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Camille Weil (Éditeur scientifique)
EAN : 9782070629893
96 pages
Gallimard Jeunesse (23/09/2010)
3.94/5   27 notes
Résumé :
Il joue avec les mots, invente, jongle avec les images.
Magicien de la langue, Robert Desnos sait aussi nous émerveiller et nous émouvoir.
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
« Comme le vent que rien ne peut soumettre ni réduire, la poésie souffle où elle veut et quand elle veut » nous dit Guy Goffette dans l'avant-propos de ce pétillant recueil.
C'est un petit livre illustré par Rémi Saillard, élaboré pour un public jeune mais ne boudons pas notre plaisir car Robert Desnos s'adresse aux amoureux du verbe de tout âge.
Il y a là des jeux de mots jubilatoires, des poèmes pleins de drôlerie et de fantaisie. Conteur prodigieux, il aime écrire pour les enfants. Ce recueil rassemble quelques poèmes et fables d'oeuvres plus conséquentes comme « La ménagerie de Tristan » ou « le parterre d'Hyacinthe » C'est un régal que de découvrir ou redécouvrir « La rose à voix de soprano » qui joue du piano la nuit ou encore le gourmand oiseau du Colorado.
Le merveilleux nous touche et, derrière l'humour on trouve aussi beaucoup de tendresse. le thème de la mort est aussi abordé dans « Contrée » où le poète annonce « Ici sera ma tombe, et pas ailleurs, sous trois arbres »
Les dernières pages présentent une courte biographie de l'auteur. « Je ne crois pas que l'on comprenne vraiment une oeuvre sans connaitre l'auteur » disait Robert Desnos. Voilà chose faite !

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Joli petit recueil pour présenter la poésie surréaliste (version soft quand même) aux jeunes enfants.

Les illustrations choisies reflètent également cet esprit libertaire jusque dans les représentantations intellectuelles et langagières du monde.
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Benoît Marchon propose une anthologie des "poèmes de Robert Desnos" publiée chez Bayard Jeunesse dont la particularité est d'être illustrée par les dessins un peu surréalistes de Frédéric Benaglia. Il faut dire que Desnos et les surréalistes vont de pair.
L'auteur a choisi une cinquantaine de poèmes extraits de nombreux recueils de Desnos mais sans que l'on sache vraiment ce qui l'a guidé. Car les thèmes sont très différents : l'amour, les animaux, la nuit, la ville, mais aussi des histoires extraordinaires et des jeux de langage accompagnent des sujets bien plus sombres comme le malheur ou la mort.
J'y ai retrouvé un poème adoré dans mon enfance "Les hiboux" et fait de belles découvertes comme "Les présages" avec ces beaux vers:
Temps passé et bien passé
Vivez.
Mais au fond je préfère les recueils originaux comme "Chantefables et chantefleurs" mon préféré que je vais racheter pour ses merveilleuses poésies animalières beaucoup moins naïves qu'il n'y paraît.



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Les poèmes de ce recueil sont plutôt destinés aux enfants ce qui ne veut pas dire qu'ils ne sont pas sérieux ! La mise en page et les illustrations de Frédéric Bénaglia rendent vraiment la lecture agréable et, je crois, attractive pour les enfants. On est loin de certains poèmes ennuyeux qu'on a pu apprendre à l'école (je me souviens d'une instit' en particulier ... bref !). Ici les mots s'amusent et nous amusent. Les mots d'amusent et nous racontent notre vie et celle des autres. Ça semble voler moins haut que les poèmes d'Eluard par exemple, parce que, dans ce recueil en particulier, les thèmes sont assez concrets ou drolatiques, mais les ressorts, qui font gicler la vie en dehors des vers, sont les mêmes et c'est l'imagination au pouvoir.
Desnos est surtout connu des enfants pour La fourmi (celle de dix-huit mètres) et c'est justice parce que c'est simple, ça danse, ça chante et ça donne envie d'écrire la suite ce que, je pense, certains enseignants proposent à leurs élèves. Et on peut sans mal, s'y mettre avec beaucoup d'autre petits bijoux de Desnos pour leur donner une parure personnelle sans pour autant les abîmer. Un très beau cadeau malin à offrir.
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Viens de découvrir ce poète....
Enchantée de cette lecture,je vais continuer à explorer ses vers ravissants,graves et touchants.
J'ai toujours aimé la poésie.
Elle fait régulièrement irruption dans ma vie,au gré de mes émotions. ..
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critiques presse (2)
LeFigaro
16 février 2023
Les éditions Seghers publient des poèmes inédits de l’artiste surréaliste, composés entre 1936 et 1938.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LeSoir
10 février 2023
La publication par les éditions Seghers de 86 poèmes inédits est un événement littéraire. Elle nous ramène le poète au meilleur de sa forme.
Lire la critique sur le site : LeSoir
Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Le palais des mirages

