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EAN : 9782390220404
160 pages
Frémok (28/09/2023)
3.58/5   13 notes
Résumé :
Le Sud est irrespirable, le Nord est bétonné, l’Est prend l’eau, l’Ouest brûle(et vice-versa).Saint Nicolas traîne ses bottes sur les routes embouteillées, dans les forêts polluées et dans les zones sinistrées.Il regarde droit devant lui. Il arpente l’anthropocène déglingué, il trottine de la ville à la campagne, d’utopies concrètes en camps de fortune. Partout où il passe les enfants trinquent... qui se soucie d’eux ? Saint Nicolas reste calme. Mais méfiez vous, ça... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Il ne faut surtout pas croire qu'il s'agit d'une oeuvre destinée aux enfants qu'on va lire un soir de Noël. Ce récit est plutôt une antithèse totalement trash d'une autre vision du Saint-Nicolas qui était le protecteur des enfants en leur offrant des cadeaux et en accomplissant des miracles.

Cette oeuvre est destinée aux fragiles, aux rebelles, aux opprimées, aux mutilées, aux sens dents, aux exilées, aux sans-papiers, aux minorités, aux sans domicile, aux invalides, aux militants, aux activistes....

Clodo, Crevard, Epave, Hobo, Mendiant, Crève-la-faim, Sac à vin, Sans-abri, Sans domicile fixe, Traîne-savates, Vagabond, Va-nu-pieds, Zonard, Sans-Dents... Tous ces mots pour désigner une population qui n'a décidément pas la vie facile.

C'est souvent sombre, cruel et sordide comme pour rappeler le manque d'humanité de la plupart de nos congénères. Ainsi va le monde ainsi que cette société qui isole certains êtres qui se débattent pour survivre. le Saint-Nicolas est désormais là pour les aider et les accompagner à fuir.

Cette oeuvre est muette sur une très grande partie avant l'introduction des premiers mots pour se révolter contre un ordre oppressant. Les CRS sont partout pour matraquer les enfants. On les mange également dans des dîners gastronomiques réservés à la haute société.

Bref, comme dit, c'est trash et violent sur la forme comme pour souligner une allégorie parodique de notre monde capitaliste très égoïste. Les vignettes sont présentes pour marquer le malaise et le dégoût, c'est voulu.

Je n'ai pas bien compris la fin qui se termine en queue de poisson au milieu d'une mer agitée vers une destination inconnue. Je n'ai pas trop aimé cette vision très pessimiste des choses et sans doute trop exagéré pour être crédible même si certains éléments peuvent nous interroger sur le devenir de nos sociétés qui ne protègent sans doute pas assez les plus faibles.
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Avec le nom de Saint Nicolas, je m'attendais à un conte fantastique bienveillant, mais il y a un fait assez cru dans la légende originale qui date du IIIe siècle et que je ne connaissais pas : Saint Nicolas aurait ressuscité trois enfants, assassinés par un boucher dans le but d'en faire du petit salé.
Alors non, ce n'est pas une douce histoire de Noël que Thierry van Hasselt a choisi de nous raconter.

Les pages sont remplies de grandes illustrations aux couleurs un peu crades, ça dégouline, les couleurs se mélangent dans une harmonie verdâtre et boueuse, le trait est énervé, raide et cru, toute douceur est absente.
Les illustrations collent parfaitement au récit, notre Saint Nicolas déambule dans un monde glauque, au milieu de migrants harcelés par la police, de ZAD, de bidonvilles dans des paysages désolés, parmi la jungle calaisienne, et les enfants perdus dans ce monde cruel et violent.

