Citations sur Le masque de la mort (12)
p.255.
Je suis d'une autre époque, jeune homme. De mon temps, nous faisons tous la différence entre le bien et le mal. Nous nous efforcions d'être des gens bien. De nous soucier des autres. Mais nous étions durs, par ailleurs. Les punitions, on savait ce que c'était. On les acceptait. On les distribuait quand il le fallait. Comprenez-vous ce que je dis ?
Je me souviens du temps où les journaux étaient agréables. Quand ils informaient de toutes les bonnes nouvelles et vous donnaient l’impression d’appartenir à une communauté. Maintenant, ça ne parle que de sida, de sexe et de crimes. C’est tellement perturbant ! Comme cette pauvre femme assassinée récemment…
C’était là le meilleur argument que j’aie jamais entendu pour mettre fin à une conversation. Une mamie au doux regard sert le thé dans de délicates tasses en porcelaine, dans un salon décorés de figurines en verre, et vous informe tranquillement que vous ne devez pas avoir peur d’un homme qui a un passé de tueur.
p.37.
- Je suis sûre de l'avoir croisée au supermarché, ajouta Ethel. C'est terrible de se dire, que parmi nous, il y a des gens qui prennent plaisir à faire souffrir les autres.
– Au sujet du meurtre. Je me demandais si la police estimerait déplacé que je propose mon aide.
Don Bateman avait raison. J’étais nul. Je me trouvais face à une femme apparemment dotée d’un véritable don de voyance. La mettre en lien avec les enquêteurs ferait la une du journal.
– Que souhaiteriez-vous faire ? l’interrogeai-je.
-Eh bien, si la victime avait une bague en or ou en argent, je pourrais peut-être dire comment elle est morte et qui l’a tuée.
Soudain, l’ombre qui fut projetée sur moi me fit sursauter. A mes côtés, me dominant de toute sa hauteur, se trouvait l’incroyable Mr Sutcliffe. Une fois de plus, une peur inexplicable me saisit.
Les bons journalistes ne se soucient pas uniquement d’une jolie phrase ou d’un paragraphe bien tourné. Les bons journalistes comprennent les gens. Ton problème, fiston, c’est qu’à part jacasser, tu ne fais rien. Prends la pseudo-voyante, par exemple. Tout se présentait bien jusqu’à ce que je découvre que tu ne lui avais même pas demandé son adresse. Ensuite, elle refuse de se prêter au jeu. Ce n’est pas du bon travail, ça. Pourquoi tu ne laisses pas tomber pour aller ailleurs écrire de la poésie ?
p.93.
- L'objectif de mes agents est de faire respecter l'ordre.
- On affirme que deux de vos hommes ont battu un suspect avec des matraques.
- Je m'abstiendrai de tout commentaire tant que je ne disposerai pas de tous les éléments.
Est-ce qu'un jour quelqu'un se dévouera pour expliquer aux agents de police d'un certain âge que, dans les années 1980, la phrase "Je m'abstiendrai de tout commentaire " revenait à dire " Je suis coupable, j'avoue tout " ?
p.63.
Selon ce psychiatre, un individu normalement constitué ne désire rien de plus qu'avoir une maison agréable, une famille aimante, et jouir d'une bonne santé. Seuls les anormaux ont le désir de gouverner les autres. Et seuls les fous veulent gouverner le monde.
Donc par définition, tous les présidents et les Premiers ministres sont bons à enfermer.
Il ne l'a pas dit tel quel. C'est mon interprétation. Et je la maintiens.
p.35.
- Vous n'êtes pas amère ?
- J'ai dépassé ce stade depuis des années, Jeremy. Si vous avez de la chance, comme moi, on finit par cesser de se poser la question : " Pourquoi moi ? ", et on se demande plutôt : " Pourquoi pas moi ? " C'est là qu'on trouve les réponses.
Grâce à mes aptitudes exceptionnelles, j’avais compris tous les mystères de la vie. J’appartenais à la nouvelle génération, celle qui corrigerait les stupides erreurs du passé. Personne n’avait jamais été comme moi dans l’histoire de la planète. J’incarnais l’avenir.
J’étais aussi le meilleur journaliste d’un hebdomadaire. Non, laissez-moi reformuler : je me considérais comme le meilleur journaliste. Les autres manquaient de talent et d’inspiration.