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EAN : 9782072859281
400 pages
Gallimard (06/02/2020)
4.25/5   76 notes
Résumé :
'La mort, l’amour, la vie, telle aurait pu être la devise de celle qui adorait la poésie d’Éluard. D’autant que la mort, contrairement à la plupart des poètes qui ne font que l’effleurer, Alicia Gallienne l’a tutoyée en son adolescence, jusqu’à l’affronter l’année de ses vingt ans,
au petit matin du 24 décembre 1990. Ses poèmes sont ceux d’une irradiante jeune fille de dix-sept, dix-huit et dix-neuf ans, d’une jeune femme secrète qui aura vécu intensément un ... >Voir plus
Que lire après L’autre moitié du songe m’appartientVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Une lecture bouleversante, une étoile fulgurante dans le ciel de la vie, Alicia partie à vingt ans, en décembre 1990, emportée par une maladie osseuse, son beau visage sévillan aux yeux ardents me hante...

A quinze ans, elle note déjà dans un carnet:" J'écris je vis". La poésie sera son refuge, sa passion, son exutoire. Si l'on devine entre les lignes sa douleur secrète, jamais elle ne se plaindra de ses séjours répétés à l'hôpital, jamais elle ne montrera son découragement devant la maladie.

Ses textes poétiques, en prose ou en vers, écrits entre 1986 et 1990, révèlent une ardeur magnifique à profiter de chaque instant, à aimer, à exalter les sentiments, sans pour autant effacer la mort qu'elle sait proche. Les images sont puissantes, libres, émouvantes, d'une maturité déchirante:

" Et ma main se souvient de contacts éphémères
Qui en disaient long sur l'obscurité
Sur l'épaisseur sublime de draps aériens
Une vie une vie pour chaque heure
Et pour chaque retombée sans bruit sans bruit
Une vie plafond d'une chambre
Où l'on a aimé plus que tout"...

Tout est incandescent, profond, inspiré, dans sa poésie. Les mots s'envolent, s'enlacent en plein accord.

" Qu'importe ce que je laisserai derrière moi pourvu que la matière se souvienne de moi, pourvu que les mots qui l'habitent soient écrits quelque part et qu'ils me survivent"

Ils sont là, en nous, tes mots, Alicia, étoile toujours scintillante.




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À la fin d'un de ses poèmes, ces quelques mots d'Alicia Gallienne : "L'autre moitié du songe m'appartient". Cette autre moitié du songe, jamais nommée mais tellement présente, c'était celle de sa maladie, celle de l'indicible douleur, c'était ce qui ne pouvait, par pudeur, être confié, ce qui voulait se défaire des vaines apparences pour se rattacher à l'essentiel, à l'amour de la vie.

Il nous reste, à nous lecteurs, cette moitié du songe, cette part étrange et belle que la jeune écrivaine nous laisse, celle d'une écriture singulière, troublante et touchante, celle d'une sensibilité, qui ne cache pas les nuits sans sommeil, les heures entières livrées au temps, à l'abondance des mots et des impressions.

Toute l'écriture d'Alicia Gallienne est recherche de sens, de plénitude, de perpétuation d'un élan de vie. Elle se réfugie dans ce que les mots ont de plus essentiel, de plus indéfectible pour dire l'amour, le bonheur, la tristesse et les regrets aussi.

Talent précoce, imprégnée de nombreuses lectures de Baudelaire, d'Apollinaire, d'Eluard, d'Aragon,... Alicia Gallienne, toute sa courte vie, toute sa jeunesse s'est livrée à la grâce des mots, à leur entière influence. Il n'en fallait pas plus pour faire naître l'intangible beauté de son écriture et porter l'émotion de sa poésie jusqu'aux yeux.
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~ Frénésie Galliennienne ~

Alicia Gallienne, à travers ses mots, m'a offert une forme de plénitude, où le singulier en la personne qu'elle était s'est infinitisé.
Alicia Gallienne, à travers ses mots, j'ai saisi pleinement ce que le silence préserve, sans savoir pour autant ce que la parole libère, mais est-ce important ?!
Il faut beaucoup de place à l'intérieur pour accoucher d'une telle poésie. Une poesie qui révèle un impétueux désir de vivre ardemment, malgré l'éminence de la mort.

