exhumation de ce vieux livre de
Mardon et Berbérian, tentative de récit de super-héros à la française.
on y sent la volonté d'un mariage des genres assez inattendu entre la comédie légère que l'on peut retrouver chez monsieur Jean et un récit super-héroïque qui évoque à la fois les récits de robots géants du genre Goldorak ou Gundam ou et les oppositions héros/Némésis très américaine (en relisant, je pensais à peu a
Jim Starlin, mais je connais mal alors je suis peut-être complètement à l'ouest).
Tout commence comme un de ces comédies de moeurs. Emile et Géraldine cherchent leur cosutume pour une soirée déguisée. Émile, un peu rabat-joie, finit par se laisser séduire par une armure intégrale assez encombrante. Une fois la soirée terminée, Émile n'arrive plus à retirer son costume et se retrouve emprisonné dans cette armure. Tout d'abord, il se retrouve confronté à des petits problèmes triviaux, comme faire pipi. Puis l'armure se réveille, et Emile comprend que ce costume n'est pas un déguisement. Il s'agit bel et bien du costume de
Cycloman, super-héros méconnu des années 70, dont l'adversaire, le monstrueux Gore, dont la force et la rage étaient directement liées à
Cycloman.
Cette tentative de marier deux genres aussi antinomique me paraît avec le recul symptomatique de la bande dessinée du début des années 2000. Après un effet de défiance face à la bande dessinée mainstream, il y a eu une forme de retour aux sources pour une série d'auteurs qui se sont rappelés que, fondamentalement, ils avaient été biberonné par toutes ses bandes dessinées mainstream, que ce soit Strange, Pilote, Spirou...
Cela a parfois amené d'étranges malentendus, lorsqu'un auteur comme
Frédérik Peeters se lance dans Lupus, des lecteurs furent désarçonnés de le voir faire de la science fiction. On biaisait, se demandant si le cadre SF n'était pas juste un décors et que l'essentiel était ailleurs. Merde, quand on a fait un album aussi beau que
Pilules Bleues, on ne commet pas de la SF, même en noir et blanc et chez Atrabile. Et pourquoi pas du polar en collaborant avec un policier pour continuer ? Peeters aura toujours clamer que Lupus, c'est de la SF et qu'il aime ça. Et c'est très bien.
Cycloman, c'est un récit de deux mecs qui doivent aimer les super-héros et les robots géants. Et c'est tant mieux pour eux.
Reste que dans ce cas, la greffe ne prend pas toujours très bien. IL y a quelque chose d'hésitant dans l'intrigue, comme une difficulté à mêler harmonieusement des ingrédients aussi différents. Dans le même genre, je trouve le prestige de l'uniforme beaucoup plus abouti.