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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Dolores Myers se donne la mort en public. le monde est sous le choc et dans la foulée d'autres personnes se donnent la mort. Effet Werther? Ce qu'il y a de plus inquiétant, c'est que chez les Binaires (ceux qui ont choisi d'avoir un implant cérébral), le suicide est impossible. Esther, la femme (et veuve de Dolores) mène alors l'enquête. Elle va en Inde retrouver Tarang, l'inventeur d'Intellect, le réseau de cerveau qui a supplanté Internet.
L'Effet Werther est une (première) oeuvre assez singulière. le récit, qui suicide une structure linéaire, nous embarque dans une spirale infernale, mais avec un tel détachement qu'on dirait une étude sociologique. C'est assez déroutant et pour tout dire très plaisant. La froideur met une distance entre le lecteur et les victimes, et on se plait presque à découvrir de nouveaux détails horribles de la catastrophe qui s'abat sur le monde.
Deux choses m'ont particulièrement plu:
1) La dimension technologique du scénario, avec ses relents très "cyber-punk" est un peu comme un leurre, on dérive progressivement vers une autre thématique, bien plus puissante, celle de l'effondrement de notre environnement naturel. Sur ce thème, la plume est puissante, violente même.
2) l'auteur joue avec les mots et en invente. C'est un livre que j'ai commencé par la toute fin : le glossaire, très amusant à découvrir.
Je n'ai que 2 regrets : certains personnages auraient mérité d'être davantage travaillé. le thème de Goethe n'est pas exploité à fond.
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Un bon roman de SF, un peu à l'ancienne, façon Philip K Dick.
C'est l'histoire d'un suicide qui n'aurait pas dû avoir lieu (car le suicide n'existe plus dans cette société là!). Un enquête démarre, qui débouche sur quelque chose d'autre, de plus grand. On part en Inde, on revient aux Etats-Unis. Et peu à peu c'est tout l'envers d'une société (qui marche d'ailleurs à l'envers elle-même) qui se dévoile. La fin est déroutante, je n'en dirai rien.

Au final c'est davantage "anticipation" que "science-fiction". le récit est plutôt animé, il y a quelques pauses pour prendre du recul et mettre l'accent sur certains aspects sociétaux; c'est souvent bien vu. Une des meilleures trouvailles reste ce vocabulaire qui, comme à notre époque avec les nouvelles technologies, fabrique ses nouveaux mots. Dans le monde de Werther, répondre par la pensée se dit "répenser" . Une réponse mentale? une répense! Et peu à peu ces mots nous paraissent normaux, on se les approprie très vite.

Un seul regret en ce qui me concerne c'est que le lien avec le Werther de Goethe n'est pas aussi fouillé que je l'aurai imaginé (et pourtant quelle brillante démonstration vers la fin du récit des passerelles qu'il aurait été possible de jeter avec Goethe!)

Bref, au-delà de ça, c'est une chouette nouveauté SF que l'on peut essayer avec l'assurance de ne pas se tromper.
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L'Effet Werther est comme une loupe sur notre présent.
Dolores Myers se suicide à l'occasion d'une cérémonie à New York, retransmise à travers le monde. le monde est en émoi car cela fait des décennies qu'on ne parle plus du suicide. Depuis que des applications permettent de lui faire obstacle, le monde des Binaires (cette fraction majoritaire de la société qui a opté pour les implants cérébraux) est débarrassé du fléau de la dépression.
Alors, pourquoi ce geste fou?
C'est sur ce drame que démarre, tambour battant, ce très bon roman d'anticipation, dans lequel on retrouvera un univers et un rythme qui tiennent autant de Barjavel que Philip K. Dick.
Dans une ambiance techno / cyber punk mais soft (la technologie n'est qu'un arrière plan), les protagonistes enquêtent sur les raisons d'un acte impensable. Et progressivement, à mesure qu'ils en comprennent l'ampleur, ils découvrent aussi ses motifs présumés.
L'auteur décrit très bien son univers, complexe, épais, profond, cohérent. Et si les personnages auraient mérité le même traitement (c'est le principal bémol de ce roman à mes yeux), on se laisse néanmoins porter d'un bout à l'autre de ce récit. C'est rythmé, bien vu et jusqu'au-boutiste. Nihiliste peut-être même.
J'ai été totalement convaincue par la fin, ce qui loin d'être fréquent en ce qui me concerne. Peut-être une suite?
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