Et puis ces fragments sur lesquels j y reviens, sans cesse la gorge nouée !

« Et pourtant, tant de mots se cachent d'eux-mêmes »

« Un silence / à qui j'ai tout remis / m'envahit / palpite en moi / s'allume et me brûle.

« Tu m'as éloignée de moi-même. Tellement je t'aime »

« Mais la nuit est ailleurs et certains mots remplacent l'attente »

« C'est étrange, je l'ai perdue sans arrêt toute ma vie. Je l'ai perdue sans jamais l'avoir possédée du regard »

« On s'entend sans se toucher du doigt Infaillible J'ai reconnu ton silence »

Aux interstices, le possible est plus dense, ici la profondeur est entretenue par l'urgence d'écrire. Les règles y sont moins strictes, et cette exception y est la règle. Ainsi elle vécut sur ce fil, entre deux rives, incertaine & inquiète peut-être, mais souveraine & libre sûrement.

« Cela ira. Je n'ai pas peur du noir. Et puis il n'y pas de vautours. Dans les étoiles »

Elle s'envolera au ciel, le Noël de ses vingt ans ! Mais vivra éternellement de par sa poésie !
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Époustouflant ! Je suis abasourdie d'avoir lu autant de beauté, de force, de profondeur ! Alicia Galienne écrit entre 16 et 20 ans de nombreux poèmes et textes sur la vie, l'amour et la mort mais aussi sur l'art (lettre à Magritte, à Baudelaire).
Je reprends ici ce qu'a écrit son cousin, Guillaume Gallienne, car cela sonne juste, fait écho à ce que j'ai ressenti : "Je les relis et comme à chaque fois je suis saisi par la pure poésie de certains passages, l'immense précocité, la clairvoyance et la force qui s'en dégage et la beauté de tant d'émotions. Et j'oublie qu'Alicia est morte. J'oublie le destin, son destin, et ne ressent plus que la vie." 📚
Alicia est donc morte le 24 décembre 1990 à l'âge de 20 ans mais moi, je l'ai senti tout contre moi, vibrante, vivante, tellement. Et je vous le dis : ce qu'elle a écrit pour son âge est du pur génie !
Je rangerai plus tard, (car je vais relire mille fois certains passages), "l'autre moitié du songe m'appartient" à côté de "Écrire" de Marguerite Duras, je fais ainsi voisines mes deux héroïnes
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J'ai beaucoup aimé L'autre moitié du songe m'appartient, très poétique, presque lyrique je trouve, un peu trop parfois… Mais qu'est-ce que c'est beau ! Les images, le rythme, les mots choisis. Tout est beau et tout est incroyablement touchant. Alicia Galienne possède un véritable talent pour magner les mots, c'est certain. Souvent je me suis laissée embarquer par ses écrits, et j'avoue que j'ai quelques fois eu du mal à tout comprendre, à tout ressentir, surtout pour les poèmes traitant le thème de l'amour, malheureusement je pense que j'ai lu trop de poèmes sur ce sujet… mais je crois que l'essentiel, et c'est ça aussi la poésie, c'est que je me suis laisser prendre par la beauté des mots. le thème de la mort, quant à lui, dont respire la plupart des poèmes, est très marquant et certains vers sont si poignants et bouleversants que je ne pouvais détacher mes yeux de ces mots que je lisais ; ça a résonné fort en moi, comme si je comprenais, je ressentais, ce qu'elle écrivait, ce qu'elle éprouvait. le fait qu'elle est vécue la mort de si proche rend ses poèmes encore plus beaux, parce que toutes ses batailles intérieures se retrouvent comme libérées grâce à ces mots qu'elle dépose sur le papier. Des mots pour des maux comme on dit, et là je crois que c'est encore plus vrai. En parlant de la mort, elle nous fait prendre conscience de la vie, et n'est-ce pas magnifique ?
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Citations et extraits (103) Voir plus Ajouter une citation
Visages décalqués
   
