Citations sur Jeanne d'Arc (18)
Les bribes de la vie de Jeanne que laissent entrevoir les archives judiciaires des deux procès sont riches, mais codées, et les jugements à l'emporte-pièce qui ont stigmatisé son personnage ou l'ont héroïsé de son vivant, forment un écran opaque. Impossible de savoir qui fut réellement la Pucelle. Le mystère demeure et l'historien erre faute de preuves, souvent obligé de se taire.
Au terme de ce livre, je reste convaincue qu'il est difficile d'écrire sur Jeanne d'Arc. Je me suis modestement contentée de décrire ce que les louanges ou les accusations dont elle fut l'objet révèlent des croyances et des peurs de la société de son temps. Les stéréotypes réducteurs dans lesquels on l'enferma, en particulier les chefs d'accusation de son procès en hérésie et sorcellerie ou les injures comprises de tous et véhiculées facilement partout, répondaient aux attentes et aux pratiques de ses contemporains.
À Orléans, tous les habitants firent preuve d'une empathie devenue très tôt commémorative. Dès le 8 mai 1429, en compagnie du Bâtard et des autres capitaines, ils fêtèrent Jeanne par une procession spontanée qu'ils associèrent à la libération de la ville. Ensuite, chaque année à cette date, ils prenaient fictivement le fort des Tourelles et répétaient cette procession, suivie d'une cérémonie religieuse à la cathédrale. Ces tetes johanniques sont encore célébrées de nos jours.
Sur cet habit, Jeanne ne céda pas et sa détermination se renforça même avec le temps. Elle alla jusqu'à dire qu'en le portant, elle obéissait au conseil de Dieu. Il devint un point de fixation entre des hommes chargés de défendre l'ordre social et une femme qui leur résistait, alors qu'ils la voulaient soumise. Un bras de fer s'engagea, surtout à partir du I5 mars, entre cette simple jeune fille habillée en homme et un tribunal exclusivement masculin, des clercs à la robe longue de surcroît alors que la sienne était courte, plutôt enclins à se méfier de la ruse du genre féminin.
Pierre Cauchon n'était pas un théologien purement spéculatif, mais un administrateur. Il avait acquis de l'expérience au procès de Jean Hus los du concile de Constance, qui s'était conclut par la condamnation de l'héritique et sa mort sur le bûcher, le 6 juillet 1415. Cauchon savait qu'un procès en hérrésie ne s'improvisait pas. En 1431, ägée d'environs soixante ans, ses compétances comme son attachement à la double monarchie n'était plus a prouver. Il faut l'imaginer en homme d'action pargmatique, soucieux de défendre la cause pour laquelle il recevra des aventages matériels. [note de Pégase SHiatsu : donc pas en homme d'Eglise!]
En fait, comme bien des otages, Jeanne tenta de s'évader, une première fois à Beaulieu, une seconde fois à Beaurevoir : les prisoniers de guerre n'invoquaient-ils pas sainte Catherine, la sainte de ses voix, pour être délivrés de leurs chaînes ? Sans l'inciter à ce geste, sa protection lui donna peut être du courage et lui fit espérer qu'elle pouvait être libérée.
Fallait-il considérer comme meurtriers celui qui condannait à mort un innocent ou celui qui accomplissait le supplice ? Avait-il enfrein le commandement de Dieu : non occides, " tu ne tueras pas" ? Non, réépondit Thomas d'Aquin dans la Somme théoologique, à condition que le procès est suivit les termes de la loi, les formes de la procédure, et que le bourreau est obéi au juge et appliqué la entence de bonne foi.
Supplice et rumeurs
Le supplice de Jeanne pris une telle importance que son souvenir se brouilla, d'autant plus facilement qu'on l'utilisa à des fins politiques.
Jeanne fut jugée avec "haine et hostilité, et non pas selon la vérité." C'es pourquoi, expliqua le notaire Guillaume de Manchon, il "vit plusieurs personnes pleurer après sa condamnation". Considérées par les contemporains comme reflet de l'âme, ces larmes exprimaient le jugement de Dieu face à un procès inique.
Puis la cérémonie terminée, les cendres et tous les restes de la Pucelle furent jetés dans la Seine. Il ne fallait pas prêter au culte d'une martyre. [note de Pégase Shiatsu : ce qui n'a pas empêché la céation de relique : voir ce qu'a trouver sur une prétendu relique le médecin légiste, Philippe Charlier, qui faisant appel à deux nez, a prouvé qu'un pseudo reste noiirâtre claciné était en faite un reste de momie egytienne humaine, vendue à l'origine comme pseudo médicament!]
Ce que confirme la fin du sermon. Selon le témoignage du doyen de la chrétieenté de Rouen, Jean Massieu, Nicolas Midi aurait conclu par ces mots : "Jeanne, va en paix. L'Eglise ne peut plus te défendre, Elle te livre au bras séculier." Peut-on envoyer à la mort une criminelle endurcie et lui souhaiterr de partir en paix? Le fait d'être un écclésiastique soucieux du rachat de l'âme des fidèles n'explique pas tout. [note de Pégase SHiatsu : effectivement on attendrait plutôt lune forrmule du genre de celle entendue dans les films et téléfilms améicains : "Que Dieu ait pitié de vote âme", ce serait plus logique... Le souhait que Jeanne parte en paix... semble sous entendre un souhait de pardon de la part de Jeanne face à ses accusateurs, et non pas un repentir de celle-ci!]