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Mon coup de coeur de l'été : L'Effet Werther.
Dolores Myers se donne la mort, en public. le suicide est filmé et visionné par des millions d'yeux. L'humanité est sous le choc car depuis que les Hommes ont troqué leurs smartphones pour des implants cérébraux, on peut réguler ses émotions avec tout un attirail d'applications, et même disposer de pare-feux anti-suicide. Mais il y a plus déroutant : d'autres personnes, à sa suite, se donnent la mort. Et ça ne fait qu'enfler. Voilà dans quel contexte Esther, la veuve de la première nommée (eh oui! une héroïne lesbienne et mariée!) va retrouver Tarang Rajani en Inde pour essayer de comprendre les motifs de cette "épidémie".
à partir de là, je dois dire que le livre ne nous quitte plus des mains. J'ai dû m'obliger à le refermer pour le savourer quelques jours de plus. le procédé d'écriture repose sur une succession de très courts chapitres qui sont autant de scènes d'un film (c'est toujours très visuel). le propos est pertinent et les moment d'actions sont entrecoupés de moments plus "explicatifs", toujours bienvenus, qui nous permettent de prendre du recul sur l'histoire.
On ne s'ennuie jamais et sur 500 Pages c'est déjà un bel exploit. Que dire de cet univers et du langage qui en découle?
Sébastien Garnier (II) - euh @Babelio, c'est quoi ce nom que vous lui avez donné?? - auteur que l'on sent habité par son univers, invente de nouveaux mots mais sans jamais parvenir à nous perdre, ils sont distillés sporadiquement, aux bons endroits, et on s'amuse de ses trouvailles. J'ai aussi beaucoup apprécié la part accordée aux rêves, à notre subconscient et à leur importance dans notre personnalité et notre construction mentale. Et le "worldbuilding" est étonnement bien maîtrisé pour un premier roman.
Enfin il y a le fond, et là je dois dire que j'ai été totalement emballée : le récit nous embarque dans un thriller techno-anticipation, une critique rusée du transhumanisme, pour mieux nous envoyer dans un cri d'alerte sur l'avenir environnemental de notre planète. Sébastien Garnier (II) nous met face à nos responsabilités, ça fait mal parfois mais le discours est d'une brillante honnêteté.
Bref il est dit que c'est un premier roman, moi j'attends avec impatience le deuxième.
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L'Effet Werther s'ouvre sur un suicide. Chose étrange, dans un monde qui a éradiqué la possibilité même d'une mort volontaire. Les implants cérébraux ont en effet offert à l'humanité la capacité à dépasser leurs émotions et leurs angoisses. Mais alors pourquoi cette mort? Et pourquoi les suivantes, puisque bientôt d'autres personnes se suicident à leur tour, au point que l'on évoque une pandémie ?
C'est sous cette forme, proche d'un thriller d'anticipation (on pense à Philip K. Dick) que l'Effet Werther nous hameçonne, pour mieux nous plonger dans son cauchemar, celui d'une Terre aux abois, dévastée par les Hommes. L'écologie amène son lot de terrorisme, de guerre et la sauvegarde de la planète justifie toutes les formes de violence.
C'est assez glaçant et vertigineux. le tout est porté par un style qui, à défaut d'être parfait accorde une place de choix à tout un ensemble de néologismes bien vus, qui peuvent rappeler certaines oeuvres d'Alain Damasio et s'avèrent fort utiles pour donner corps à un univers très réfléchi et achevé. Difficile de ne pas se laisser porter. La fin fera des heureux ou des malheureux, personnellement j'ai adoré cette radicalité qui caractérise ce roman.
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Quelle claque! l'Effet Werther commence comme un thriller (un suicide, une enquête, un complot peut-être, des rebondissements) sur un fond d'anticipation bien pensé (ça se passe dans un futur proche, dans lequel la technologie et la connectivité ont envahi nos cerveaux). Et progressivement on saisit toute la dimension critique (assez ambitieuse) de ce roman. Jusqu'à la fin - dont je ne dirai rien mais qui m'a apporté une immense satisfaction : enfin un auteur qui n'a pas froid aux yeux !
