Indian Creek

Déjà lu en 2008, c'est toujours avec autant de bonheur que je me suis replongé dans ce récit initiatique et naturaliste au coeur de l'hiver dans les montagnes rocheuses. Beaucoup de choses sont décrites avec réalisme et poésie en même temps. À noter la description ambiguë des chasseurs ainsi que celle des gardes du parc ; pour Pete Fromm tout n'est pas tout blanc ou tout noir. C'est un récit autobiographique véridique. L'auteur raconte ce qu'il a du faire pour survivre, y compris tuer de splendides animaux, y compris fréquenter des chasseurs. Je suis foncièrement anti-chasse. Mais ici, il n'est pas question de flatter les bobos dans le sens du poil mais de raconter la vraie vie, pas celle des bisounours. C'est déjà, dans ce premier roman qui le fit connaître, le signe de l'intelligence et de la sensibilité que j'ai retrouvé dans les trois autres romans que j'ai pu lire de lui par la suite. Et je compte bien lire les autres.

Indian Creek est un livre pour tous les amoureux de la nature. On est à la croisée de Into the wild et de Walden.
Un livre qui donne lui aussi envie de tenter l'expérience de la cabane dans les bois, de la retraite dans la nature. Et surtout un livre qui fait partie de cette courte liste de d'ouvrages qu'on a envie de relire tellement on voudrait faire perdurer l'expérience.
Un vrai bonheur pour moi.

Il est des propositions un peu folles que l'on pourrait accepter
sur un coup de tête, comme ça sans réfléchir,
parce qu'elles arrivent à un moment de sa vie
où l'on souhaite devancer son histoire, réinventer l'aventure !

C'est l'histoire de Pete Fromm qui accepte une mission :
Passer un hiver au coeur des montagnes Rocheuses de l'Idaho.
Sept mois en solitaire pour veiller sur des oeufs de saumon. Il va se retrouver seul face à que dalle dans une tente au milieu des bois, à parfois -40° et la neige comme tapis de sol. Ne sachant même pas couper du bois !
Il a vingt ans, est étudiant en biologie, citadin et fauché.
Il se cherche, s'enivre de récits de voyages d'aventuriers et ressent l'envie de vivre une aventure similaire, pouvoir réaliser quelque chose d'incroyable, avoir à le raconter un jour !
Il va écouter cette folie des grands espaces, l'âme des indiens et partir ...
Il m'intrigue, je suis curieuse de le voir relever ce défi. Alors je le suis. Je serai discrète jusqu'à n'être que l'ombre de sa chienne Boone ...
Il va très vite prendre conscience de son inexpérience.
Il ne sait rien, ne connait rien à la vie en forêt : il va tout apprendre, s'adapter à cette vie solitaire rustique.
Apprendre à couper du bois, briser la glace, cuisiner, chasser pour manger, se chauffer, jouer les Davy Crockett, se couvrir ...
Mais il apprend vite car il admet qu'il ne sait pas.
Il nous laisse à voir ses erreurs et ses peurs.
A l'automne, avant que la route ne soit fermée, bloquée par trop de neige, il fait connaissance avec les chasseurs, leurs histoires de chasse et de traques.
Quelques soirées bien arrosées, quelques bonnes tranches de viande et de rigolade, en compagnie de ces hommes soiffards et viandards mais chaleureux !
Et avec l'hiver, revient la mélancolie ...
Puis peu à peu il se sentira moins seul au coeur de cette solitude car émerveillé par cet univers d'une exceptionnelle beauté !
Il fait corps avec la nature. Cette nature hostile, rugueuse, l'hiver qui fige tout ... Mais elle sera sa plus belle découverte !
Il apprend le sens de l'eau en remontant la rivière, écoute son chant.
Au pays de l'hiver, il marche, il marche des miles et une nuit ... Enfoncé dans la neige, le froid aigre qui pique le visage, il observe fasciné la lune illuminant les crêtes, cette lumière spectrale, une éclipse de soleil et les animaux sauvages.

Ce récit est un véritable hymne aux grands espaces sauvages, une prise de conscience de la fragilité de l'homme face à cette environnement mais aussi sa capacité à s'adapter.
Pete Fromm conte avec humilité, autodérision : il ne se considère pas comme un héros mais un novice avec toute sa candeur.
J'ai aimé sa sobriété, sa délicatesse à me laisser m'imprégner, m'émerveiller sans remplir le silence par trop de mots, trop de qualificatifs ....
Il pose son regard sur cette expérience, son état d'esprit d'alors, une distance avec celui qu'il était.
La magie d'un instant est unique
La poésie qui s'en dégage, cette douce musique
Comme une première fois !
Qui ne se vit qu'une fois !
..........
Je perdrais l'eau de ma rivière

Si j'en parlais

Le caillou se refait poussière

Quand il lui plaît

Mais si ton âme s'appareille

À cause de mon peu de bruit

Navigue au coeur et à l'oreille

Arrive avant la fin des fruits
C'est le temps, c'est le temps

D'écouter la rivière

C'est le temps, c'est le temps

D'écouter cet oiseau

Tant qu'il reste de l'air dans l'air

Tant qu'il reste de l'eau dans l'eau
.......
Gilles Vigneault

Pour un roman biographique d'une étape de sa vie, M Fromm nous partage ses sentiments et sa vie d'étudiant et de sportif avant d'aller s'isoler 6 mois dans la nature hostile mais merveilleuse des Rocheuses. Il doit faire une pause et essayer de trouver sa voie professionnelle. le récit est convivial, du genre qu'un ami nous raconterait assis au bout de la table de la cuisine. C'est fluide, très agréable à lire, il y a de l'humour, beaucoup de sentiments, l'isolation, le retour des amis ainsi que celui dans le monde civil. Au milieu de son séjour il aimerait bien repartir tellement la nature lui en fait voir de toutes les couleurs, il souffre de l'isolement. Mais il est sans le savoir happé par son sentiment d'appartenance à cet endroit, sa solitude, la nature. Bien qu'il apprécie les rares rencontres humaines, il a toujours hâte de se retrouver seul sur son territoire. Il vit des moments d'exaltation qui nous font vibrer, la quête au début de son périple de voir sa famille arriver est pleine d'émotion, il partage sa débrouillardise et son émerveillement. Il découvrira au retour dans la vie civile son goût pour l'écriture et atteindra le succès. J'ai beaucoup aimé, c'est rafraîchissant, émouvant et laisse un sentiment de plénitude.

