Blizzard, tome 1 : Le secret des Esthètes

Et dire que je n'aime pas mais alors pas du tout "la fantasy"!
Et dire que j'ai un peu traîné devant ce pavé arrivé dans ma boîte aux lettres !
Et puis je me rappelle que Pierre Gaulon étant connu comme écrivain de thriller, je m'étais dit pourquoi pas !
Et alors, Masse Critique je t'adore, jamais je n'aurais oser aborder cette lecture !
Merci aux éditions mnémos pour cet envoi.
Les premières pages m'ont enthousiasmée, la situation des personnages m'a séduite, intriguée (le monde imaginé correspond un peu à celui de Jon Kalman Stefansson "Entre ciel et terre", une saga islandaise, une saga venue du froid aussi) et j'ai vraiment eu envie de partir avec eux dans ce périple mais ....
Petit à petit, j'ai eu de plus en plus de mal à tourner les pages, l'ennui m'a gagné !
Les intervenants sont pourtant plutôt attachants mais la construction du monde de chacun m'a paru lourde mais lourde, sans vraiment d'intérêts, tellement éloignée d'un semblant de vérité, il y a finalement trop de magie dans ce livre.
J'ai pourtant essayé de laisser mon imagination divaguer, suivre les chemins de chacun.
Je ne suis pas arrivée à me motiver pour suivre l'action, j'étais juste pressée d'en finir !
Il n'est pas si facile de réécrire le seigneur des anneaux !

Permettez-moi d'être la voix dissonante dans ce concert d'éloges (6 à l'heure ou j'écris, pour une moyenne supérieure à 4/5).
Blizzard n'a rien d'un chef-d'oeuvre, loin de là. le fond, plutôt vide, laisse de grands blancs dans l'univers créé. L'écriture est pauvre malgré un vocabulaire fourni, et les procédés littéraires faciles et éculés, comme un cache-misère. Les idées scénaristiques sont vues et revues. On aurait été un brin d'originalité, de densité pour s'attacher aux personnages, pour mieux comprendre la situation politique, etc. 50 pages supplémentaires n'auraient pas été mal employées, mais on dirait que Pierre Gaulon veut aller vite, comme si cette frénésie d'action, mal narrée qui plus est, devait masquer les faiblesses et les incohérences. C'est l'espoir d'un retournement génial qui fait avancer, et on reste sur sa faim de chapitre en chapitre.
Bref, une lecture pas très agréable, presque indigne d'une nouveauté 2015, et un ouvrage qui sera vite oublié si la suite ne monte pas le niveau.
Lien : http://www.yozone.fr/spip.ph..

"Doué d'un sens du merveilleux digne des meilleurs, il nous emmène sur les pentes montagneuses balayées par les vents glacés, au sein de cavernes où gronde la révolte, dans des cités décadentes, aux venelles hantées, ou à la rencontre des étranges Esthètes, ce peuple qui magnifie tout ce qu'il touche." C'est là bien le seul mérite que nous dévoile ici Pierre Gaulon, dont le prologue évocateur révélait un monde à la Game of Thrones, dur et glacé mais avec un monde affichant ainsi deux soleils, une faune originale et l'immensité des déserts glacés. Simplement, le worldbuiling ne fait pas tout, et l'intrigue tient autant du thriller qu'un clip de Caravan Palace tient d'une démo de tecktonik. Je vais être franc : "Blizzard" m'a paru une resucée nordique d'Eragon, avec un magicbuilding cette fois axé autour de la mort mais pas spécialement original et qui n'est pas sans rappeler celui d'un certain Terry Goodkind, des clichés en vrac, des personnages creux et des révélations qu'on voit venir des millions d'années auparavant. Le compteur du manichéisme est poussé au maximum, celui de l'imprévisibilité a été éradiqué. Seuls personnages pouvant être sauvés dans ce débâcle stéréotypé : ledit Blizzard, magicien sombre et taciturne, au passé inconnu (que tout le monde a deviné dès la page 50), et le sorcier qui se révèle être du côté des méchants. Les nanas ne servent à rien à part pleurer le héros, les combats dans l'arène ne servent même pas à amener un élément au récit, seules quelques idées de cliffhanger donnent de l'espoir pour la suite. Que je n'aurais bien sûr jamais le temps de lire...