Les oiseaux vont mourir au Pérou

Un recueil de nouvelles un peu déconcertant s'agissant de Romain Gary.
Un fourre-tout ou l'on rencontre d'étranges personnages, dans des situations plus insolites les unes que les autres, croisés aux quatre coins du monde. Un patchwork assez acide, révélateur de la cruauté de l'humanité, de la constance de l'incertitude, traité avec une bonne dose d'humour et d'ironie, avec un arrière-gout de Buzzati...
Ces nouvelles sont sans doute inspirées par le vécu intense de l'écrivain et
la maturité qu'il a acquise, abandonnant toute illusion.

Ce recueil de 16 nouvelles est riche et varié.
Romain Gary nous transporte dans son univers cosmopolite. Ces récits sont drôles et tragiques voir certains cyniques.
Ce livre nous parle d'humanité. Un regard de l'auteur sur la nature humaine avec ses faiblesses.
Ce livre est très bien écrit avec fluidité et avec beaucoup de vocabulaire.
Pour finir, Romain Gary est un véritable conteur.

LES OISEAUX VONT MOURIR AU PÉROU de ROMAIN GARY
Seize nouvelles qui illustrent les hommes, leurs lâchetés, leur faiblesse, leur bêtise pour tout dire. Gary appelle de ses voeux, à travers ces courts récits, à une mutation de l'homo sapiens vers un homo supérieur. Il a malgré tout de l'affection pour cet homme si péniblement imparfait et il nous rappelle qu'à l'échelle de l'évolution nous sommes sur Terre depuis peu d'années finalement, alors, rendez-vous dans 10000 ans.
Le récit éponyme qui ouvre ce livre est emblématique du propos de Gary: un homme tient un bar de plage au Pérou et en regardant la mer voit une jeune femme se noyer. Il la découvre, lui porte secours ( elle semble en état de choc)et voit arriver plus tard un homme ivre en habit de soirée qui lui dit que c'est sa femme et qu'elle a des comportements curieux laissant croire qu'elle est peut-être nymphomane, puis il découvre sur la plage trois hommes déguisés, violeurs présumés ou potentiels…et dur cette plage viennent mourir des oiseaux…Tout le mystère de la vie, toute cette souffrance.
D'autres nouvelles comme le Luth avec un ambassadeur passant ses journées dans le bazar d'Istanbul ne sachant quoi acheter à cause de la réputation que cela lui vaudrait.
Un humaniste, juif allemand qui pressentant la venue au pouvoir des nazis va s'enfermer à la cave en laissant son fidèle employé gérer ses affaires et lorsque la guerre sera terminée le fidèle employé «oubliera »son patron à la cave lui faisant croire qu'on continue à exterminer les juifs. ( le thème d'underground de Kusturica avec la Yougoslavie).
Un recueil intéressant, un peu inégal mais dans lequel on retrouve tout le talent de Gary.

Ce n'est pas le livre de Gary que je conseillerais à des vierges de ce génie. Parce que je ne le trouve pas particulièrement représentatif, même si chaque nouvelle du recueil fait briller l'une ou l'autre de ses facettes.
J'ai plutôt apprécié la plupart des textes, hormis l'un ou l'autre où je n'ai - en fait - pas compris. Ni l'histoire ni le way de la raconter. Parti ailleurs.
Certaines sont vraiment tristes et interpellantes. Parce qu'elles ne sont jamais que des métaphores de ce monde vu à travers un humaniste qui à toujours cherché à garder espoir.
Je n'ai pas vu le film du même nom que la première nouvelle et titre du recueil. J'aimerais.