Il leur faut presque une heure pour atteindre la corniche. Ils montent d’abord des marches, puis quand elles ont disparu, ils suivent un sentier poussiéreux qui monte en zigzag jusqu’au sommet de la colline. L’ascension n’est pas facile. Arrivés en haut, ils sont trempés de sueur. Ils restent un moment debout pour reprendre leur souffle, puis Samuel s’assied sur un grand rocher. Meryem s’assied à ses côtés, captivée par la vue extraordinaire.
Le soleil se couche, énorme et rouge, comme un immense joyau suspendu dans le ciel bleu pétrole. Le ruban argenté du fleuve du Jourdain scintille à travers la brume. Les collines s’étendent à l’infini, vides, silencieuses et mystérieuses.
— Personnellement, je me suis souvent sentie mal à l’aise devant les textes de la Résurrection, mais je n’avais jamais fait l’effort de les renier, ou plus exactement je redoutais de rejeter mon esprit critique sur de belles images qui ont enchanté mon enfance, dit Meryem.
— Tu sais Meryem, les spéculations sur la nature de la Résurrection, celle des apôtres, celle de Jésus ou celle de l’Eglise de Rome ne sont pas des énoncés de foi. Ce sont des représentations de l’imagination humaine.
— En effet, reprend Elie Tov. La foi en la Résurrection des corps ne s’est pas imposée d’un seul coup. Elle est tardive à l’Ancien Testament, et elle ne touche les disciples de Jésus que bien après l’événement lui-même.