensables utilités.

Avant même d'avoir levé l'ancre, le "Polarlys" voit s'abattre sur lui ce que les marins, du plus jeune mousse au vétéran le plus alcoolisé, surnomment "la poisse", en un choeur superstitieux peut-être mais qui ne manque jamais de faire son petit effet. Or, cette "poisse", le capitaine Petersen la renifle dans l'air avant même que les dockers aient achevé de remplir les soutes de son bateau et, forcément, il est soucieux. Déjà, vers les cinq heures du matin, il a vu son troisième officier débarquer d'un taxi plus raide qu'un parapluie et passablement fatigué par une nuit d'alcool et de veille. "Pacha" exemplaire et responsable, qui plus est luthérien de confession, Petersen ne se réjouit absolument pas de pareil spectacle. Il constate toutefois que Vriens est suffisamment clair pour s'installer à sa place et contrôler les passeports des passagers. C'est d'ailleurs vite fait : il n'y en a que quatre. Seulement, à peine le "Polarlys" s'est-t-il élancé, majestueux, sur la mer qui lui ouvre toutes grandes ses eaux glacées, qu'on s'aperçoit que ce quatrième passager, dont Petersen n'a entrevu qu'un imperméable beige ou gris et un chapeau ou une valise de couleur verte, s'est évanoui dans le décor. Est-il toujours sur le bateau ? L'a-t-il quitté et, si oui, pourquoi s'être fait inscrire ? ...

Car il s'est bien fait inscrire. le registre tenu à jour par Vriens le prouve. Et s'il venait au capitaine d'émettre des doutes quant à une erreur possible de la part d'un homme pas encore tout à fait désimbibé, il n'en resterait pas moins vrai que, lui, Petersen, a vu le passager-fantôme. Mieux : la jeune, belle et élégante Katia Storm, qui voyage sous passeport allemand, le confirme : elle aussi a vu le passager disparu.

Dans la foulée, l'assassinat du conseiller de police allemand von Stern, qui rejoint le "Polarlys" sur un petit bateau, peu après le départ du navire, incite Petersen à envisager l'apparition et l'inscription du passager mystérieux sous un jour nouveau mais encore plus désagréable : peut-être est-il monté à bord tout simplement pour tuer. M. von Stern, en dépit de la qualité purement honorifique de son titre et de ses allégations personnelles, était préoccupé par quelque chose. Il avait même demandé à ce qu'on l'appelât M. Wolf. Moins de douze heures après, on le retrouvait mort dans sa cabine, frappé de plusieurs coups de couteau.

Quand elle s'abat sur un bateau, la poisse, on le sait bien, ne le quitte pas de sitôt. Mais là, vraiment ... Il y a, dans la silhouette bougonne et résolue du capitaine Petersen, dans sa façon d'observer les choses et les êtres et aussi, avouons-le, dans sa manière de tirer sur sa pipe, quelque chose qui n'est pas sans rappeler Maigret. Mais un Maigret bien sûr beaucoup plus prudent quoique tout aussi soupçonneux. Si, selon le mot bien connu du commissaire, il "ne sait rien", Petersen perçoit en tous cas toutes les bizarreries qui peuplent désormais son "Polarlys" et la présence d'un inspecteur allemand, embarqué dans le port où l'on a descendu la dépouille mortelle du conseiller von Stern, ne le rassure pas plus que ça.

Sur le "Polarlys", si la machine elle-même fonctionne plutôt bien (encore heureux, compte tenu des tempêtes, des vents et des brouillards glaciaux qu'elle doit affronter), les passagers se comportent plutôt mal ou alors sans aucun sérieux. Katia Storm couche avec Vriens. Les autres passagers mâles - y compris le capitaine - sont fascinés. Et il y a aussi ce soutier rouquin embauché à la dernière minute et qui traîne toujours là où il ne faut pas en ayant l'air de savoir bien des choses.

Pour le mystérieux passager qui, après s'être inscrit et avoir fait contrôler son billet, s'est escamoté en deux temps trois mouvements, rien de nouveau. Tantôt, on croit, non, on est sûr qu'il est toujours présent. Tantôt, la soute se vidant au fur et à mesure des escales le long des côtes norvégiennes, on se dit, résigné, qu'il a filé depuis longtemps. Mais où et surtout comment, l'énigme reste entière.

