Attends Miyuki

Merci à Babelio et aux éditions La Martinière Jeunesse...

Les derniers rayons de la lune d'hiver laissent leur place à un soleil encore timide. le jardin s'éveille. Délicatement. Pieds nus et déjà levée, Miyuki s'empresse d'accueillir le printemps les bras et les yeux grands ouverts. Impatiente, elle pousse son grand-père à vite se lever afin de profiter de cette toute première journée de printemps. Sur les chemins de terre, ils saluent les fleurs, les cerisiers et les herbes. Mais, encore ensommeillée, une fleur paressait. Peut-être lui manquait-il de l'eau, une eau pure et fine pour la réveiller. Aussitôt, Miyuki décide de partir à la recherche de l'eau la plus pure...

À pas feutrés, l'on suit les déambulations de la jeune Miyuki au coeur de cette nature en plein éveil. Mais, partie à la recherche de cette eau si précieuse, la jeune fille n'oublie-t-elle pas de contempler la nature qui l'entoure. Voilà un conte qui plaira à tous. Plein de sagesse, cet album tout en délicatesse fait la part belle à la nature, à la contemplation et au temps qui passe. D'un côté, le texte finement travaillé, fleuri et poétique; de l'autre, le dessin, en pleine page, raffiné, doux, élégant, presque fragile, dans les tons clairs. Un très bel album...

Joli album, joli objet à la fabrication très soignée : le beau papier mat rappelle celui pour origami et le grand format met très bien en valeur le dessin. C'est bien par ses dessins, d'ailleurs, que cet album se distingue avant tout. Seng Soun Ratanavanh a pris le parti d'utiliser un graphisme au trait noir et blanc très sobre, où s'insèrent des aplats très colorés, aux motifs de papiers japonais. le clin d'oeil à l'art de l'origami se conclut d'ailleurs très joliment dans la page où Miyuki navigue sur la rivière dans une grue en papier. C'est aussi tout un pan du vocabulaire de l'art japonais qui est convoqué ici à travers, par exemple, l'apparition d'un crapaud ou d'un lapin. le dessin apporte en outre une touche d'onirisme qui n'apparaît pas d'emblée dans le texte, notamment lorsqu'on voit Miyuki perchée sur deux immenses crayons de couleurs ou grimpant sur une échelle rouge géante pour aller rejoindre les nuages.

Je suis un peu moins emballée par le texte. Certes, l'histoire de cette petite fille pressée de voir éclore une fleur parlera aux enfants en abordant les thématiques de la patience, de la nécessité de prendre son temps pour regarder autour de soi. Un sujet qui devrait d'ailleurs faire réfléchir autant les parents que leurs bouts de chou... Mais j'ai trouvé que tout ça manquait un peu d'originalité, qu'on ne retrouvait pas dans le texte l'inventivité du dessin.

Néanmoins, c'est un livre qui vaut la peine d'être lu et regardé, qu'il sera sans doute agréable de retrouver de temps à autre, parfois juste pour le plaisir des yeux. Ça peut être aussi un bon medium pour faire découvrir aux enfants les arts décoratifs. Et on ne peut nier que l'éditeur a cherché à délivrer un ouvrage de qualité.



Masse Critique Jeunesse

Miyuki se réveille le premier jour du printemps bien décidée à tout voir. Accompagnée de son grand-père, elle sort dans le jardin et voit une petite fleur qui ne s'est pas encore ouverte. Elle en conclut que la petite plante a besoin d'eau et part en courant à la recherche de l'eau. Elle demande à une grenouille, à un nuage... et y passe sa journée.

Voilà un joli album qui incite à prendre son temps. Miyuki emportée par son enthousiasme laisse filer la journée sans en avoir profiter et ce malgré les conseils de son grand-père qui l'incite à patienter, à observer. Miyuki le comprend le soir et agira sans doute différemment le lendemain d'autant que...
Le texte est très joli, poétique et même un peu philosophique. Mais ce sont surtout les illustrations que j'ai appréciées. Elle s'étirent sur toute une page et dépassent même un peu sur la page du texte. Il s'agit essentiellement de collage de papiers japonais. Ca fonctionne parfaitement.
L'album multiplie les références au japon. Dès la page de titre, Miyuki est représenté comme une poupée kokeshi, un chat porte bonheur est représenté, il y a des origamis... Tout au long de sa journée, la petite fille croise des animaux de la mythologie japonaise. Mais il faudrait mieux connaitre le japon pour tout comprendre. D'ailleurs, je crois que le fait de vouloir profiter du début du printemps et des cerisier en fleur est justement une tradition japonaise.

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Revoici l'impatiente Miyuki.
L'objet livre promet encore d'être séduisant, le grand format met déja en valeur la belle illustration de 1ère de couverture.
Ce titre est antérieur à Merci Miyuki.

Dès les premières pages nous retrouvons le caractère excité de la petite fille qui a hâte de mettre le pied dehors au petit matin, comme un insecte qui cogne les parois du bocal qui le garde.
Le Grand-Père se montre encore ici tempéré et les deux humeurs se valent, entre le vieux sage qui prolonge les plaisirs de l'oreiller et l'enfant qui veut accueillir le lever de soleil, ne pas en perdre une miette.

Le Printemps est là, à leur porte et sa beauté est démesurée.
Seule une fleur ne les dépasse pas encore et préfère rester à sommeiller au fond de sa corolle.
Mais vous connaissez Miyuki.
Elle force gentiment les choses comme un petit qui réveille ses parents en sautant sur le lit un dimanche matin.
Debout!