J'ai particulièrement aimé l'idée du glossaire des néologismes, en annexe. C'est vraiment très bien pensé et ça donne une consistance particulière et une profondeur sémantique au récit. Sébastien Garnier (II) maîtrise parfaitement son sujet, on sent que c'est documenté et pensé dans les moindres détails et que les fondations de ce monde sont solides, ce qui est très appréciable en tant que lecteur car on est vite mis en immersion.
Le livre se dévore, avec un côté addictif.
Une magnifique découverte, je recommande vivement !
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Dernière lecture de mon été, L'Effet Werther, de Sébastien Garnier (II).
Une très belle surprise, venue d'un auteur et d'un éditeur que je ne connaissais pas.
C'est une sorte de thriller techno à la sauce anticipation (on pense à Philip K. Dick avec tout un fond de raisonnements sociétaux).
ça parle d'un monde où on ne se suicide plus. Mais voilà qu'une femme décide de mettre fin à ses jours en plein direct devant des millions de spectateurs. A partir de là se déclenche un "Effet Werther" (c'est à dire un suicide de masse, tel que celui que Goethe occasionna avec son premier roman)...
C'est vraiment très bien vu, on sent que l'auteur s'est immergé dans le monde qu'il nous décrit, au point de lui trouver ses néologismes (voir le glossaire en fin d'ouvrage, c'est très amusant à feuilleter). C'est dystopique mais d'une manière plus profonde qu'on peut le voir dans beacoup de roman de SF (il évite les clichés des rues sombres remplies d'esclaves dans un monde ressemblant à une dictature : tout se passe en démocratie, et on pourrait penser que tout va bien). En fait, bien sûr, la dystopie est partout, mais plus insidieuse qu'il n'y parait. Elle est surtout dans la nature, dont on nous décrit l'inexorable agonie.
Si on veut chipoter on pourra trouver que les personnages auraient pu être mieux travaillés, mais ce n'est pas un handicap dans la lecture.
Des rebondissements, des moments tragi-comiques, de la réflexion. Finalement, que demander de mieux?
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Une étrange histoire de pandémie de suicide, mais pas façon Birdbox on est plutôt dans un univers à la 1984 (mais larvé).
Je dois dire que c'est une belle surprise, le propos m'a particulièrement plu car il est en phase avec un certain nombre de problématiques et d'interrogations qu'il est impossible d'éluder aujourd'hui. L'auteur nous les jette frontalement, en pleine figure, et ça fait du bien.
Amateurs de space opéra ou de vaisseaux spaciaux passez votre chemin, ici tout (ou presque!) se passe sur Terre et le monde futur qui nous est décrit est une sorte de miroir grossissant du nôtre, dont l'absurdité est poussé à l'extrême.
C'est un premier roman et comme souvent il manque encore un peu de vernis sur les personnages. Mais je viens d'achever cette lecture charmé par son inventivité et sa façon de nous conduire au désastre avec une grande froideur.
Auteur à suivre, roman à lire.
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À la fin du XXIe siècle, une majorité de l'humanité vit interconnectée par le biais d'implants cérébraux. Elle se rassemble et communique sur le réseau Intellect (qui a remplacé Internet), auquel on accède par la pensée. Cette majorité s'appelle les Binaires, et eux seuls peuvent gérer/contrôler leurs émotions (à la différences des Primaires, qui vivent sans implant, le plus souvent dans la misère et le crime). Cette nouvelle humanité « Binaire », par voie de conséquence, ne connait plus la dépression, ni le suicide.
Pourtant une femme se donne la mort lors d'un événement retransmis auprès de plusieurs milliards de Binaires. le choc de ce mode opératoire produit une sorte de contagion : plusieurs suicides s'en suivent. Effet Werther ?