Pour ajouter un peu plus de piment à toutes ces sources d'angoisses et d'inquiétudes diverses, le capitaine réalise que von Stern s'intéressait à la mort par overdose d'une jeune fille de la bonne société, retrouvée plus froide que la tombe à Paris, sur un lit froissé, dans l'appartement prêté à ses très nombreux amis par un artiste-peintre d'un certain renom et qui, depuis qu'il est parti en vacances, est difficilement joignable. Alors Petersen relit les journaux retrouvés chez le conseiller, allemands, anglais et même français. Mais comment lier cette mort, accidentelle ou pas, au "Polarlys" qui, une chose est sûre, ne transporte aucune drogue homologuée - sauf peut-être la morphine prévue pour les blessures graves dans le carré médical ?

Je vous dois un aveu : bien que bretonne, la vie a fait que je n'ai, de ma vie, mis le pied sur un seul bateau. Il de ces injustices ... Mais, grâce à Simenon (et à quelques autres écrivains dont Patrick Quentin par exemple pour le policier ou le grand William Hope Hodgson ou le non moins grand Jean Ray pour le fantastique), il m'est arrivé d'embarquer sans aucun problème - et sans aucun besoin de paperasses administratives - sur des bateaux où je me sentais tout de suite chez moi. Un brouillard aussi épais que mystérieux m'enveloppait et je devenais une sorte de fantôme qui, d'une façon ou d'une autre, cherchait à savoir ...

Ma visite sur le "Polarlys" m'a enchantée, et ce littéralement de la première à la dernière phrase. C'est comme ça que je conçois un bateau, en tous cas en littérature : roulant sous la houle, craquant aux entournures, hanté par des passagers excentriques et des membres d'équipage inquiétants (ou le contraire, ou les deux à la fois ) et fleurant bon l'énigme, la peur, l'assassinat, le sang ... Que, sous les plumes spécialisées, se joignent à la traversée un ou plusieurs fantômes, en général mal intentionnés, n'est pas mal non plus mais, vous vous en doutez, le "Polarlys", en dépit de sa traversée mouvementée, n'abrite et n'abritera jamais aucun spectre. La résolution de l'énigme est simenonienne et donc, très rationnelle, avec un petit arrière-plan de mélodrame (Katia Storm et l'incroyable Vriens sont des personnages de mélo mais revus et corrigés à la manière de l'auteur belge), ce qui n'enlève d'ailleurs rien au plaisir pris par le lecteur.

Un roman à connaître et à faire connaître, donc. Surtout si vous aimez la mer, les bateaux et les mystères. Surtout si vous savez d'expérience que Simenon se débrouille très bien dans tous ces éléments-là. Bonne lecture à toutes et à tous ! ;o)
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le passager du Polarlys ne parait qu'en juin 1932,. Second roman "dur" de Georges Simenon, il est en fait le premier écrit puisqu'il est paru fin 1930 en feuilleton dans le quotidien L'Oeuvre sous le titre Un crime à bord.. Il marque aussi le changement de patronyme Georges Sim devient Georges Simenon !!!
Le Polarlys est un vapeur côtier qui assure régulièrement le transport des biens et des personnes de Hambourg à Kirkenes , longeant les côtes norvégiennes. En cette fin février peu de passagers montent à bord, mais le principal reste l'approvisionnement des villages côtiers , courrier, vivres, nouvelles indispensables à la survie des hommes.
Bientôt le Polarlys prend la mer, cinq passagers, trois se joignent au capitaine aux repas, un semble avoir disparu et le dernier s'enferme dans sa cabine ... Bientôt un mort et dans sa cabine les journaux français et un sordide fait divers à la une: une jeune femme Marie a été retrouvée morte dans un appartement à priori victime d'une overdose de Cakebon, une drogue très prisée dans les folles nuits de la Belle Epoque... le capitaine Petersen doit faire face: il lui faut à la fois découvrir le meurtrier, sans doute est il le même que celui de Marie Baron, et affronter une tempête impressionnante.
Et nous voilà, pauvre lecteur, embarqué sur ce vapeur, secoué, balloté , risquant à chaque instant le naufrage, et englué dans un huis-clos où chacun surveille l'autre, où la peur s'installe progressivement, où les comportements des uns et des autres se révèlent surprenants et révélateurs..
Georges Simenon est un auteur que j'apprécie particulièrement. reconnaissable entre tous par le rythme de ses phrases, la construction de ses romans, l'analyse pertinente des personnages et les décors où ils évoluent. N'est pas Georges Simenon qui veut , le reporter se cache toujours derrière l'écrivain. Pour preuve: ce voyage vers Kirkenes Simenon l'a effectué peu de temps auparavant..



