C'est un court essai qui met joyeusement la hache dans les vieux modèles de masculinité toxiques! Il y est notamment question de la relation père-fils, des modèles hollywoodiens, du taux de suicide chez les jeunes hommes et des stéréotypes de genre particulièrement déprimants chez les adolescents.
Pertinent, accessible et bien livré, c'est un appel au changement que tout le monde devrait entendre!
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Une chose essentielle que je tiens à faire comprendre aujourd’hui est qu’il n’y a pas féminisation de l’homme moderne. Il y a émancipation. L’homme tente de sortir du stoïcisme qu’on attend de lui. Le terme féminisation est inadéquat et nous ramène à cette notion de mentalité étroites. Dire, par exemple, qu’un homme qui prend soin de son corps et de sa santé à un côté féminin développé n’est rien d’autre que l’aboiement de cette fabrication sociale qui martèle que de prendre soin de son corps (et non seulement de son apparence) est une préoccupation féminine. Et ces enseignements font beaucoup de dégâts puisqu’il existe, dans l’esprit de plusieurs hommes, une contradiction entre l’identité masculine et le fait d’avoir recours à de l’aide et à des services. […]
Ce sont toujours ces mêmes endoctrinements qui réussissent à nous faire croire que le fait d’être cultivé n’est pas viril, tout comme le fait d’être conscientisé et impliqué socialement, politiquement, environnementalement, ou d’aimer les oiseaux, d’acheter des fleurs, de cuisiner des gâteaux, des tartes, des confitures.
Le confort est devenu notre préoccupation principale, le symbole de notre réussite. Mais dans le confort, rien de sublime ni de grand n'éclate impoliment et ne change le monde. (...) Rien n'a lieu dans nos maisons à revêtement de vinyle, rien n'a lieu au milieu de nos clôtures Frost. Rien de tout ce qui pourrait changer le cours de nos vies, troubler nos habitudes sédentaires, bouleverser la couleur de notre âme et nous convaincre que tout vaut la peine d'être sauvé n'a lieu dans nos salons.
Je nous assure qu'il y a suffisamment de supermarchés, de pharmacies, de quincailleries et de salons de coiffure. Maintenant que nous avons rasé les sorbiers, les amélanchiers, les sumacs, que nous avons recouvert d'asphalte les baies de sureau, les cornouilles, les noisettes, les bleuets sauvages, et que les oiseaux n'ont plus que le béton et les sacs de plastique pour se nourrir, je nous propose de construite autre chose que des tours à condos, de faire, à la place, des plans de résistance, d'aménager notre insoumission, de bâtir des abris Tempo au-dessus de nos âmes minutieuses et d'inonder notre amère docilité.
Je nous souhaite d'user nos corps à la corde, je veux nous voir la langue à terre d'être tellement libres, des plasters sur les genoux d'être tellement excités, trop pressés, les joues sanguines, le coeur haut dans les airs.
Il n'y a pas de combat contre l'un ou contre l'autre. Il n'y pas, non plus, de combat sans l'un ou sans l'autre. (les hommes et les femmes)