Citations sur L'été tous les chats s'ennuient (16)
Statistiquement prouvé ça veut dire quoi exactement, grogna Molina. C'est vraiment le genre de phrase qui ne veut rien dire. Méfie-toi, Joan, ton activité syndicale est entrain de te pourrir la tête. Ça commence toujours par le vocabulaire. 100% des crétins adhèrent un jour ou l'autre à un syndicat, c'est statistiquement prouvé, ça aussi.
Jeanne, la secrétaire de Castello, leur apporta du café. Elle portait une jupe courte. Ses jambes bronzées dansaient entre les tables. Ses mollets étaient parfaitement galbés, ses cuisses fermes et musclées. La température monta d'un ou deux degrés.
Le gardien comprit avec retard qu’il aurait dû lui-même être prudent. Il ouvrit le tiroir du bureau d’accueil et passa à Sebag une paire de gants en plastique.
- Je ne pouvais pas savoir…bredouilla-t-il.
- Non, c’est sûr. Une enveloppe anonyme à destination d’un inspecteur postée en pleine nuit, quoi de plus normal, n’est-ce pas ? J’en reçois toutes les nuits.
- Anatole France disait : « Le comble de la paresse, c’est de se lever à 4 heures pour avoir plus longtemps à ne rien faire. »
- Le comble de la paresse, mon cul, le comble de la connerie, oui !
Les gens aiment bien avoir un flic dans leurs relations. Comme un médecin ou un plombier, ça peut rendre service.
Mais on ne se confie pas à un flic. Pas sans commission rogatoire.
- Oouah… Un portable, c’est trop cool ! Tu t’es enfin décidé…
La reconnaissance de Léo était toute relative, mais sa joie faisait plaisir à voir. Il avait compris avant même d’ouvrir le paquet, Sebag l’avait vu dans ses yeux.
- Et tu disposes d’un forfait illimité, précisa t-il perfidement.
- Illimité ? Je peux appeler comme je veux ?
- Exactement.
Il n’en revenait pas, le fiston. Sebag attendit quelques secondes le temps de le laisser se bercer d’illusions. Claire lui faisait les gros yeux.
- A condition toutefois d’appeler le numéro de la maison ou celui de nos portables, celui de de ta mère ou le mien. Pour les autres communications, c’est toi qui payes, bien sûr.
- Ah ouais, d’accord… Je me disais aussi…
Gilles Sebag est inspecteur de police à Perpignan. Il travaille surtout avec son équipier, Jacques Molina, depuis quatre ans. Gilles est heureux en ménage, ses enfants sont adolescents, et les enquêtes plutôt tranquilles et routinières. Mais cette routine est un jour rompue par la disparition d’un homme. Au début sceptiques, ils se trouvent finalement plongés dans une histoire complexe : un tueur lance un véritable jeu de pistes, avec comme adversaire Gilles…
Pari réussi pour cet auteur qui a fini par poser ses valises à Perpignan : avec une très bonne intrigue, des personnages attachants et humains, Philippe Georget signe un premier roman. Il nous offre un excellent policier français, qui n’a rien à envier aux thrillers anglo-saxons.
La contemplation des photos de famille le plongeait toujours dans un état étrange. Presque nauséeux. Un sentiment de vertige comme lorsqu'il se laissait entraîner par [sa femme] et les enfants dans les manèges infernaux des fêtes foraines. Secousses et vitesse. La vie qui vous bouscule et vous glisse entre les doigts. Le temps qui passe trop vite. Chaque page tournée représente des mois, voire des années de vie. Enfouies. Enfuies. A tout jamais.
(p. 283)
A côté du téléviseur se trouvait un long cierge éteint. La jeune veuve l'allumait sans doute le soir pour sublimer sa solitude et sa peine. De son salaud de mari, elle était en train de faire un saint. Elle avait raté son mariage et tenait à réussir son veuvage. (p. 282)
Ménard trouva opportun de placer une citation culturelle :
- Anatole France disait : "Le comble de la paresse, c'est de se lever à 4 heures pour avoir plus longtemps à ne rien faire."
- Le comble de la paresse, mon cul, le comble de la connerie, oui !
(p. 225)