Voilà une belle surprise, que j'ai lue d'une traite !
C'est l'histoire vraie d'un jeune étudiant qui se retrouve (avant d'avoir le temps de comprendre comment) embarqué dans un hivernage en solitaire dans une tente au milieu d'un parc national à la frontière entre l'Idaho et le Montana... sans moyen de communication. Il doit surveiller un bassin d'alevins de saumons et éviter qu'il ne gèle, pour pouvoir les libérer au printemps.
Au début, sa connaissance de la montagne en hiver se résume à des lectures romanesques, et les guides du parc sont perplexes quant à sa capacité à survivre aux nombreuses épreuves. Pourtant il découvre, il apprend petit à petit, s'adapte et devient réellement amoureux de cette nature et des animaux qui y vivent. Son récit est à la fois drôle et plein de justesse sur ses échanges avec les différentes personnes qu'il croise: gardes, chasseurs, amis qui lui rendent visite, touristes, et sur lui-même.
Un petit bijou que j'ai lu en fermant les yeux (hum) pour m'imaginer contempler la Selway river depuis l'Indian Ridge...

Un témoignage authentique et simple, et parfois un trait d'humour. Une lecture intéressante, immergée dans le froid et la solitude …
Au départ du livre, j'avais des craintes que peut-il se passer en surveillant des oeufs de saumons sur 280 pages ? Mais en vérité oui,il s'en passe des choses, comme quand notre ami qui se dit qu'il aurait raté ce spectacle, en rejoignant ses amis pour quelques jours. Car oui, au milieu de cette étendue vaste, de masse neigeuse et silencieuse, du froid mordant, la vie continue, la nature fait sont oeuvre. le fait que ce témoignage soit vrai, rend le livre d'autant plus interessant… j'avais l'impression "d'entendre" le silence assourdissant de la neige qui étouffe tout dans cette nature hostile. Bon moment de lecture.

Curieux cadeau de Noël pioché parmis les lots brassés d'un Secret Santa, tout ce que je savais de ce livre et qui m'a mis des étoiles dans les yeux, ce sont ses éditions que je voulais découvrir depuis longtemps. Second titre de la collection Totem des éditions Gallmeister, une place de choix pour cette histoire dont la quatrième de couverture plante d'emblée le décor enneigé et annonce la couleur : rose saumon, teinté de beaucoup d'autodérision. On se paie une bonne tranche de vie, au fil de l'eau, des victoires et des déboires rapportés par l'auteur alors étudiant, enthousiaste et pas très bien préparé à la survie en montagne. Construit comme un récit initiatique, ce roman est une bulle hors du monde le temps de 300 pages tantôt drôles, tantôt émouvantes, et à la fin, réconfortantes.

Pete Fromm décide de passer tout un hiver au coeur des montagnes Rocheuses aux Etat-Unis.

L'auteur m'a emmené en voyage au coeur du froid, des montagnes et de très beaux paysages. Très bien écrit et surtout décrit, j'ai plutôt bien aimé ma lecture, j'ai aimé les longues marches dans la neige, j'ai aimé les instants de chasse, les pauses d'admiration en haut des sommets...Après évidemment il ne se passe pas grand chose, ça reste un roman très contemplatif, pas de suspens donc mais un nature writing assez bien réussi.

Dès les premières pages nous sommes captivé par le récit de Pete Fromm. Comment en était il arriver à vivre son rêve?
Il nous fait vivre son évolution dans les montagnes rocheuses d Indian Creek en compagnie de son fidèle compagnon, son chien Bonn. Il nous dévoile à la perfection les paysages, son mode de vie ainsi les difficultés qu il a pu y rencontrer en cette période de grand froid. Et surtout pourquoi il y est allé.

Quelle belle parenthèse au milieu du tumulte de la vie !

J'ai découvert cet auteur avec son premier roman (et ça ne s'arrêtera pas là). C'est indéniable, Pete Fromm est un excellent conteur. Il raconte son histoire avec beaucoup de simplicité, tout en rendant les évènements vécus passionnants. Il ponctue son récit de beaucoup d'humour et j'ai très souvent eu le sourire lors de ma lecture.

On suit donc l'auteur, lorsqu'il avait 20 ans, et qu'une mission professionnelle l'a conduit à vivre sept mois, seul, dans une tente en pleine nature, avec des conditions de vie parfois très difficiles (hiver rigoureux à -30°C). Complètement novice dans cette expérience, et plein d'insouciance, on le voit apprendre et évoluer tout au long du récit, jusqu'à s'acclimater complètement à cette vie en marge de la société.

Il est important de noter qu'il parle énormément de chasse dans ce roman (et décrit chaque épisode avec précision). Ce n'est clairement pas mon thème de prédilection mais, bizarrement, cela ne m'a pas gênée (sûrement en raison du contexte).

J'ai particulièrement aimé ma lecture et c'est même avec un petit pincement au coeur que je quitte ces belles Rocheuses.