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Nous sommes passager de ce bateau à vapeur qui distribue son fret le long des côtes de Norvège avec toutes les descriptions des paysages, des ports en escale, dans une mer tumultueuse, des écueils à éviter, une atmosphère parfois oppressante en pleines brumes. Seulement quelques passagers à bord, tous avec quelques mystères sur leur origine et le but de leur voyage. le voyage se complique quand l'un des passagers se retrouve assassiné. L'enquête nous décrit chaque personnage en détails, les liens unissant certains d'entre eux pour ajouter au mystère de l'enquête. Un bon classique surtout pour les descriptions de ce voyage en mer à bord d'un caboteur.
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A bord du Polarlys, un navire marchand disposant de quelques cabines pour permettre le périple entre le port d'Hambourg et Kirkenes, localité de Norvège sur la Mer de Barents et de larges cales pour l'approvisionnement des villes et bourgades portuaires établies le long des fjords du pays du soleil de minuit, le capitaine Petersen est inquiet. Son instinct de vieux loup de mer ne le trompe pas... Il doit composer avec l'arrivée d'un jeune officier tout frais émoulu de l'Ecole Navale de Delfzijl qui se présente avec la gueule de bois, celle d'un nouveau soutier patibulaire qui sort de prison et quatre passagers parmi lesquels un industriel habitué de la traversée et familier du capitaine, une jeune femme excentrique et nerveuse et deux hommes. Très vite, l'un des deux hommes disparait de telle sorte qu'aucune fouille minutieuse du bateau ne permet pas de le retrouver. Quand un conseiller de police allemand de Hambourg monte à bord après avoir emprunté le canot du pilote pour rejoindre en toute hâte et le plus discrètement possible le Polarlys, l'inquiétude de Petersen s'intensifie. Avec raison puisque la traversée prend un tour macabre quand on découvre le cadavre du policier sauvagement assassiné dans sa cabine. Pas de doute, il y a un tueur à bord du vapeur côtier et les suspects sont nombreux. Qui a tué le conseiller de police qui semblait enquêter sur un meurtre commis quelques jours plus tôt à Paris ? Et quels sont les liens entre les différents protagonistes de l'affaire, passagers et nouveaux membres d'équipage ?
Simenon a écrit "le passager du Polarlys" au tout début des années 30. Pour la seule année 1931, l'auteur belge a publié une douzaine de romans dont le personnage principal est Maigret. Publié un an plus tard, ce roman maritime est le premier policier dont le héros n'est pas le fameux commissaire parisien. Il fait partie de ceux que l'auteur lui-même nommera ces "romans durs".
Comme dans de très nombreuses oeuvres de l'auteur belge le plus publié au monde, "le passager du Polarlys" est un roman d'ambiance, d'atmosphère, plus qu'un roman d'action. Simenon sait à merveille décrire les états d'esprit et les psychologies et caractères de ses personnages dans des portraits physiques extrêmement parlants et les descriptions précises et détaillées de la vie à bord et des difficultés de navigation le long des fjords nordiques dans les brumes épaisses durant les années 30 sentent le vécu puisque l'auteur a entrepris cette traversée lors de l'hiver 1929-1930. D'ailleurs j'ai moi-même enfilé un gros pull de laine irlandais pour affronter le froid polaire lors de certains chapitres et je suis rester bien à l'abri de la passerelle pour éviter les paquets d'eau glacés et les embruns projetés par la tempête sur la fin du récit.
Dernier clin d'oeil, Simenon fait référence à l'Ecole Navale de Delfzijl d'où sort le troisième officier Cornélius Vriens. C'est dans cette ville qu'il situe l'action de son roman "Un crime en Hollande" et que l'on trouve la statue du Commissaire Maigret due à l'artiste Pieter d'Hont.
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Simenon continue ses narrations maritimes en nous embarquant cette fois sur un bateau norvégienne à la fois navire de fret et navire de croisière pour quelques passagers.
À la différence du Maigret que j'ai lu précédemment, au lieu de raconter l'histoire d'un bâtiment à quai, nous embarquons à son bord. Dès le début -et là on rejoint le Maigret du « rendez-vous des Terre-Neuvas » - le capitaine, Petersen sent « le mauvais oeil ». Et de fait, puisque « le mauvais oeil exige la série », c'est en effet une série de bizarreries qui vont s'abattre sur le bateau. D'abord, il va voguer dans un brouillard épais et essuyer une tempête. le troisième officier n'a pas encore le pied marin, un passager mystérieux n'est jamais vu à bord semble avoir plongé et s'être noyé à quai mais on ne retrouve pas son corps et c'est d'autant lus fâcheux car le meurtre d'un conseiller de police est commis à bord. Enquêtait-il sur la mort d'une jeune fille entraînée dans une nuit parisienne branchée avec drogues dures à l'appui comme le prouve le journal fraçais retrouvé dans sa cabine ? Doit-on faire confiance à ce soutier de remplacement, à la vénéneuse Katia Storm (Tempête !), femme fatale et seule dame du bord et qui est cet étrange ingénieur de Mannheim qui fait sa culture physique tous les matins et arbore d'épaisses lunettes ?
Simenon a ses ingrédients. Il a beau avoir abandonné Maigret, il revient toujours à l'enquête de police même si ce n'est pas le célèbre commissaire qui la mène. de même, il semble, au début de ses « romans durs », attiré par la mer, les pêcheurs, les marins, les mystères d'une navigation. le style semble s'affiner ici par rapport au premier roman dur mais je trouve l'intrigue un peu tirée par les cheveux même si l'ambiance Simenon est là.
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critiques presse (1)
BDGest
20 juin 2023
Se centrant sur le juste nécessaire sans pour autant faire dans le minimalisme, Le Passager du Polarlys, n’est pas sans rappeler certains albums ligne claire sans pour autant s’en revendiquer. Une jolie petite histoire, très années 30, agréablement racontée et dessinée qui permet de jouer les détectives, le temps d’une croisière vers les eaux glacées des Lofoten.
Lire la critique sur le site : BDGest
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
[...] ... Le capitaine retrouva Jennings à la même place, sur le pont, et le policier prépara un aimable sourire dès qu'il l'aperçut.