Perdu dans le désert, l’explorateur casqué de blanc voit se dresser à l’horizon les tours majestueuses, d’une ville inconnue.

Corsaire Sanglot passe à trois heures de l’après-midi dans le jardin des Tuileries, se dirigeant vers la Concorde. À la même heure, Louise Lame descend la rue Royale. Arrivée à la hauteur du café Maxim’s, le vent arrache son chapeau et l’emporte vers la Madeleine. Louise Lame, échevelée, le poursuit et le rattrape. Durant ce temps, Corsaire Sanglot traverse la place de la Concorde et disparaît par l’avenue Gabrielle. Trois minutes après, Louise Lame traverse à son tour la place illustrée par la machinerie révolutionnaire et remonte l’avenue des Champs-Élysées. Corsaire Sanglot s’arrête un instant pour renouer les lacets de ses souliers. Il allume une cigarette. Louise Lame et Corsaire Sanglot, séparés par les bosquets des Champs- Élysées, marchent de conserve dans le même sens.

Perdu dans le désert, l’explorateur casqué de blanc interroge vainement la position des astres nocturnes. Une ville inconnue dresse à l’horizon ses tours aux machicoulis redoutables et dont l’ombre recouvre un grand territoire. Corsaire Sanglot se souvient d’une femme rencontrée jadis rue du Mont-Thabor. La propre chambre de Jack l’éventreur les abrita. Il s’étonne que sa pensée s’attache à elle avec tant d’insistance, il souhaite ardemment revoir cette femme. Et Louise Lame, tourmentée par des souvenirs précis, se demande quel fut le sort du bel aventurier qui l’abandonna certain soir. Au tableau noir d’un amphithéâtre de lycée en ruines, lycée perdu dans les faubourgs d’une ville populeuse et repaire des chats perdus, l’esprit noir des circonstances trace des itinéraires qui se côtoient sans se couper. Perdu dans un désert sans palmiers, l’explorateur casqué de blanc tourne lentement autour d’une ville mystérieuse ignorée des géographes.

Corsaire Sanglot tourne à droite, Louise Lame à gauche. L’explorateur casqué de blanc se rapproche de plus en plus de la ville surgie au milieu du désert. Elle se réduit bientôt à un minuscule château de sable que le vent fait disparaître, tandis que l’inquiétude pénètre le voyageur isolé qui se demande de quelle puissance nouvelle son regard a été investi.

L’esprit des circonstances revêt son uniforme de cantonnier, il se rend place de la Concorde et là trace sur le pavé de mystérieuses étoiles.

Louise Lame, poursuivant son chemin, voit soudain le Corsaire se dresser devant elle. Mais ce n’était qu’un rêve. Elle contemple longtemps la place où le fantôme lui apparut. Elle se dit que sans doute, un jour peut-être pas si lointain, l’aventurier a posé son pied à la place même où, aujourd’hui, elle pose le sien. Elle reprend son chemin pensivement.

Lui, le vent gonflant les plis de son manteau raglan, reflété par les glaces et les miroirs des devantures, poursuivant le cours de ses pensées fugitives, tantôt teint de cramoisi puis de vert devant les officines de pharmaciens, tantôt frôlé par la fourrure d’un manteau féminin, se laisse, d’un pas nonchalant, porter vers la gare Saint- Lazare. Du boulevard des Batignolles, il regarde dans la tranchée charbonneuse les trains s’éloigner de Paris. Comme il n’est pas encore nuit, les lampes brillent pâles et jaunes à travers les portières. À l’une d’elles, la sirène du club des Buveurs de Sperme est accoudée. Le Corsaire ne la voit point.