Visages d’hier et d’aujourd’hui
S’il me fallait vivre de vous
Par une main que l’on tend au départ
De l’autre côté de l’apparence
Je serai le miroir de ma mémoire revenue
Vos fleurs surprises par l’éclat d’une fenêtre
Percée à vif
...
Je serai plus que tout
La vie qui se remémore
L’instant où elle se guette
Par la fenêtre trompe-l’œil
Trompe la chance
Visages d’hier et d’aujourd’hui
Qui n’ont que vous pour se distinguer l’un l’autre
Visages pareils au sourire aux larmes
Faut-il vous reconnaître
Ou vous absoudre ?
Je serai émotion candide
Travail d’orgueil
Levant vers vous l’ombrage
Des syllabes intérieures
Miroir d’hiver tout de suite après l’automne
L’enfant qui file de ses mains intactes
Les feuilles qui tombent rassurées du vertige
Je serai la femme à ses bijoux
L’homme à sa marche de cailloux
Je serai votre mémoire d’une nuit
Les cristaux de la lampe vibrant à votre peau
Je serai votre geste effrayé
Si le visage ne tient pas en mesure
La valse teintée des langueurs de vie
J’aimerais être ce miroir
Sans mensonge et sans haine
Qui décalquerait votre visibilité
Dans l’eau figée et neutre
D’un papier vierge où vos doigts n’ont pas piédestal
D’un papier blanc pour chaque page d’un livre
Ce livre ouvert à votre place
Je serai l’encre sympathique
...
Miroir silence d’amoureux
Qui se noie dans un bain de semi-lucidité
Comme la semi-clarté du jour
Miroir d’une femme en fleur
Avant même le printemps d’apparition
Reflet décalé d’une image d’enfant sage
Et le retour du souvenir
Comme l’annonce du temps à mourir
Comme l’aube du lendemain
Fruit mûr à la table des repas
Comme le regard dévorant
D’une simple main dans une autre
Miroir tu es le temps parallèle
Celui de se voir vivre
Miroir aveugle à la canne blanche
Miroir des fruits exaucés en fleurs
   
   
Extraits, pp. 293-294 [Le livre noir]
Édition Nrf Poésie/Gallimard (Poche), 2021.
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LA VITRINE D'EAU SALÉE

Tous les chemins qui mènent à la mer sont faits d'eau de mer
L'avant-goût du paradis est mis en bouteille
Pour les touristes d'amertume
Laissez-moi pleurer toutes les larmes de mon corps
Sur ces chemins de croix aux hommes de pierre
Je poursuis quelque chose qui n'existe qu'en moi-même
Que le ciel entrevoit du haut du saint calvaire
Tous les chemins qui mènent a la mer détournent les embruns
Il y a des jours où l'on se perd en allant tout droit
Et par moments la vie est basse et seule
Le niveau de la mer ne cesse de baisser
Comme la beauté qui naît du passé
Quelque chose en moi et prématurément vieilli
Les rides se creusent dans les terres de l'idéal
Cet idéal d'enfant frustré d'espace
Le jeu est le même sur la terre comme au ciel
Et cet avant-goût que nous avons dans les yeux dans le corps
En voyant se détacher les minutes d'exception
Nous rappelle comme un écho une richesse oubliée
Enfouie dans la nuit des temps
Le jeu en vaut la chandelle
Encore faut-il avoir le feu pour s'éclairer
Tous les chemins sur lesquels j'avance sont faits d'eau de mer
Comme des instances profondes qui remontent à la surface
Chaque fois que l'amertume me prend
Il m'est arrivé ce soir de perdre l'évidence
D'être désorientée par tant de vide
Pardon de douter de mes chemins d'idéal
Mais il y a des jours où l'on voudrait être loin
Loin de soi ce soi pré-fabriqué pour les autres
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Je ne crains pas d'écrire. Il m'arrive seulement de redouter ce que j'écris et ce que je perçois. Personne ne devinera jamais combien la vie me fait peur, combien je lui échappe aussi. Quand j'écris, je me sens fortifiée et comme très éloignée de ma propre inquiétude. Non, je refuse que l'on associe mes pensées à quelque angoisse existentielle : ce n'est pas cela exactement. Je veux bien laisser ce grand mot aux autres, s'ils le comprennent. La vie, je le sais, est plus forte que tout et je me fais à son image. Dure et secrète est mon âme. Mais toute force est limitée par elle-même et la vie, dans ce combat singulier, est toujours victorieuse. Et elle avance au-devant de moi.

