Pour un peu de bonheur - Intégrale (BD)

Ce volume est l'intégrale d'une histoire qui se déclinait à l'origine en deux tomes. Personnellement, je trouve vraiment parfait de pouvoir lire les deux parties l'une après l'autre car l'histoire n'est pas sans rebondissements ni surprises. Félix, poilus de la guerre de 14, rentre un jour de 1919 dans son village. Il espère y retrouver sa femme et son fils qu'il n'a quasiment jamais vus pendant 5 ans. Il espère reconstruire une vie avec eux. S'il a la terrible chance d'être l'unique rescapé du conflit de son village, il n'en est pas moins blessé. Une bonne partie de son visage est couverte d'un masque de tissu blanc. Il est comme on dit communément "une gueule cassée". du coup, son retour inspire des réactions plutôt mitigées, équivoques, nimbées de jalousie (il est survivant !) et de peur aussi. Parallèlement à son retour remarqué dans son bourg d'origine, des faits-divers défrayent la chronique et provoquent rancoeurs et volontés véhémentes de vengeance. En effet, de manière assez régulière, des animaux sont littéralement assassinés. A tel point que la population craint tant pour sa sécurité que pour son autonomie alimentaire. On a donc chargé un enquêteur d'éclaircir ce grand mystère et aussi de "cadrer" les chasses à l'homme qui voient le jour çà et là. On fait donc appel à Félix pour y contribuer à sa manière mais il n'aime pas trop cela. le lecteur en lisant la bande dessinée jusqu'au bout comprendra pourquoi en réalité.
Entre nous, les auteurs, Laurent Galandon et A. Dan. m'ont "bien eue" comme on dit. Cette BD est loin d'être la banale histoire du retour d'une gueule cassée au pays. C'est mille fois plus que cela !

Cette nouvelle édition de Pour un peu de bonheur regroupe les deux volumes (1.Félix, 2.Aurélien) et nous propose donc une histoire complète. le récit commence avec le retour de Félix dans son village natal où l'attendent sa femme et son fils. Il est le seul survivant parmis ses compagnons partis avec lui à la guerre. Survivant oui, mais pas indemne. La moitié du visage masquée pour ne pas dévoiler l'horreur, Félix est désormais une "gueule cassée". Les gens détournent les yeux sur son passage, les enfants se moquent de son fils, même sa femme n'ose plus trop le regarder. Mais Félix est intransigeant et ne laissera personne s'en prendre à sa famille. Pour respecter la promesse qu'il s'était faite au front, il entreprend de construire une sorte de montgolfière pour permettre à son fils de voler. Les gendarmes en profitent pour lui demander d'inspecter les environs, à la recherche de ce tireur mystérieux qui s'en prend aux bêtes du village. Félix n'aime pas trop ça... mais il n'a pas vraiment le choix. Entrecoupé de flash back ramenant le lecteur dans les tranchées, nous découvrons le passé de Félix, ce qui le hante et les secrets qu'il doit cacher.

Pour un peu de bonheur est une très belle bande-dessinée. Les scènes dans les tranchées sont assez dures (à l'image de celles de Tardi) mais l'horreur est atténuée par la coloration pastel. Je pense qu'elle est un peu trop complexe pour trouver sa place dans un CDI de collège, mais en lycée pourquoi pas. le récit est bien mené et l'histoire est vraiment sympa, les personnages sont attachants. Bref, que du positif pour cette bande-dessinée !

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Des bandes dessinées avec pour thème la première guerre mondiale j'en ai lu au début des commémorations du centenaire, et je n'étais pas particulièrement attirée par une nouvelle lecture sur le sujet. Mais quelle bonne surprise ! Une narration ficelée, un héros gueule cassée de retour dans son village, soucieux de renouer avec son fils après 5 ans d'absence, et prêt à défendre la dignité de sa femme qui a eu une aventure avec un ami pendant une permission. Une enquête criminelle menée par un policier venu de Paris, pour trouver le chasseur qui tue jour après jour avec une précision hors du commun des animaux des troupeaux. Des personnalités attachantes, crédibles, imaginées par Laurent Galandon et mises en valeur par un dessin réaliste et des plans (A. Dan) qui nous entrainent dans cette histoire, à la fin surprenante. Un dossier documentaire de quelques pages sur la chirurgie Maxillo-faciale pendant la grande guerre, complète cette intégrale