Perdu dans le désert, l’explorateur casqué de blanc découvre les restes véritables, enfouis dans le sable et libérés par un récent sirocco, d’une ancienne Tombouctou. Descendant de l’appartement où il vient de commettre son dernier chef- d’œuvre, Jack l’éventreur flâne boulevard des Batignolles. Il demande au Corsaire du feu pour sa cigarette éteinte, et quelques mètres plus loin, se fait indiquer par un agent de police l’itinéraire le plus court pour aller aux Ternes. Perdu dans un désert de sables noirs, l’explorateur casqué de blanc pénètre dans les ruines d’une ancienne Tombouctou. Des trésors et des squelettes s’offrent à sa vue avec les emblèmes ésotériques d’une religion disparue. L’express où la sirène a pris place traverse un pont à l’instant précis où la chanteuse de music-hall le passe en automobile. Corsaire Sanglot, Louise Lame et la chanteuse se désirent en vain à travers le monde. Leurs pensées se heurtent et augmentent leur désir de rencontre en se choquant en des points mystérieux de l’infini d’où elles se réfléchissent vers les cervelles qui furent leur point de départ. Saluons bas ces lieux fatidiques où, faute d’une minute, des rencontres, décisives pour des individus exceptionnels, n’eurent pas lieu. Étrange destin qui fit que le Corsaire Sanglot et Louise Lame se frôlèrent presque sur la place de la Concorde, qui fit que la sirène et la chanteuse passèrent l’une au-dessous de l’autre dans un coin sinistre de la banlieue parisienne, qui fit que moi ou vous, dans un autobus ou tout autre moyen de transport en commun, nous avons été assis face à celui ou celle qui eussent pu servir de lien entre nous, et celui ou celle perdu ou perdue dans nos mémoires depuis des temps et tourments de nos nuits, sans que nous le sachions, étrange destin heurteras-tu longtemps nos sens frustes et compliqués ?

Perdu dans un désert de houille et d’anthracite un explorateur vêtu de blanc se remémore les feux le soir dans la cheminée campagnarde de ses beaux-parents, quand sa femme n’était encore que sa fiancée, quand les feux follets n’avaient pas nom feux Saint-Elme et comme des fleurs aux jardins entrevus dans l’obscurité des paupières quand on ferme hermétiquement les yeux, se balançaient dans la campagne marécageuse, les braises mourantes vers une heure du matin, le 25 décembre, quand l’enfant se réveille et va, vêtu seulement d’une chemise de nuit, constater le passage de héros mythologiques dans l’âtre paternel et qu’il écoute avec le mugissement du vent dans la cheminée les chants d’invisibles archanges qui lui inculquent et l’amour de la nuit et l’amour du soleil de midi uniforme, solennel et tragique comme les ténèbres, l’aurore boréale entrevue d’abord dans les dessins magiques des livres enfantins puis, surgie du nord, saluée avec ravissement du pont d’un navire dans une baie perdue des terres arctiques.

Un pavé de la place de la Concorde, oublié par ses dépaveurs, sort de la réserve où sa nature minérale l’avait jusque-là tenu. Il parle, et son langage, phénomène inattendu, ne retiendrait guère la foule habituée aux prodiges s’il n’énumérait le nom de tous ceux qui, au cours des âges, portèrent le pied sur lui. Des noms historiques sont salués au début par des hourras et des vociférations. Puis, les noms privés, noms de gens obscurs, répétés au loin par des haut-parleurs, retentissent pesamment dans le cœur des assistants. Celui-ci reconnaît son père et ce vieillard salue le nom de sa première maîtresse, ceux-ci reconnaissent leur propre patronyme. Ils s’arrêtent et leur vie leur apparaît pitoyable. L’ennui s’empare alors de tous les esprits. Corsaire Sanglot constate la dépression de la mentalité publique. Il s’en réjouit et s’étonne lui-même de cette joie insolite. Il comprend s’étonne lui-même de cette joie insolite. Il comprend enfin qu’au lieu d’ennui, il a trouvé le désespoir pareil à l’enthousiasme.