Non, je ne crains pas d'écrire car là est toute ma vie, car là est mon bonheur et ma douleur parfois. Mais lorsqu'il m'arrive de frôler ces visages de l'existence que peu de gens connaissent ou réalisent, je me rends compte que ce n'est pas moi qui suis forte : ce sont mes mots. C'est tout ce que j'ai pour vivre intensément, c'est-à-dire plus vrai, plus fort que ce que le destin me réserve. Je suis déjà réservé aux voyages les plus fous car je suis née pour me surpasser moi-même, car je suis née dans l'espoir de ne jamais mourir les mains vides.

(...)

C'est étonnant tout de même que tout passe par la mort toujours et que tout y appelle son visage. Moi-même, j'écris beaucoup sur la mort car elle n'arrête pas de m'appeler et que j'ai bien plus peur de la vie. Mourir à moitié, cela me paraît difficile (...) mais, vivre à moitié, c'est une bien solide tentation. Vivre bien et fort, cela demande de se livrer corps et âme, cela exige du courage et de la ténacité.
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Nocturne

« C’est la nuit qu’il est beau de croire à la lumière. »
E. ROSTAND, Chantecler

Le sourire est encore plus beau dans la nuit. Qu’est-ce que ce toucher imperceptible qui effleure ma joue et s’en retourne ? L’innocence dans le noir a des mouvements d’impatience, ses pleins et ses déliés. La constance évolue et se propage et c’est sans doute une aventure que de se lancer à sa poursuite. La nuit, mon repos, mon âme est une fenêtre ouverte mais qu’importe après tout puisque les murs tombent comme des châteaux de cartes. Je crois que dehors, les arbres poussent autrement et que les feuilles ont d’autres odeurs. Le noir est absolu comme pour développer des photographies : dans la nuit, la chair est épargnée par le voyeurisme, les veines coulent à flots. Je crois que les arbres et les feuilles dorment autrement et prennent des wagons-lits pour faire le tour du monde, pour ne pas rencontrer les heures indiscrètes. La nuit est un motif dont je voudrais bien tapisser mes murs… les murs isolés de ma chambre. Parfois, il n’y a pas de lune : c’est que j’en ai mangé un bout pour savoir enfin quelle saveur a la beauté et ses affluents secrets, vins qui dissipent l’eau. Résultat ? La beauté est invincible, j’ai déposé les armes de sang-froid. L’art est nocturne et n’a point de dignité lorsque la clarté l’ensorcelle. L’art, ce soir, c’est le Requiem de Mozart, les montres molles de Dalí, le nénuphar dans les poumons de Chloé et les vers qui s’écrivent sur les murs, pour essayer de marquer la vie du sceau temporel.
Le génie, il faut l’écouter vibrer mais ne pas respirer trop fort, c’est une chose si rare et si fragile. La nuit pour moi est son royaume ; je m’enferme avec toutes ces belles choses qui échappent à la compréhension et qui déterminent le sens des reconversions d’un soir. Je me dis souvent que ces sourires qui ont plus d’écho dans les abîmes du non-jour, habitent les visages qui collent à ma peau. Ces visages immatériels que l’art produit et dérobe, au hasard de ses rencontres. La nuit est un espace à combler et à densifier : elle n’a de valeur que comme aboutissement, le jour avant et après, la mort devant et chaque soir un peu moins