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EAN : 9782130608257
200 pages
Presses Universitaires de France (13/03/2013)
4.07/5   15 notes
Résumé :
Rien ne semblait destiner la dynastie capétienne à une si grande longévité, qui la maintient à la tête du royaume de 987 à 1328. La royauté, d’abord élective, devient héréditaire et le roi est peu à peu reconnu dans tout le royaume.
Les personnalités de ces monarques sont mal connues, mais ils se sont imposés par le succès de leurs conquêtes, par la gestion d’un domaine royal à la pointe du progrès économique et intellectuel, et par l’ancrage religieux de leu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Un petit livre fort intéressant, paru dans la collection "une histoire personnelle de la France" (PUF). le moins que l'on puisse dire c'est qu'il est en parfaite adéquation avec le nom de cette collection puisque l'auteur nous propose, à travers un balayage de la dynastie des capétiens (987 - 1328), d'évoquer la construction du pouvoir royale et, à travers lui, d'un embryon d'état centralisé.

Claude Gauvard décrit un territoire (on ne parle pas encore de royaume sous Hugues Capet) en plein essor économique et démographique, grâce aux grands défrichements et à l'amélioration des techniques agricoles. L'accroissement des villes, la création des communes, la naissance d'une certaine forme d'élite urbaine et l'institutionnalisation de l'Eglise, à travers, notamment, la création de puissants ordres monastiques, sont également des faits notables.

L'auteur insiste particulièrement sur trois règnes : celui d'Hugues Capet, qui met fin à l'élection du "roi des francs" et impose le caractère héréditaire de la royauté, celui de Philippe Auguste, par lequel on bascule de roi des francs à roi de France (la "territorialisation" est une caractéristique importante de cette période, qui se voit particulièrement dans les noms des seigneurs, d'abord associé à une vertu, par exemple "le preux", avant d'être attaché à un territoire) et l'on peut dire que la notion de royaume naît avec lui, enfin celui de Louis IX, son successeur, qui va beaucoup développé l'administration et le droit, attachant au royaume un embryon d'état.

Cet ouvrage, asse bref, n'entend pas rentrer dans le détails mais plutôt décrire une dynamique historique (bien que l'auteur prenne soin de citer les sources sur lesquelles elle s'appuie). Il constitue donc une excellente entrée en matière pour qui s'intéresse aux XI, XII, XIII siècles, d'autant plus que Claude Gauvard s'attache à relativiser un certain nombre d'idée reçues (par exemple les terreurs de l'an mil, ou encore la supposée rupture avec la période précédente, également sur les cathares etc...)


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Ce livre n'est pas une histoire chronologique du règne des Capétiens. Il met plutôt en valeur un certain nombre de caractéristiques de ce temps. Ainsi il rappelle que le roi n'est alors qu'un seigneurs territorial parmi d'autres. Que le pays est en quelque sorte unifié par l'Eglise.

Puis Claude Gauvard s'intéresse plus au XIIe siècle qui vit la population croître, les techniques devenir courantes : moulin à eau, charrue, travail du métal… Et surtout de nouveaux villages se créer par défrichement.
C'est aussi l'époque où la noblesse se multiplie,où les châteaux deviennent de pierre, où le nom de la terre devient nom patronymique.
Il parle des règnes de Philippe Auguste et celui de Louis IX (Louis VIII n'a régné que trois ans).
Pour les cinq derniers capétiens, il s'attache à retracer l'évolution de la société mais surtout des institutions.

Un livre court mais qui me paraît bien fait avec des cartes et une chronologie en fin d'ouvrage.


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Ce petit livre fait parti de la collection « une histoire personnelle de la France» des éditions Puf, où un historien, expliquent-ils, donne sa « lecture propre d'un pan de notre histoire ». J'avoue ne pas avoir très bien compris cet intitulé car à la lecture de l'ouvrage on ne sent aucune subjectivité ni parti-pris, au contraire c'est un livre d'histoire parfaitement objectif et académique, donc je ne sais pas trop quel sens ils ont voulu donné à la collection en tout cas je la découvre et je l'ai trouvé tout à fait remarquable.

Tout d'abord il faut dire que l'ouvrage est très court, 160 pages, donc le but est de découvrir une période de façon plutôt rapide et succincte. La collection court des Gaulois jusqu'à la Révolution, mais j'ai choisi celui qui traite des Capétiens car je recherchais précisément à mieux connaitre cette dynastie et cette longue période justement de manière englobante.