Perdu entre les segments d’un horizon féroce, l’explorateur casqué de blanc s’apprête à mourir et rassemble ses souvenirs pour savoir comment doit mourir un explorateur : si c’est les bras en croix ou face dans le sable, s’il doit creuser une tombe fugitive en raison du vent et des hyènes, ou se recroqueviller dans la position dite en chien de fusil qui tourmente les mères de famille, quand elles constatent que leur progéniture l’a choisie pour dormir, si le lion sera son bourreau, ou l’insolation, ou la soif.

Le pavé de la place de la Concorde évoque la procession de ceux qui passèrent sur lui. Dessous de femme, variant suivant la mode, aventuriers, promeneurs pacifiques, dessous de femme, cavaliers, carrosses, calèches, victorias, cabriolets, fiacres, automobiles, Corsaire Sanglot, Louise Lame, Un tel, Une telle, automobiles, agents de police, vous, moi, toi, Corsaire Sanglot, automobiles, automobiles, automobiles, noctambules, agents de police, allumeurs de réverbères, Corsaire Sanglot, Un tel, Un tel.

Deux rames de métro, deux trains, deux voitures, deux promeneurs dans deux rues parallèles, deux vies, couples qui se croisent sans se voir, rencontres possibles, rencontres qui n’eurent pas lieu. L’imagination modifie l’histoire. Elle rectifie les Bottins et la liste des familiers d’une ville, d’une rue, d’une maison, d’une femme. Elle fixe à jamais les images dans les glaces. Des galeries de portraits se suspendent au mur de la mémoire future où des inconnus magnifiques gravent d’un canif aiguisé leurs initiales et une date.

Corsaire Sanglot, au troisième étage d’une maison, pense toujours à la légendaire Louise Lame, tandis que celle-ci, au troisième étage d’une autre maison, l’imagine tel qu’il était le soir de leur séparation, et leurs regards, à travers les murailles, se rencontrent et créent des étoiles nouvelles, stupéfaction des astronomes. Face à face, mais dissimulés par combien d’obstacles, maisons, monuments, arbres, tous les deux conversent intérieurement.

Qu’une catastrophe tumultueuse ruine tous les paravents et les circonstances et les voilà, grains de sable perdus dans une plaine plate, réunis par l’imaginaire ligne droite qui relie tout être à n’importe quel autre être. Le temps ni l’espace, rien ne s’oppose à ces relations idéales. Vie bouleversée, contraintes mondaines obligations terrestres, tout s’écroule. Les humains n’en sont pas moins soumis aux mêmes dés arbitraires.