imperceptible. J’aime toucher du doigt ces emblèmes interdites qui sacrifient la vie à l’existence. Oui, j’existe mais suis-je bien sûre de vivre ? Je ne suis pas certaine que la nuit porte réellement conseil sur une longue portée. La nuit sacralise mais l’échéance est la même pour tous. Et le lendemain, c’est aussi se dire qu’un jour ou bien une nuit, il n’y aura plus de lendemain. Cette simple constatation n’a rien de lugubre ou de morbide, c’est déceler chez soi une innocence pervertie, une constance préparée à ne plus l’être… C’est s’approprier la nuit sur un terrain d’égalité et de respect mutuel. Je suis vouée à subir ses agonies de tous les jours ; elle aura à affronter la mienne : ainsi, nous sommes quittes mais elle au moins risque de mourir plus souvent que moi, et donc de vivre plus aussi. C’est tellement beau de penser que la nuit accompagne par son deuil et sa sobriété, par son cortège sombre de silence, la mort de chaque homme sur cette terre.
À jamais elle est notre compagne, celle qui refermera la lumière, en partant. La nuit, c’est la beauté de ce que l’on crée seul pour s’assurer que l’on participera à sa procession éternelle, en tenant une fleur à la main pour accompagner les pleurs des femmes en noir. C’est aussi l’évidence de ce que l’on crée à deux pour ne pas désespérer de voir mourir les étoiles, pour que la peau ne soit plus que le toucher des rêves. Après l’amour, après la musique, les livres, les songes, les processions divines, les prières viennent et apaisent sans soulager mais, le sommeil héberge la misère tout comme la peur. Et le matin se lève sur Paris, peut-être ailleurs. La Seine est acier et Notre-Dame a les brumes enneigées du repos éternel devant les yeux. Les ponts sont mouvants, les regards éphémères. Dans le square et les places, les arbres sont posés comme des feuilles sur la terre. Et j’ai beau défigurer le ciel gris-mauve, la nuit s’en est allée, anéantie d’elle-même.
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Et l'instant suffit
Au bord de l'écoute
Je l'entends dans les sources du plafond
Sans bruit aucun
Le soir s'assombrit
Et l'instant suffit
Il se dépose délicatement
Comme un mot dans la main
Replié de murmures
Et tes yeux se tapissent d'autre chose
Semblant de clair-obscur
Tu ressembles à un rêve
Que j'ai mal enfermé dans sa boîte
Dans sa boîte à musique d'hier
Tu t'échappes sans cesse
Et l'instant sourit
Je te devine assez bien
Quand tu dors refermé de moi
Puis je t'écoute lier ta vie
Filer les heures sans reproche
J'entends tes tempes ton front
Que je déguise de mes doigts
Pour les protéger sans que tu le saches
La nuit monte l'escalier
Et envahit toutes les sources du plafond
Tu restes entre mes bras
Simplement prêt à partir
Je te regarde entre mes mains
Entre les dunes de sable
Laissées par le vent
Les étoiles grimpent à la corde
Le long infini des murs qui ruissellent
Qui ruissellent ton nom
Les mots que je cherche doucement
Afin de ne pas t'éveiller
Il y a une étrange lune de miel ce soir
Dans le ciel rarissime
Plongé d'obscurité ambiante

Et l'instant s'endort
Ton souffle suffit à la pluie

Pareil au silence
D'une boîte à musique d'hier
Tu rêves entre mes bras
Comme un enfant isolé de mer