Et le récit, de violent, devient carrément gore, il sera question de cannibalisme entre autres.
Ce n'est pas une bande dessinée pour se mettre à l'aise, elle dénonce, par des moyens graphiques, une certaine politique cynique et inhumaine. Les envolées fantastiques du récit le rendent encore plus violent, c'est une bande dessinée sur la laideur, celle de la répression, celle de l'accaparement des richesses par un petit groupe. le fait de choisir le personnage de Saint Nicolas pour dénoncer tout cela accentue le malaise : non, ce n'est pas celui qu'on appelle Père Noël, complice des nantis, du système économique actuel, c'est une grand maigrichon dégingandé qui marche du côté des affamés.

Le propos est audacieux, le style est impactant, la démonstration radicale malgré le peu de mots et l'aspect symbolique, cependant, c'est une lecture très inconfortable, trop glauque. Pas facile de jouer le jeu.
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Il y a tout et n'importe quoi dans cette BD atypique. Sur une très grande partie de l'ouvrage, la BD est muette. Et elle ne contient en général que 2 cases par planche (l'ouvrage étant grand format, cela donne de l'ampleur aux dessins).

Un Saint Nicolas façon cyber, qui dézingue un drone de la police. Laquelle police déloge des zadistes. Et pendant que Saint Nicolas marche sur une marée de bouteilles en plastique, les enfants mettent des masques anti-pollution ou anti-COVID et se font courser par la police, de nouveau, lors d'une manif. Puis les enfants sont plaqués au mur, mains derrière le dos avant d'être embarqués dans un fourgon...

D'une ZAD à un bidonville, il n'y a qu'un pas que Saint Nicolas franchit, pour... aller raconter des histoires aux enfants. Sacré Saint Nicolas... Quel sens de l'à-propos. On est dans la Jungle de Calais. Retour des keufs. Jungle de béton, forêt d'éoliennes.

SDF, clodos, recalés du système comme dit la chanson des Enfoirés, crevards, exclus, ils sont tous là. Mais dans un restaurant gastronomique, on retrouve l'élite politique qui dirige le monde, Macron avec Poutine et Trump de dos... avec (vu la nationalité du dessinateur) Bart de Wever, leader nationaliste belge. Mais l'auteur n'étant pas un pro de la caricature, on aura un peu de mal à reconnaître Marine le Pen ou Charles Michel un peu plus loin.

Thierry van Hasselt n'est pourtant pas très loin de la légende de Saint Nicolas (mais ne faites pas lire cela à vos enfants). Dans le resto gastro, on sert un pied d'enfant au Grand Saint... et il se fâche. Il part en cuisine pour recoller les morceaux... Puis c'est la longue marche de "Nick" et des enfants... en route pour démonter Conforama, Carrefour ou Decathlon... Mais la lutte armée et l'affrontement mortel sont inévitables...

Et là, j'avoue que j'ai un peu décroché... mais j'étais (à l'insu de mon plein gré) arrivé au terme du voyage de Saint Nicolas... S'il revenait, il ne serait sans doute pas le bienvenu. Il terminerait sur un radeau en Méditerranée et se noierait dans l'indifférence totale. D'ailleurs, Saint Nicolas est mort, étouffé par la masse de jouets made in China inutiles que les enfants réclament et que leurs parents achètent pour se dédouaner du manque d'amour qu'ils leur accordent...

Les images "fortes" se succèdent. Sans explication pendant la majorité du tome. Cela laisse la porte ouverte à toutes les fenêtres point de vue interprétation. J'ai ressenti confusément que le propos était plutôt anar, contre les dérives de notre société, contre le consumérisme... mais cela pourrait tout aussi bien être anti-vax et pro-black block...

En tout cas, la vision noire et dépressive de Thierry van Hasselt pousse à réfléchir. Je ne pense pas qu'il veuille notre assentiment ou notre bénédiction. Je suis fermement convaincu qu'il pousse le bouchon loin afin de nous faire réagir. Afin de susciter un réflexe de rejet viscéral en nous. Quelle place accordons-nous à l'humain... telle est sans doute la question de base. Et graphiquement, il faut se souvenir (ou savoir) que Thierry van Hasselt participe à la S Grand Atelier, un centre d'art brut et contemporain pour artistes fragilisés par une déficience mentale. Il y a un aspect expérimental très marqué à son oeuvre. Dans ce tome, il se rapproche à mon avis d'un James Ensor ou d'un Félicien Rops.