Si il lui faut de l'eau pur en petit déjeuner, qu'à cela ne tienne, Miyuki est partie en quête de l'eau la plus pure qui soit.
Nous sommes encore dans cet esprit zen de laisser le temps au temps, les éléments ne sont pas près à satisfaire la petite enfant parce qu'elle le demande et même gentiment.
L'héroïne est à croquer dans toute sa bonne volonté et sa candeur, sa quête difficile d'eau sera bien observée.
En attendant, nous, lecteurs, prenons le temps d'observer les détails presque décoratifs des illustrations, nous nous laissons entraîner dans ce courant chatoyant et onirique.
Le thème de l'eau sera omniprésent, très zen et conducteur d'un sentiment de fluidité apaisante.
Une histoire qui complète bien l'autre aventure de Miyuki pour laisser le temps aux jeunes lecteurs de grandir et de raffermir doucement la leçon de patience avec de chouettes lectures.

Fan du Japon et de l'Asie en général ainsi que de beaux dessins, quand je retrouve les deux réunis dans un album à destination de la jeunesse, je ne peux bien sûr que succomber !

Attends Miyuki que l'ont doit au duo Roxanne Marie Galliez et Seng Soun Ratanavanh, c'est également le premier tome d'une trilogie autour du personnage de Miyuki, petite fille impatiente et pleine d'imagination. Après ce premier album sorti en 2016, l'année suivante ils nous proposent Au lit Miyuki, et l'année encore après Merci Miyuki. Tous ont des couvertures sublimes, en particulier le deuxième, qui est mon coup de coeur !




Dans Attends Miyuki, nous rencontrons donc cette charmante enfant, mélange de Sophie - des Malheurs de Sophie de la Comtesse de Ségur - et d'Alice - d'Alice au pays des merveilles de Lewis Carroll -. Il est d'ailleurs amusant de noter que le studio de mangaka Clamp a sorti son adaptation libre d'Alice au pays des merveilles sous le titre de Miyuki-chan in the wonderland en 1995. Je ne pense pas la coïncidence fortuite.

Miyuki est donc une petite fille espiègle et surtout impatiente qui est toujours pressée. Un jour, dans le jardin de son grand-père, elle tombe sur une jolie fleur qui a besoin d'eau pour s'ouvrir. Elle va se mettre à courir dans tous les sens pour lui en trouver.

Ôde à la nature et à l'art philosophique de prendre son temps, Attends Miyuki est également une charmante aventure enfantine qui rappelle énormément Alice au pays des merveilles avec son héroïne qui vit des aventures fantastiques auprès d'animaux géants, de nuages qui parlent, ou encore de créatures imaginaires, le tout dans un univers 100% japonais. L'histoire est douce et entraînante, chaque tableau appelant le suivant, tel un parcours à suivre pour se sortir d'un labyrinthe qui n'aurait qu'une seule et unique sortie. C'est plein de poésie et d'imagination, la nature cherchant à aider cette fillette tout en lui inculquant un peu de la sagesse de son grand-père, ce qu'elle a du mal à entendre.

J'ai adoré les planches de Seng Soun Ratanavanh qui sont sublimes. On y retrouve énormément d'éléments codifiés venant de la culture japonaise. Elle semble avoir une passion pour les motifs, tout comme moi, et c'est donc un régal pour les yeux à chaque page. La colorisation ultra douce, qui semble presque faite aux crayons de couleur parfois, met en exergue de belles nuances de vert, bleu, rouge. On retrouve au détour d'une page un kimono, une mésange, une pivoine, un daruma (statuette porte-bonheur), des zoris (sandales d'été japonaise), une tasse de thé, une libellule, un maneki-neko (chat porte-bonheur), un origami, une kokeishi (poupée japonaise), autant d'éléments qui participent à nous charmer. Personnellement, j'ai adoré.

La morale de l'histoire est toute douce et toute mignonne et pourrait être enseigner à n'importe lequel de nos enfants qui vivent dans un monde trop pressé. Ça fait du bien de prendre son temps pour vivre et apprécier le monde qui nous entoure. Ça fait du bien de rêver et de croire au pouvoir de l'imagination.

Le seul bémol de ce très bel ouvrage vient malheureusement de la maquette et de la fabrication. J'ai d'abord trouvé la couverture trop fragile, la preuve en enlevant l'étiquette de prix, j'en ai malheureusement arraché des petits bouts T.T Ensuite, je ne suis pas du tout fan de la typographie utilisée à l'intérieur, on a l'impression de celle des vieilles machines à écrire... Je m'attendais à autant de soin que les auteurs en avaient apporté de leur côté.

Attends Miyuki fut donc une très belle lecture onirique parfaite pour l'été. Elle m'a parfaitement immergée pendant les quelques minutes de sa lecture dans ce poétique et tranquille univers japonais où la nature est si bien magnifiée, sous le regard de cette fillette impatiente. Une très belle fable.
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Un magnifique album pour la jeunesse empreint de poésie.
C'est l'histoire de la petite Miyuki qui est pressée et qui va devoir attendre. Ce livre, c'est l'éloge de la patience. Les illustrations sont superbes, elles mériteraient d'être encadrées.

une jolie histoire tout en douceur et sagesse, illustrée de façon pure avec des origamis notamment, des motifs plus ou vifs. Un style très japonais, entre poésie et méditation.
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Un album tout en douceur et sensibilité pour évoquer l'impatience qui nous fait souvent passer à côté de l'essentiel. Une très jolie fable à savourer lentement et sans modération.