L'exploitation agricole est restreinte dans les limites étroites des besoins modestes et immédiats de la famille et de ses ressources en main-d'oeuvre. Les cultures sont diversifiées ; elles comprennent plusieurs sortes de légumes : pommes de terre, gourganes (c'est la fève des marais), fèves à café (c'est la féverole), etc., mais toutes sur de faibles étendues. Les céréales occupent plus de place, le blé par exemple, et surtout l'avoine. Dans l'assolement biennal, généralement suivi, elles alternent avec le pâturage ou le friche et, moins souvent, avec le foin. De même, le troupeau comprend des chevaux, des bêtes à cornes, des moutons, des porcs et des volailles, mais en nombre restreint, si l'on tient compte de la superficie exploitée. Le progrès réalise sous ce rapport depuis l'époque du vieil Isidore n'est guère marqué.
Le domaine patrimonial reste intact au milieu des vicissitudes que subit la
famille, qui se divise sans que lui-même soit morcelé ; c'est le foyer d'où rayonnent les émigrations successives qui vont peupler les paroisses voisines, et le centre traditionnel où, à plusieurs générations de distance, les personnes qui descendent d'une souche commune sont heureuses de se rencontrer.