L'inégalité des richesses demeure aujourd'hui un problème récurent avec un écart qui s'accroit démesurément entre les plus riches et le reste de la population, aussi bien sur le plan mondial, qu'à l'intérieur des pays, et entre pays, même européens, l'Europe sociale étant resté un leurre. La colère gronde à nouveau, comme l'a montré le mouvement des Gilets jaunes en France, contre un système profondément injuste dans lequel les métiers les plus utiles sont les moins reconnus, voir comme les agriculteurs, n'arrivent plus à vivre de leur travail. Comme dans l'ouvrage de Bourdieu sur la misère, fruit d'une enquête menée il y a 30 ans, le divorce est toujours là entre la France d'en haut et celle d'en bas, entre des élites inutiles et nuisibles et une classe populaire déclassée, vivant dans des campagnes désertées par les médecins, ou des banlieues sans âme. La justice elle-même qui s'est acharnée contre les Gilets jaunes plus que contre les vrais délinquants a choisi son camp.
Michel Onfray nous rappelle que l'enseignement de l'histoire de France nous offre un récit mensonger de la Révolution française qui a plus profité aux Bourgeois qu'au peuple, que déjà à l'époque on a fait taire. Et qu'aujourd'hui il y a urgence à reprendre le combat de ceux qui ont dénoncé les injustices, lutté pour être reconnus, se sont opposé à des bureaucraties mortifères. Si les sans dents se révoltent c'est parce que l'hôpital est à bout de souffle, que les soignants sont mal payés, mal considérés, que les enseignants ne peuvent plus travailler correctement, que les agriculteurs agonisent, que de plus en plus de familles ne s'en sortent plus. Quelques articles alertent sur les familles monoparentales en grande difficulté, les dangers de la GPA qui exploite le corps de la femme, mais aussi sur certains choix possibles pour redonner sens à sa vie. Bref on peut réinventer le monde, écouter ceux sans le courage desquels rien ne serait possible, c'est ce que nous propose ce dixième numéro de la revue Front populaire. Bonne lecture !