Dans le désert, perdu, irrémédiablement perdu, l’explorateur casqué de blanc se rend compte enfin de la réalité des mirages et les trésors inconnus, les faunes rêvées, les flores invraisemblables constituent le paradis sensuel où il évoluera désormais, épouvantail
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Andromède, au matin, sur la plage, a donné
Rendez-vous à tous ceux qui veulent se baigner
Dans la mer fraîche éclose, enceinte de lumière.
L’étoile brille encor, qu’arrive, la première,
Rosemonde aux beaux seins qui, seule, se dévêt
Et livre son corps nu, que roussit le duvet,
Aux dernières lueurs de la nuit, aux prémices
De l’aube qui se dresse au fond des précipices.
Sabine la rejoint, tige en fleur qui jaillit
D’un flot de linge, par le vent frais assailli.
Une neige d’écume éclabousse leurs cuisses
Et la première vague attache, par malice,
Une ceinture d’algue à ces corps qu’embellit
Le reflet d’une étoile et la langueur du lit.
Les astres dans le ciel grandissent et déclinent,
La neige sur les monts, à la fois, s’illumine
Des feux, naissants, du jour et, mourants, de la nuit
Dans le sentier, bordé de genêt et de buis,
Hyppolite paraît qui, tandis qu’elle avance,
Se déshabille et jette, en figures de danse,
La robe et la chemise et le court pantalon.
Ils flottent, un instant, au-dessus des buissons,
Dans le vent, puis, soudain, s’accrochent et fleurissent,
Fleurs d’étoffe, bouquets qui, vers la donatrice,
Exhalent des parfums de chair dans ceux du sol.
Ainsi, durant le jour, tourne le tournesol
Vers l’astre dont il est le sujet et l’image.
Hyppolite, à son tour, dans la mer plonge et nage
Et l’on connaît, enfin, la présence du jour
À la blancheur du linge, aux chants des basses-cours,
À l’envol des oiseaux, à l’éclat des nuages,
Au divorce de l’eau, du ciel et du rivage.
Par quel chemin vint-elle ? Andromède, soudain,
Est présente et se livre à la douceur du bain.
Elle nage. On peut suivre, encore, son sillage
Entre son corps doré et le bord de la plage.
Et ce sont des envols de bras, par-dessus l’eau,
Des battements de pied et des éclairs de peau,
Des rires, des appels dans les éclaboussures,
Des cuisses se fermant et s’ouvrant, en mesure,
Ou, parfois, la baigneuse étendue, sur le dos,
Et se cambrant, plus souple et plus léger fardeau,
Un triangle mouillé, brillant et symétrique
À celui d’un oiseau qui vole sur la crique.
Une croupe à méplats s’illumine et surgit
Quand la baigneuse plonge et cherche, en leur logis,
L’étoile ou le galet, l’algue ou le coquillage.
L’étoile ? Mais le ciel est clair ! Quelque mirage
Métamorphose en flamme un vol de goélands,
En saveur de baisers l’air et ses parfums lents.

Qu’un pied se marque, ici dans l’épaisseur du sable,
Le soleil sèchera cette empreinte et sa fable.

.
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J'avais rêvé d'aimer. J'aime encor mais l'amour
Ce n'est plus ce bouquet de lilas et de roses
Chargeant de leurs parfums la forêt où repose
Une flamme à l'issue de sentiers sans détour.

J'avais rêvé d'aimer. J'aime encor mais l'amour
Ce n'est plus cet orage où l'éclair superpose
Ses bûchers aux châteaux, déroute, décompose,
Illumine en fuyant l'adieu du carrefour.

C'est le silex en feu sous mon pas dans la nuit,
Le mot qu'aucun lexique au monde n'a traduit
L'écume sur la mer, dans le ciel ce nuage.

A vieillir tout devient rigide et lumineux,
Des boulevards sans noms et des cordes sans noeuds
Je me sens me roidir avec le paysage.

[Le paysage - Contrée]
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La furtive s'assoit dans les hautes herbes pour se reposer d'une course épuisante à travers une campagne déserte. Poursuivie, traquée, espionnée, dénoncée, vendue.
Hors de toute loi, hors de toute atteinte.
A la même heure s'abattent les cartes
Et un homme dit à un autre homme : "A demain."
Demain, il sera mort ou parti loin de là.
A l'heure où tremblent les rideaux blancs sur la nuit profonde,
Où le lit bouleversé des montagnes
béant vers son hôtesse disparue
Attend quelque géante d'au-delà de l'horizon,
S'assoit la furtive, s'endort la furtive
Dans un coin de cette page. Craignez qu'elle ne s'éveille,
Plus affolée qu'un oiseau se heurtant aux meubles et aux murs.
Craignez qu'elle ne meure chez vous,
Craignez qu'elle s'en aille, toutes vitres brisées,
Craignez qu'elle ne se cache dans un angle obscur,
Craignez de réveiller la furtive endormie.
(La furtive)
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Dans un petit bateau

Dans un petit bateau
Une petite dame
Un petit matelot
Tient les petites rames

Ils s'en vont voyager
Sur un ruisseau tranquille
Sous un ciel passager
Et dormir dans une île

C'est aujourd'hui dimanche
Il fait bon s'amuser
Se tenir par la hanche
Échanger des baisers

C'est ça la belle vie
Dimanche au bord de l'eau
Heureux ceux qui envient
Le petit matelot.
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