Et si tout cela n'était qu'une grosse farce carnavalesque et surréaliste... Rassurez-vous, Saint Nicolas reviendra le 6 décembre, rien que pour vos petits souliers.
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A peine reçu, aussitôt lu et c'est un gros coup de coeur.

Ne vous attendez pas à l'histoire classique sur la vie du grand Saint mais à un roman graphique décalé, très original, j'ai envie de dire une revisite "surréaliste et contemporaine" du conte.

Première particularité, il n'y a presque pas de dialogues, ce sont les images qui parlent d'elles-mêmes. Les dessins dans des couleurs pastel sont très beaux et très expressifs.

Je vous raconte ce que moi j'ai vu mais à mon avis plusieurs interprétations sont possibles.

Un personnage particulier - peut-être venu d'ailleurs - habillé d'une longue cape rouge, coiffé d'une mître et portant une crosse traverse un monde un peu apocalyptique, un monde détruit par l'homme, inondations, incendies, pollution des voitures ou nucléaire, société de surconsommation... Les forces de l'ordre sont toujours bien présentes pour réprimer, avec toujours plus de violence. Une ZAD, des migrants ou réfugiés, le chaos, des drônes qui surveillent tout.... un monde pas si loin du nôtre en fait.

Des enfants errants perdus dans les bois, d'autres innocents rivés sur leurs écrans de téléphone. Saint Nicolas va en croiser deux, leur offrir une mandarine, il s'était endormi dans l'abribus la veille et avait voulu déguster un drône.... du coup, les enfants vont être traqués, arrêtés.

Le rôle de Saint-Nicolas, souvenez-vous est de sauver des enfants d'adultes anthropophages, il va venir à leur rescousse, recoller, rabibocher, redonner vie aux enfants mais son mutisme présent dans un premier temps deviendra une furie vengeresse, rédemptrice et là croyez-moi, vous n'avez encore rien vu.

C'est décalé, ironique, mais en même temps par moments si réaliste du monde dans lequel on vit. Après c'est du gentil délire, je ne décode plus mais je peux vous dire que j'ai vraiment adoré.

Un univers à découvrir.
Lien : https://nathavh49.blogspot.c..
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Une BD avec matière à penser...

qui en surprendra plus d'un.

C'est le présent qui nous y est raconté, mais à la manière d'une histoire de saint médiévale : il y a des passages absurdes et on ne comprend pas tout. Cependant, ce néo-Saint-Nicolas, à l'allure d'un playmobil, finit par faire des miracles.

Évidemment, les lecteurs d'extrême-droite ou les béni-oui-oui n'y trouveront pas leur compte...

...Parce que ce bouquin est une façon de dénoncer l'hyper-sécurisation, les politiques anti-migrants, le rapprochement de Macron et de le Pen (planche 71), les problèmes écologiques et autres catastrophes climatiques... en bref, les difficultés qui s'annoncent pour nos enfants...

...Mais les autres pourront profiter de cette bouffée d'oxygène, cette liberté de ton, ces graphismes puissants, ce découpage personnel (de deux cases par page, l'auteur complexifie ensuite son découpage comme pour la planche 46).

Une lecture sensible et résolument engagée...

Qui laisse une lueur d'espoir.
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critiques presse (1)
LaLibreBelgique
12 décembre 2023
Thierry Van Hasselt (...) nous livre sa vision du monde actuel à travers le parcours du saint préféré des enfants.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Tremblez, damnés puissants qui saccagez, pillez et nassez le monde des justes, des pauvres et des enfants ! Saint-Nicolas, le patron des gosses, revient et il n'est pas content !
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