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Citations sur Les livres ont un visage (8)

C’est un grand rapace diurne aux serres puissantes, aux yeux perçants, aimant parader en vol, qui se nourrit de chairs mortes et rédige ses romans sur les hautes montagnes, où l’air est pur et d’où l’on peut guetter sa proie.
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Soudain, l’émotion la saisit, elle semble se cacher dans mes regrets, on dirait qu’elle feule à la manière d’une chatte blessée, blottie dans un coin négligé de la vie.
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J’aimais alors les livres qui sentaient la sueur, le tabac froid, la peinture d’atelier, l’huile de coude, le ressui d’hiver et les écrivains qui ressemblaient à des sculpteurs en blouse grise ou à des peintres aux mains multicolores. J’aimais me placer derrière l’épaule de Flaubert, de Proust ou de Claudel pour les voir raturer, déchirer, ahaner, repartir de plus belle jusqu’à l’aube. J’aimais coller mon oeil à la serrure pour observer les amours de Jeanne Rozerot et Emile Zola, de Laure et Georges Bataille, de Régine Olsen et Sören Kierkegaard, de Catherine Pozzi et Paul Valéry. J’aimais voyager avec Larbaud et Kerouac, monter à cheval avec Montaigne et Morand, manger trop aillé avec Colette et Giono, vivre, vite et peu avec Hérault de Séchelles, Radiguet et La Ville de Mirmont. C’est à cette époque que j’ai commencé à entretenir avec Stendhal des relations si fortes que je dérobai dans les lettres, les carnets et les journaux de ce jumeau de substitution des phrases, des répliques, des principes, des attitudes, une manière de me tenir, de ne pas m’apitoyer, d’aimer éperdument les femmes, de me croire italien, d’établir de précoces bilans, ou de céder, sur un air de Cimarosa, un opéra de Mozart, à l’ambigu plaisir de l’égotisme.

C’est le grand avantage des textes intimes, dont ma jeunesse solitaire se gargarisa: ils offrent l’illusion qu’on est dans le secret des dieux, qu’on partage la vie des morts, que l’éternité est familière, ils donnent aussi de la chair aux spectres et font descendre, de leur socle lézardé, les statues de marbre aux gestes arrêtés. Grâce à eux, enfin les livres ont un visage. Pour peu qu’on soit attentif, on dérobe même, certains jours, l’esquisse d’un sourire et l’on aperçoit, certains soirs, une larme couler sur la joue trop blanche.
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Je ralentis. Lui avance à grandes enjambées. On dirait un pin marin en mouvement. La lande est jaune et violette. Des fougères rousses monte la tiédeur boisée du soir. Il est intarissable sur l'immensité du ciel breton, la luminosité de ses gris.
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