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EAN : 9782895971115
David (02/09/2009)
4/5   4 notes
Résumé :
Alger, 1978. Dès sa descente d'avion, Anna subit un choc : femmes voilées, présence inquiétante de l'armée, regards hostiles et mépris des hommes pour la femme occidentale qu'elle incarne.
Mariée depuis peu à un diplomate canadien, la jeune pianiste vient d'abandonner sa vie et sa carrière à Boston pour suivre son mari en Algérie.
Sous les appels obsédants des muezzis, le quotidien s'organise péniblement, entre les pénuries d'eau et de nourriture, le h... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
«Passeport rouge», premier roman de Suzanne Gagnon (Ottawa : Les Éditions David, 2009), porte un titre approprié puisque la couleur rouge appliquée à un passeport canadien désigne le personnel diplomatique. Or c'est justement son expérience d'épouse de diplomate qui inspire Mme Gagnon. En effet, ce roman, qui se lit d'une traite malgré ses 325 pages, nous plonge rapidement dans l'atmosphère tendue et hostile de l'Algérie de la fin du «règne» de Houari Boumédiène, une Algérie que l'auteure a connue à la fin des années 70 alors que son mari était en poste à Alger. Suzanne Gagnon nous présente en même temps qu'à son héroïne Anna, nouvellement mariée à un diplomate torontois de carrière, une ville offrant à ses citoyens une vie à des années-lumières de la nôtre, où l'eau comme la sécurité s'avèrent un luxe souvent hors d'atteinte.
L'écriture à la fois nerveuse et délicate de l'auteure nous confronte néanmoins en même temps qu'Anna à la pratique d'un Islam hostile aux Occidentaux, mais surtout aux Occidentales osant se montrer en public seules, à visage découvert et habillées de vêtements colorés.
L'auteure réussit au détour d'une image habilement tournée ou d'un effet d'un style parfaitement contrôlé à évoquer les chocs de la vie sensorielle d'Anna et de ses proches : appels obsédants des muezzins ; couleurs contrastant le blanc des édifices avec le noir des niqabs et le gris des burqas ; odeurs envahissantes d'épices inconnues dans les marchés publics, privations d'eau, de nourriture et de lumière imposées par l'anarchie dans la distribution des ressources naturelles de la ville.
Cependant, c'est dans le récit enlevant des relations d'Anna avec un entourage peuplé de personnages secondaires au caractère complexe — David, l'époux; Nadia, la meilleure amie ; Philippe, le médecin, Zohra, la servante — , souvent réunis dans la haine et opposés dans l'amour, que Suzanne Gagnon réussit le mieux à nous livrer les secrets d'un pays mystérieux, tout aussi attirant qu'effrayant..
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Selon la tradition, les femmes vivent à l’intérieur de la maison, exclues du monde social, et ne doivent pas être vues par les hommes qui ne font pas partie de la famille. Le monde extérieur appartient aux hommes. Quand la femme est obligée de sortir, se voiler devient pour elle une manière de se protéger du regard des hommes, d’empêcher de réveiller leurs instincts sexuels, d’éviter les mauvais traitements, physiques ou verbaux, les critiques… Dans les sociétés musulmanes, il est très important pour la femme de garder sa réputation intacte. Sur elle repose l’obligation de protéger l’honneur de la famille. Le moindre faux pas et toute la famille est jugée, déshonorée.
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Le muezzin chantait la prière... Anna frissonna à nouveau. Des images de son enfance défilèrent dans sa tête : le curé Larouche, la chapelle du lac Kénogami, la procession du Sacré-Coeur. Elle entendit les cloches annoncer son mariage et le vent transporter leur écho jusqu'aux montagnes. Elle tentait de mettre de l"ordre dans ses pensées qui se mêlaient à ses souvenirs tels les mailles d'un tricot, essayant de comprendre ce qui lui était incompréhensible.
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Indignée tout en s'efforçant de ne pas le laisser paraître, Anna cessa de regarder Djamila et baissa les yeux sur l'assiette que Nadia venait de déposer devant elle. Soudain, la nausée secoua son estomac. Elle but une gorgée de thé et inspira profondément pour reprendre le contrôle de ses émotions. Elle ne voulait pas imaginer la vie de Djamila. Des images apparaissaient dans sa tête : Djamila dans dix ans, Djamila dans vingt ans, Djamila dans trente ans... assise sur cette chaise jusqu'à sa mort. Djamila condamnée à une vie sans rêves et sans espoir. (154)
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Se créer de nouvelles amitiés prend du temps et des efforts. Il faut savoir abattre des barrières de langue, de culture, de coutumes. On tisse des liens, on s’attache à quelques personnes. On sait d’avance que l’on ne reverra plus jamais la plupart d’entre elles après notre départ… et qu’on ne réussira jamais à les oublier. Ça m’a toujours fait mal, encore aujourd’hui lorsque mes souvenirs s’imposent.
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J’ai rencontré tant de gens qui parlent d’autres langues, qui ont une autre culture, une histoire qui n’a aucun rapport avec la mienne… Je me dis que, grâce à eux, je comprends mieux le monde d’une façon qu’aucun livre, qu’aucun diplôme universitaire ou aucune autre profession n’aurait pu m’enseigner. Je me suis enrichie d’un bagage humain, une richesse incalculable…
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