- "Bonjour, capitaine !... Quel beau pays ! ... Les gens du sud ne se doutent pas que ...

- Venez avec moi ..."

Il l'entraîna dans sa cabine, dont il referma violemment la porte.

- "Deux vols viennent d'être commis à bord, l'un dans la cabine 14, voisine de celle-ci, où l'on a enlevé cinquante-mille couronnes, l'autre au 22, où deux-mille marks environ ont disparu ...

- Ce n'est pas possible !" s'écria l'inspecteur, qui n'en revenait pas. "Ici, à bord ! ...

- Hier soir ou ce matin, oui ! Il y a trois démarches que je voudrais que vous accomplissiez sans perdre de temps : visiter à fond la cabine de Katia Storm, d'abord ...

- Vous croyez ? ...

- ... et, s'il le faut, la faire fouiller par la stewardess ... Ensuite, visiter la cabine de mon troisième officier ... Enfin, si cela n'a rien donné, jeter un coup d'oeil du côté d'un certain Peter Krull, qui travaille dans la soute ...

- Je croirais plutôt, en effet, que c'est dans ce sens que ...

- Je préfère, si vous n'y voyez pas d'inconvénient, que vous commencez par l'Allemande ... Elle est chez elle ...

- Je dois lui dire ? ...

- Que quelque chose a disparu et que votre devoir est de fouiller tout le navire ...

- Vous m'accompagnez ?"

Petersen hésita, décida soudain, avec une véhémence mal contenue :

- "Je vous accompagne, oui !" ... [...]
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[...] ... Katia Storm se tourna vivement vers le capitaine. Evjen, qui disait quelque chose à sa compagne, s'interrompit au milieu d'un mot. Schuttringer, lui, reposa la serviette qu'il venait de saisir, demanda :

- "Que se passe-t-il ?"

Petersen fit quelques pas dans la direction de la porte, distingua la veste blanche du steward, qui se tenait debout contre la cloison, dans le couloir, en face de la porte ouverte du conseiller de police.

Le steward se couvrait la figure de son bras replié, se tassait sur lui-même, semblait faire un effort pour repousser le mur. C'était lui qui avait crié. Mais il n'était plus capable de le faire. Ses jambes mollissaient.

Le capitaine franchit le reste du chemin en courant. Arrivé à la porte, il s'arrêta net, les poings serrés, les mâchoires dures.

Est-ce qu'il ne s'était pas attendu à quelque chose de semblable ?

La couverture avait glissé du lit sur le sol. Le matelas était de travers, les draps roulés en boule, tachés de sang. Il y en avait un sur le visage de Sternberg, comme si on eût voulu le faire taire.

Et au milieu de la poitrine, découverte par le pyjama déboutonné, deux ou trois entailles, des taches rouges, des traces de doigts sanglants.

Un pied nu dépassait du lit, livide, que Petersen n'eut besoin que de frôler pour avoir la certitude de la mort. ... [...]
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Le navire n'avait rien de prestigieux. C'était un vapeur d'un millier de tonneaux, sentant la morue, le pont toujours encombré de fret, qui faisait le service de Hambourg à Kirkenes en longeant la côte norvégienne dont il desservait les moindres ports.
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