L'Effet Werther est un drôle d'objet puisqu'il vous lance sur une intrigue centrée sur les technologies cognitives pour finalement vous emmener progressivement vers le vrai coeur du sujet : le déclin irrémédiable de la biodiversité. Et c'est là sa principale réussite à mes yeux, car l'ambition du roman nous apparait progressivement. L'intérêt est sans cesse renouvelé de chapitre en chapitre, on a envie d'avancer dans ce roman truffé de novations (y compris linguistiques). Je recommande vivement !
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Dolores Myers se donne la mort en public. le monde est sous le choc et dans la foulée d'autres personnes se donnent la mort. Effet Werther? Ce qu'il y a de plus inquiétant, c'est que chez les Binaires (ceux qui ont choisi d'avoir un implant cérébral), le suicide est impossible. Esther, la femme (et veuve de Dolores) mène alors l'enquête. Elle va en Inde retrouver Tarang, l'inventeur d'Intellect, le réseau de cerveau qui a supplanté Internet.
L'Effet Werther est une (première) oeuvre assez singulière. le récit, qui suicide une structure linéaire, nous embarque dans une spirale infernale, mais avec un tel détachement qu'on dirait une étude sociologique. C'est assez déroutant et pour tout dire très plaisant. La froideur met une distance entre le lecteur et les victimes, et on se plait presque à découvrir de nouveaux détails horribles de la catastrophe qui s'abat sur le monde.
Deux choses m'ont particulièrement plu:
1) La dimension technologique du scénario, avec ses relents très "cyber-punk" est un peu comme un leurre, on dérive progressivement vers une autre thématique, bien plus puissante, celle de l'effondrement de notre environnement naturel. Sur ce thème, la plume est puissante, violente même.
2) l'auteur joue avec les mots et en invente. C'est un livre que j'ai commencé par la toute fin : le glossaire, très amusant à découvrir.
Je n'ai que 2 regrets : certains personnages auraient mérité d'être davantage travaillé. le thème de Goethe n'est pas exploité à fond.
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Jolie découverte que cet Effet Werther. Premier roman, ça nous parle d'un monde où l'humanité a succombé à l'attrait des technologies connectées, au point de s'en mettre dans le crâne. le suicide d'une femme, pourtant, va tout remettre en cause.
C'est bien mené, un rythme plutôt haletant, et un auteur qui ne perd jamais de vue son propos. Sous couvert de suivre la quête de ses deux protagonistes l'auteur nous enferme progressivement dans les dédales d'un monde absurde et agonisant. C'est assez froid et ça se lit bien. Et quand on referme ce roman, il est difficile de ne pas y repenser quand l'actualité défile sous nos yeux et nous rappelle que le monde de L'Effet Werther n'est sans doute pas si loin que ça...

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Une jolie surprise, L'Effet Werther de Sébastien Garnier (II) (quel drôle de nom!).
Un roman à mi-chemin entre l'anticipation froide et le cyberpunk techno, une histoire qui fait la part belle aux rebondissements et qui cajole son lecteur avec un bon "worldbuilding" et un univers très cohérent. le thème a déjà été traité pas mal de fois en SF (les implants cérébraux, l'intelligence connectée) mais c'est fait avec un angle original puisque l'histoire nous emmène progressivement sur une thématique environnementale bienvenue.
Youpiya, c'est français!
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Une drôle d'histoire d'épidémie de suicide, un monde exsangue et fou, un récit haletant, des inventions à profusion et un imaginaire très visuel : l'Effet Werther est une très belle surprise. de la SF française de grande qualité, on imagine assez bien une transposition ciné. Et surtout, c'est intelligent. Il y a beaucoup de réflexion derrière chaque idée, tout est développé pour être rendu crédible, les questionnements ne peuvent vous laisser indifférents. Et même le dénouement nous montre qu'on ne prend pas le lecteur pour un crétin. C'est appliqué et froid dans le style, ce qui sert très bien l'histoire. Un peu plus court et plus ciselé et j'aurai mis les 5 étoiles, mais c'est vraiment pour laisser une marge de progression à ce nouvel auteur...
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