("Sommeil en X" extrait de "Le livre noir - de septembre 1988 à février 1989") pp. 192-193
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Vidéo de Alicia Gallienne
« Une anthologie de femmes-poètes ! - Eh oui, pourquoi pas ? […] On a dit du XIXe siècle que ce fut le siècle de la vapeur. le XXe siècle sera le siècle de la femme. - Dans les sciences, dans les arts, dans les affaires et jusque dans la politique, la femme jouera un rôle de plus en plus important. Mais c'est dans les lettres surtout, - et particulièrement dans la poésie, - qu'elle est appelée à tenir une place considérable. En nos temps d'émancipation féminine, alors que, pour conquérir sa liberté, la femme accepte résolument de travailler, - quel travail saurait mieux lui convenir que le travail littéraire ?! […] Poète par essence, elle s'exprimera aussi facilement en vers qu'en prose. Plus facilement même, car elle n'aura point à se préoccuper d'inventer des intrigues, de se créer un genre, de se faire le champion d'une idée quelconque ; - non, il lui suffira d'aimer, de souffrir, de vivre. Sa sensibilité, voilà le meilleur de son imagination. Elle chantera ses joies et ses peines, elle écoutera battre son coeur, et tout ce qu'elle sentira, elle saura le dire avec facilité qui est bien une des caractéristiques du talent féminin. […] Et puis, au moment où la femme va devenir, dans les lettres comme dans la vie sociale, la rivale de l'homme, ne convient-il pas de dresser le bilan, d'inventorier - si l'on peut dire, - son trésor poétique. Les temps sont arrivés où chacun va réclamer le bénéfice de son apport personnel. […] » (Alphonse Séché [1876-1964])
« Il n'y a pas de poésie féminine. Il y a la poésie. Certains et certaines y excellent, d'autres non. On ne peut donc parler d'un avenir spécial de telle poésie, masculine ou féminine. La poésie a toujours tout l'avenir. Il naîtra toujours de grands poètes, hommes ou femmes […]. Où ? Quand ? Cela gît sur les genoux des dieux, et nul ne peut prophétiser là-dessus. […]. » (Fernand Gregh [1873-1960])
0:00 - Martine Broda 0:32 - Sylvie Fabre G 1:57 - Maximine Lagier-Durand 2:33 - Amina Saïd 3:53 - Béatrice Bonhomme 4:17 - Hélène Dorion 5:15 - Alicia Gallienne
6:50 - Générique
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Références bibliographiques : Couleurs femmes, poèmes de 57 femmes, Paris, co-édition le Castor Astral/Le Nouvel Athanor, 2010. La poésie à plusieurs voix, rencontres avec trente poètes d'aujourd'hui, sous la direction de Serge Martin, Paris, Armand Colin, 2010. Françoise Chandernagor, Quand les femmes parlent d'amour, Paris, Cherche midi, 2016. Alicia Gallienne, L'autre moitié du songe m'appartient, Paris, Gallimard, 2019.
Images d'illustration : Martine Broda : https://www.babelio.com/auteur/Martine-Broda/183879 Sylvie Fabre G : https://www.editionsunes.fr/catalogue/sylvie-fabre-g/ Maximine Lagier-Durand : http://editionsws.cluster011.ovh.net/wp-content/uploads/2011/04/Maximine.jpg Amina Saïd : https://fr.wikipedia.org/wiki/Amina_Saïd#/media/Fichier:Amina-Saïd_Hazam_(21e_Maghreb_des_Livres,_Paris,_7_et_8_février_2015).jpg Béatrice Bonhomme : https://www.southeastreview.org/single-post/poetry-by-béatrice-bonhomme-translated-by-emelie-griffin Hélène Dorion : https://www.lesoleil.com/2020/10/15/entretien-public-avec-helene-dorion-pour-donner-vie-aux-mots-4119980a99b2ea22baac03f17396a0e7 Alicia Gallienne : https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2020/01/31/alicia-gallienne-etoile-filante-de-la-poesie_6027964_
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