Claude Gauvard va donc nous raconter toute l'histoire des Capétiens de leur origine à leur fin (du moins la branche direct), donc on va de 987 à 1328. Elle explique de quelle façon la dynastie fondée par Hugues Capet est née, en nous situant au préalable le contexte politique et géographique exact qui a permit leur assise et leur longévité. Contexte d'ailleurs assez complexe car cette fin de Xème siècle est un temps où la notion même de France n'existait pas, où le territoire ressemblait à un puzzle morcelé fait d'un agglomérat de principautés et royautés, et de dynastie familiales se chevauchant. On va y apprendre comment la transition s'est faite entre Carolingiens et Capétiens, transition là aussi assez complexe car en ce temps la monarchie était élective et non héréditaire, ce qui a engendré un certain nombre de conflits et de contestation. L'historienne nous expliquera tout cela avec clarté.

Mais Claude Gauvard ne s'arrête pas qu'au Capétiens, et c'est ce qui est formidable dans ce livre et qui le rend d'autant plus passionnant, c'est qu'il est également une présentation de la France et du moyen-âge dans tout ces autres aspects. D'où le titre « le temps des capétiens » et non seulement « les capétiens ». L'historienne va nous décrire la naissance et l'unification progressive du territoire, l'organisation de la vie et de la société, fonctionnement et le poids de la féodalité, le développement des villes, la place de plus en plus centrale de l'Église dans le paysage géographique et spirituel, l'essor de l'idéal chevaleresque etc.
Elle termine en s'attardant un peu plus longuement sur les règne des deux rois capétiens les plus marquant : Philippe Auguste et Saint-Louis. Elle nous explique leur apport significatif à l'agrandissement de l'Etat royal mais aussi de l'appareil royal, via leurs conquêtes ainsi que leurs modifications et améliorations apportées à l'institution (création de divers cours et parlements), ils ont amorcé une nouvelle façon de gouverner et de renforcer le pouvoir royal.

