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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Une lecture bouleversante, une étoile fulgurante dans le ciel de la vie, Alicia partie à vingt ans, en décembre 1990, emportée par une maladie osseuse, son beau visage sévillan aux yeux ardents me hante...

A quinze ans, elle note déjà dans un carnet:" J'écris je vis". La poésie sera son refuge, sa passion, son exutoire. Si l'on devine entre les lignes sa douleur secrète, jamais elle ne se plaindra de ses séjours répétés à l'hôpital, jamais elle ne montrera son découragement devant la maladie.

Ses textes poétiques, en prose ou en vers, écrits entre 1986 et 1990, révèlent une ardeur magnifique à profiter de chaque instant, à aimer, à exalter les sentiments, sans pour autant effacer la mort qu'elle sait proche. Les images sont puissantes, libres, émouvantes, d'une maturité déchirante:

" Et ma main se souvient de contacts éphémères
Qui en disaient long sur l'obscurité
Sur l'épaisseur sublime de draps aériens
Une vie une vie pour chaque heure
Et pour chaque retombée sans bruit sans bruit
Une vie plafond d'une chambre
Où l'on a aimé plus que tout"...

Tout est incandescent, profond, inspiré, dans sa poésie. Les mots s'envolent, s'enlacent en plein accord.

" Qu'importe ce que je laisserai derrière moi pourvu que la matière se souvienne de moi, pourvu que les mots qui l'habitent soient écrits quelque part et qu'ils me survivent"

Ils sont là, en nous, tes mots, Alicia, étoile toujours scintillante.




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Rien, je ne peux rien dire sur ce recueil de pensées. Tout ne serait que platitudes en regard du message d' Alicia Galienne. Je dirais seulement que c'est un ouvrage à ouvrir à la moindre occasion, à consommer avec modération, voire recueillement. Si la poésie est, comme pour moi, un moyen de vous évader des servitudes quotidiennes, ne passez pas à côté !
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Époustouflant ! Je suis abasourdie d'avoir lu autant de beauté, de force, de profondeur ! Alicia Galienne écrit entre 16 et 20 ans de nombreux poèmes et textes sur la vie, l'amour et la mort mais aussi sur l'art (lettre à Magritte, à Baudelaire).
Je reprends ici ce qu'a écrit son cousin, Guillaume Gallienne, car cela sonne juste, fait écho à ce que j'ai ressenti : "Je les relis et comme à chaque fois je suis saisi par la pure poésie de certains passages, l'immense précocité, la clairvoyance et la force qui s'en dégage et la beauté de tant d'émotions. Et j'oublie qu'Alicia est morte. J'oublie le destin, son destin, et ne ressent plus que la vie." 📚
Alicia est donc morte le 24 décembre 1990 à l'âge de 20 ans mais moi, je l'ai senti tout contre moi, vibrante, vivante, tellement. Et je vous le dis : ce qu'elle a écrit pour son âge est du pur génie !
Je rangerai plus tard, (car je vais relire mille fois certains passages), "l'autre moitié du songe m'appartient" à côté de "Écrire" de Marguerite Duras, je fais ainsi voisines mes deux héroïnes
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Dès l'enfance, Alicia Gallienne décide de se consacrer entièrement à la lecture de ses écrivains favoris : Rimbaud, Baudelaire, Cocteau, Prévert, Genet, René Char, Pierre Reverdy, mais aussi les surréalistes, Appolinaire, Desnos _ et à l'écriture de poésies. Son premier recueil s'intitule Dominantes, composé en 1986, à seize ans. Suivent Les Nocturnes composées entre 1987 et 1988, puis le Livre noir en 1988, à dix-huit ans, alors qu'atteinte d'une grave maladie, commencent les séjours à l'hôpital, dont elle ne parle jamais dans son oeuvre, se consacrant pleinement à sa passion.

Alicia Gallienne compose des poèmes aux formes multiples : les vers libres alternent avec la prose qui annonce un roman inachevé, et disent l'amour, la passion incandescente et la mort inextricablement liée à la vie. Ces poèmes que certains nous lisons en apnée nous emportent dans un flux d'images qui tentent de retenir les mots avant qu'ils ne disparaissent emportant avec eux la vie. Les références aux grands poètes sont d'inépuisables sources pour explorer l'insondable, pour rendre palpable ce qui n'est plus. Dans chaque poème on peut lire l'exigence de trouver le mot juste, d'être au plus près de la vérité des émotions en même temps qu'elle laisse effleurer l'échec de la métaphore, l'imperfection de la figure. Cette honnêteté et cette incroyable maturité est bouleversante parce que l'écriture devient éternel recommencement, perpétuel tentative. Chaque vers est une ouverture, un prolongement des précédents et en cela une victoire sur le temps. Peut-être la poésie est-elle vitale car elle est un combat contre ce bourreau qu'est le temps comme seul promesse d'infini. Ces poèmes nous éprouvent et nous grandissent dans leur extrême lucidité :
« Il me semble que des mains agiles
Tentent de retenir les mots et les choses
Qui virevoltent de la nappe blanche et bleue
Et qui tombent malencontreusement
C'est pour cela je pense
Que nous ne recueillons la beauté du ciel
Qu'en éclats morceaux et écumes... » in Pluie fantôme p 267


Lien : https://www.franceinter.fr/e..
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Quelle découverte... Vraiment mais qu'est-ce que j'ai bien fait de laisser mon instinct me guider dans les rayons de Gibert Joseph. Les mots d'Alicia Gallienne m'ont touché en plein coeur. Sa poésie a le mérite d'être reconnue à sa juste valeur, alors je ne peux que conseiller la lecture de ce recueil.
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Dans la mécanique des objets, un coup de bélier signifie le phénomène par lequel une variation soudaine de la vitesse d'un fluide dans un réseau canalaire crée une surpression, qui la plupart du temps dégénère, comme un naufrage. D'ailleurs, dans la mécanique des coeurs, les êtres à la configuration rationnelle parlent souvent de canalisation des sentiments pour éviter ce genre d'incident.

Ici, il s'agit justement de variation de pression sentimentale, de déséquilibre. Plus rien ne canalise ni retient la plume de Galienne. On est pleinement livré au chaos amoureux, à la force du désir, charnel comme platonique.

« Dans les rêves je suis libre de revenir
Ou de me prolonger vers l'avenir
Avec le défaut d'innocence de ce qui n'aura pas lieu. »

Ode au rêve, à l'amour, et à la vie. À lire avec beaucoup de délicatesse et de sensibilité (âmes rationnelles s'abstenir)
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