C'est un ouvrage que j'ai trouvé non seulement passionnant mais aussi singulier dans sa forme. Déjà il faut préciser qu'il est extrêmement subdivisé ; il y a quantité de chapitres et sous chapitres (pour chaque thématique on change de sous chapitre !) et je trouve que cela donne une grande clarté au propos et pédagogie à la lecture. Il faut aussi préciser que c'est un ouvrage de niveau « intermédiaire », c'est à dire que ce n'est pas de la vulgarisation mais ce n'est pas non plus universitaire, c'est pile entre les deux. Donc j'ai trouvé ça très intéressant de la part de cette édition d'allier une bonne érudition à de la concision. Par conséquent je trouve que ce livre est un super moyen de découvrir la France des Capétiens de façon courte, complète, précise mais aussi didactique, le tout sans rogner sur la qualité !
Une belle découverte de l'historienne émérite Claude Gauvard que je ne connaissais pas et qui va sans doute très bientôt faire parti de mes historiennes favorites.
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Deuxième volume de la collection « Une histoire personnelle de la France », cet ouvrage couvre la période allant de 987 à 1328. Il dépeint une région en pleine croissance économique et démographique, avec la mise en place progressive des rouages d'un Etat et l'affirmation du pouvoir royal. En nos temps de déroute économique – et politique – c'est plutôt encourageant.
L'explosion démographique due aux défrichements est manifeste. La population est multipliée par trois, l'essor du commerce est général, l'environnement se modifie, les techniques agricoles s'améliorent. L'essor urbain, en relation avec les campagnes dont les villes constituent le débouché, prolonge celui du monde rural. Avec l'évolution sociale vient aussi le besoin de droit.
Les terreurs de l'an Mil sont une invention de Jules Michelet. Hugues Capet fait cesser l'alternance élective entre carolingiens et robertiens sur le trône de la Francie occidentale en 987, cette principauté parmi tant d'autres.
Le sentiment religieux gagne en profondeur spirituelle. C'est le temps des grandes fondations : Bruno de Cologne, Robert d'Abrissel et Robert de Molesme puis Saint Bernard. Malgré leur souci de dépouillement, les moines deviennent des ferments de progrès technique et intellectuel, à la pointe de l'expansion économique.
Le territoire s'institutionnalise sous l'influence de l'Eglise. Les seigneurs s'ancrent dans leur territoire, les lignages s'installent, les charges s'alourdissent sur les paysans, les châteaux en pierre couvrent le pays, le droit féodal se clarifie.
Si les premiers capétiens s'attachent à conquérir leur territoire, la pensée cohérente de l'abbé Suger constitue le fondement de l'art gothique : la lumière descend du ciel, l'Eglise est là pour la transmettre. le clergé en est la première porte, le Roi sacré en est la seconde. Art gothique et idéologie royale vont étroitement de pair. Philippe Auguste (1180 à 1223), puis Louis IX (1226 à 1270) imposent le pouvoir royal.
Saint Louis, croisé et arbitre de l'Europe, conforte les institutions. En 1254, une grande ordonnance définit le cadre de l'administration : baillis et sénéchaux sont nommés par le roi et exercent leur action militaire, financière et judiciaire dans le cadre de leur circonscription. le roi juge par enquêtes et sur pièces, avec les moyens de la procédure romano-canonique. Source de toute justice, c'est l'image hagiographique du souverain sous son chêne qui nous a été transmise. le mythe recouvre la réalité.
Avec les derniers capétiens directes, que nous connaissons souvent sous le vocable de « rois maudits », on commence à empiler les réglementations sans abroger les anciennes : c'est aussi un temps de procès interminables : celui de Mahaut d'Artois, celui de Guichard, évêque de Troyes, accusé d'assassinats, et celui des Templiers. Encore des similitudes avec notre temps.
Un petit livre dense, s'attachant à éradiquer un certain nombre d'idées reçues et à conforter de grandes tendances rémanentes, une manière de reconsidérer ces temps fondateurs de la puissance étatique avec un oeil moderne. Vivement l'édition du prochain opus de la série !
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Je ne vois pas bien ce que cette histoire a de personnelle, mais elle est intéressante. Elle s'adresse tout de même, je pense aux initiés : non pas que le propos doit abscons, mais on a affaire davantage à une socio-histoire de la France qu'à un récit des événements qui s'y sont déroulés. Si les repères historiques ne manquent pas, ils auraient tout de même plus être plus nombreux, plus systématiques, non seulement pour nourrir encore la réflexion cette fois très intéressante des auteurs mais aussi parce que le format des livres de la collection, ainsi que leurs titres, laissent à penser que l'on peut trouver là des manuels d'initiation : je ne crois pas qu'ils puissent servir à "entrer" dans la matière si l'on y connaît rien.
Ceci étant dit, ces ouvrages sont tous intéressants, nourrissants même. Une collection que je suis heureux de posséder et d'avoir lue et à laquelle je reviendrai sans doute. Un des avantages les plus certains de ces ouvrages (notamment les 3 premiers qui concernent la construction de l'entité France) est de montrer à quel point un roman national (à la Jules Michelet, Jacques Bainville ou encore récemment Jean)-Christian Petitfils) sont bien des interprétations discutables comme l'est l'idée d'un sens de l'histoire. Non la France n'a pas de destin ; ceux qui le prétendent sont des idéologues.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Qui sont ces premiers Capétiens, qui, comme les autres princes territoriaux, ont assuré leur succession mais les ont dépassés en construisant une royauté nouvelle ? Ils sont mal connus, malheureusement. Ce sont tout d'abord des rois sans visages. N'oublions pas qu'il faut attendre le milieu du XIV siècle pour disposer du portrait d'un roi de France - et encore, on ne sait s'il représente Jean le Bon ou Charles V.
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Il faut également essayer de ne pas se référer à nos propres valeurs pour comprendre comment fonctionne cette société politique médiévale, par exemple en opposant public et privé, pouvoir laïque et pouvoir religieux, tant ces domaines sont alors mêlés. Les acteurs politiques, nobles ou non-nobles, se réfèrent à leurs valeurs propres : l'honneur et la renommée, le don et la largesse, et une acceptation de la violence qui n'exclut pas la valorisation de la paix et de la justice. Profondément chrétiens, il vivent aussi dans une temporalité différente de la notre, celle de l'instant et de l'éternité.
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La royauté capétienne direct s'étend sur une période qui va de 987 à 1328 : ces trois longs siècles sont ceux d'un essor économique fulgurant, mais aussi d'un essor intellectuel général du royaume de France, à replacer dans celui de l'Europe occidentale qui connait une expansion spectaculaire. Le royaume de France dont l'ancêtre est la Francie occidentale, plus réduite que la France actuelle, n'en est qu'une petite partie.
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On insiste donc actuellement sur la grande continuité que présente l'avènement des Capétiens avec la période carolingienne. Entre les deux époques, il y a bien continuité plus que révolution : une continuité dont rend mal compte l'archéologie, certes, et à plus forte raison les écrits. N'oublions pas la prééminence de l'oralité dans une société alors fondée sur la parole, le serment, la foi jurée, qui prend Dieu à témoin et accorde une importance vitale au sacré.
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Videos de Claude Gauvard (16) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Claude Gauvard
À l'occasion de la 26ème édition des "Rendez-vous de l'Histoire" à Blois, Claude Gauvard vous présente son ouvrage "Passionnément Moyen Age : plaidoyer pour le petit peuple" aux éditions Tallandier.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2909711/claude-gauvard-passionnement-moyen-age-plaidoyer-pour-le-petit-peuple
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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